L’Etat loue son Plan Orsec

Le Plan national d’organisation des secours (Orsec) a été déclenché, le 5 août dernier, pour faire face aux inondations, mais, ses effets ne se font pas encore sentir. Il n’empêche que le gouvernement loue le bilan de ce plan tant décrié. Hier, les ministres de l’Intérieur, de l’Eau et de l’Assainissement, Antoine Félix Abdoulaye Diome et Serigne Mbaye Thiam ont fait face à presse pour faire le point sur les opérations.
Une communication d’urgence semble s’imposer, devant l’absence de résultats du plan Orsec. Les inondations restent récurrentes et les actions de l’Etat sont décriées et jugées inefficaces. Le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Abdoulaye Diome, et son collègue de l’Eau et de l’Assainissement, Serigne Mbaye Thiam, ont tenté, hier, d’expliquer comment le gouvernement sénégalais a pris les devants pour faire face à ce phénomène.
Ainsi, ils ont passé en revue la situation qui prévaut, après le déclenchement du Plan national d’organisation des secours (Orsec), le 5 août dernier. De ce fait, Antoine Diome note que, depuis le début de l’hivernage, les équipes sont à pied d’œuvre pour une évacuation rapide des eaux. Le Plan Orsec, dit-il, est venu renforcer le dispositif en place, en mutualisant tous les moyens de l’État à travers ses différents services concernés.
Il souligne que, depuis le début des opérations, les Sapeurs-pompiers sont intervenus sur 194 sites, dont les 73 sont libérés à ce jour et les 121 en cours de traitement. M. Diome précise que plusieurs sites libérés sont souvent ré-envahis par les eaux, du fait de nouvelles pluies ou de la remontée de la nappe phréatique. De son côté, l’ONAS a pompé un volume total de 447 734 m3 d’eau par le biais de ses 75 stations de pompage d’eaux pluviales. De plus, renseigne le ministre, 4 572 sites ont pu être désinfectés et désinsectisés par le Service national d’hygiène, qui a aussi effectué 642 visites à domiciles et distribué 675 kits d’hygiène aux familles et personnes sinistrées.
Il s’y ajoute le Fonds de solidarité nationale qui a appuyé 348 ménages sinistrés, à travers des kits de solidarité composés de riz, d’huile, de sucre, de savon, de ciment, de fer et de tôle en zinc. Enfin, d'après toujours Antoine Diome, ‘’beaucoup d’hydro-cureurs et de motopompes sont mis à la disposition des autorités territoriales et même souvent directement à la disposition des populations sinistrées, pour une évacuation rapide des eaux’’.
Innovations dans la communication
Ainsi, dit-on, beaucoup d’efforts ont aussi été fait dans le cadre de la communication avec les populations et quelques innovations majeures ont été apportées, cette fois-ci. Il s’agit tout d’abord du bulletin météorologique journalier que la cellule de communication du Plan Orsec met à disposition des populations, dans un langage accessible au grand public et avec des conseils pratiques sur la conduite à tenir. Des alertes sont aussi partagées, en cas de pluies intenses, afin de donner des informations utiles aux automobilistes, pour qu’ils puissent éviter les désagréments liés aux longues files d’attente dans les embouteillages, à cause de la présence d’eau sur la chaussée.
Le bulletin météorologique, c'est aussi des communiqués quotidiens qui sont partagés à large échelle, depuis quelques jours, pour informer nos concitoyens sur la mise en œuvre du plan Orsec et des résultats obtenus, mais aussi et surtout, pour sensibiliser les populations sur les bons comportements à adopter en cas d’inondations.
En plus de ces efforts déployés par l’Etat, Antoine Félix Diome rassure les populations sur la détermination du gouvernement à libérer les maisons et les quartiers inondés, dans les meilleurs délais. ‘’L’État-major de commandement du Plan Orsec, à travers ses groupes opérationnels, ne ménagera aucun effort pour apporter aide et assistance aux populations sinistrées qui, au-delà du pompage des eaux, ont aussi besoin de l’appui de l’État pour pouvoir faire face à ces désagréments dans la dignité’’, a dit le ministre de l’Intérieur.
A ceux qui sont encore confrontés aux inondations, il dit être sensible à leur situation. ‘’Sachez que les moyens nécessaires sont mobilisés et les équipes opérationnelles instruites, pour n’avoir de répit que quand votre situation reviendra à la normale’’. D’ailleurs, à un peu moins d’un mois du déclenchement de ce énième plan, selon Antoine Diome, ‘’beaucoup d’efforts’’ ont été faits pour venir en aide aux populations sinistrées. ‘’Beaucoup d’énergies et de ressources ont été mobilisés par l’État du Sénégal pour la construction d’infrastructures de qualité, afin de juguler au mieux les inondations et soulager durablement les populations’’, dit-il.
Il a aussi rappelé que les ‘’fortes’’ pluies à l’origine des inondations au Sénégal ne sont pas spécifiques au pays. ‘’ Il s’agit plutôt d’un phénomène global lié au dérèglement climatique mondial, lui-même résultant du réchauffement de notre planète’’, a-t-il indiqué. En effet, M. Diome souligne, comme l’on a pu l’observer, que dans beaucoup de pays du monde, les pluies ont été exceptionnelles, provoquant de graves inondations, mais aussi, beaucoup de dégâts matériels et des pertes en vies humaines. Il a cité, à titre d’exemple, le Pakistan, la France et le Niger. Mais comparaison n'est pas toujours raison.
Au Sénégal, est-ce que les moyens dégagés ont été mis là où il faut, pour mettre fin aux inondations définitivement ? On peut se le demander on voyant le nombre de quartiers plongés dans les eaux, depuis le début de la saison des pluies. Qui peut d'ailleurs répondre à cette interrogation de façon claire et nette ? Personne. Le constat est clair : Dakar et sa banlieue et même les régions continuent de patauger.
BABACAR SY SEYE