‘’Sur le plan de la formation, on n’a pas avancé’’

Le Directeur technique national (DTN) de la Fédération sénégalaise de basket-ball, Maguette Diop, estime que les jeunes joueurs sont de moins en moins talentueux. Cela, à son avis, est le résultat d’une formation à la base mal faite.
Quelle place occupe la petite catégorie dans le programme de la Fédération sénégalaise de basket-ball concernant le développement de la discipline ?
Notre mission au niveau de la Direction technique nationale, c’est d’œuvrer pour le développement du basket à travers tout le territoire national. Nous avons en charge beaucoup de domaines dont l’organisation de compétitions sur le plan national et international. Dans cette mission de développer le basket, il y a un aspect très important, à savoir le développement chez les jeunes. Pour développer un sport, il faut pouvoir le faire au niveau de la petite catégorie. Le basket est un sport qui s’append très jeune. Si à l’âge de 7 à 8 ans, le gosse commence à pratiquer le basket, il a toutes les chances, une fois en séniors, d’avoir tout ce qu’il faut sur le plan technique et tactique.
C’est pour cela que, à la direction technique, on fait tout pour que ce basket se développe dans la petite catégorie. C’est dans ce sens qu’au sein de la structuration technique, on a une structure en charge de la petite catégorie dont le rôle est de voir la formation des jeunes et comment elle se fait. En plus de ça, il arrive qu’on organise des tournois de jeunes, comme le tournoi national de l’année dernière. Il a réuni toutes les régions du Sénégal, en garçons comme en filles. On a pu rassembler plus de 400 voire 500 jeunes.
Qu’est-ce que la fédé compte faire pour appuyer ces clubs dans la formation des jeunes ?
Certains clubs n’arrivent plus à s’engager dans les compétitions des petites catégories, n’ayant pas les moyens qui leur permettraient de pouvoir le faire. Souvent, il y a des problèmes concernant les infrastructures. Il y a des clubs traditionnels qui commencent à se désengager au niveau des jeunes. A côté, il y a une prolifération des centres de formation. Peut-être que leur objectif est de former les jeunes, mais ils ne le font pas correctement. Il faudra que tout cela soit mieux structurer. C’est possible de subventionner les clubs qui ont des équipes de jeunes. Mais il faut que la fédération ait plus de partenaires pour le faire. Il y a un problème de moyens et d’infrastructures qui se pose.
Comment appréciez-vous le niveau de la formation à la base. Le Sénégal a-t-il avancé ou régressé sur ce plan ?
Honnêtement, par rapport à ce que j’ai vu lors du dernier tournoi des jeunes, sur le plan de la formation, on n’a pas avancé. Il faut le dire. On est en train de se poser des questions sur le pourquoi. Pourquoi les jeunes sont de moins en moins talentueux ? Est-ce un problème de formation ou de logistique, d’infrastructures ? Le constat est que le nombre de clubs et de centres de formations a augmenté. Mais sur le plan de la qualité de la formation, il y a beaucoup de choses à revoir. Dans ce sens, notre rôle au niveau de la direction technique est de mieux cerner ce qui se fait en termes de programme de formation dans ces centres et clubs. Qui forme ces jeunes ? Est-ce qu’ils ont la capacité de le faire ? Ont-ils reçu une formation pour cela ? On travaille dans ce sens pour trouver la solution.
Est-ce que la DTN organise des stages à l’endroit de ces formateurs ?
On fait souvent des stages. Chaque année, il y a des stages de formation pour ces jeunes-là. Il y a des stages d’animateurs-initiateurs qu’on a faits l’année dernière. Il y a des formations young-coach, ce sont ceux qui entraînent les jeunes. Ce sont des cycles de formation qu’on a faits à Thiès, Dakar et Kaolack. Il faut encore travailler dans ce sens-là et mieux former. Une fois que ces entraîneurs sont formés, il faut les suivre, aller voir ce qu’ils font dans leurs lieux d’exercice. Il faudrait que ces entraîneurs se recyclent aussi. Pour cela, il doit y avoir des séminaires de recyclage.
LOUIS GEORGES DIATTA