Publié le 25 Nov 2021 - 13:12

M2D

 

Comme Ousmane Sonko et la coalition Yewwi Askan Wi, le M2D ne voit pas la pertinence du projet de charte de non-violence initié par le Cadre unitaire de l’islam au Sénégal (Cudis), en collaboration avec plusieurs organisations de la société civile.

Dans un communiqué reçu hier à ‘’EnQuête’’, il salue l’esprit qui guide cette initiative et reconnait le rôle éminent joué par les membres du Cudis pour le retour de la paix dans le pays, lors des événements de février-mars 2021, mais regrette que ‘’ces différents acteurs n’aient pas pu mettre en place, par la suite, des mécanismes de suivi des engagements pris par Macky Sall, lorsqu’il se savait dos au mur, consistant à mieux écouter le peuple et à s’interdire de poser des actes susceptibles de mener à la violence’’.

Le M2D affirme qu’aucun des points du mémorandum aux émissaires du khalife Serigne Mountakha Mbacké et ensuite transmis à Macky Sall, n’a connu ne serait-ce qu’un début d’exécution. ‘’Aucune enquête n’a été ouverte pour élucider les circonstances de la mort de 13 jeunes Sénégalais tombés à la fleur de l’âge. 

Aucune réparation n’a été accordée aux plus de 600 blessés graves et mutilés, pour ne citer que ces deux points’’, se désole-t-il. Ainsi, ce mouvement est d’avis qu’aujourd’hui, ‘’plutôt que de travailler à créer les conditions d’une paix durable dans le pays en restaurant la démocratie et en respectant les principes de l’État de droit, Macky Sall et des membres de son régime ont rivalisé d’actes et de paroles, tous plus belliqueux et violents  les uns que les autres, pour intimider, menacer ou pire, agresser des membres de l’opposition et de la société civile. Il ne se passe plus une semaine sans que l’opposition ne subisse toutes sortes de violence et d’agressions physiques, psychiques et symboliques’’.

...Le M2D a listé parmi elles, celle contre Sonko à Ziguinchor et les ‘’déclarations de Mahmouth Saleh à Mbour, menaçant de détruire et enterrer l’opposition après les élections locales, de celle de Macky Sall à Paris, menaçant d’abattre la puissance de feu de l’Etat sur l’opposition, etc.’’. Il regrette l’attitude du ministre de l’Intérieur qui a quand même la ‘’responsabilité d’organiser des élections libres et transparentes’’, mais qui ne s’est pas empêché de demander aux préfets et sous-préfets de rejeter les décisions des cours d’appel validant les listes de Yewwi Askan Wi. ‘’Toutes les organisations et tous les acteurs soucieux de la paix et la stabilité du Sénégal auraient dû élever la voix, en son temps, pour dénoncer ces actes et appeler le pouvoir à la retenue.

Une telle posture aurait donné beaucoup de crédibilité à la démarche qu’ils entreprennent aujourd’hui’’, souligne le mouvement. Il ‘’tient à rappeler qu’il a été le premier artisan de la paix et la non-violence, car non seulement il a été à l’avant-garde de la restauration de la paix, suite aux évènements de mars, mais il ensuite rédigé, adopté et signé le pacte de Bignona pour la paix et l’unité nationale. Le M2D rappelle qu’il avait invité le pouvoir à signer le pacte pour montrer son adhésion aux principes forts qui y sont édictés, mais n’avait reçu aucune réponse’’.

Le M2D considère que pour que ‘’la paix et la concorde règnent dans le pays, c’est le président Macky Sall lui-même qui doit, avant tout le monde, respecter et faire respecter le jeu démocratique à travers l’organisation d’élections libres et transparentes, en plus de restaurer l’État de droit qu’il a été le premier à bafouer. Tout le reste sera une conséquence découlant de cette volonté de justice, de vérité et de paix venue du président’’.

 

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