Publié le 17 Aug 2022 - 07:11
MANŒUVRES DE VEILLE DE REMANIEMENT

Les anciens “bannis’’ dans le collimateur

 

C’est la guerre des tranchées qui est relancée au niveau de la majorité présidentielle. Le spectre d’un retour aux affaires des ‘’bannis’’ écartés des affaires lors du dernier remaniement, semble incommoder certaines pontes du régime qui ne cachent pas leur aversion pour ce scénario. 

 

C’est un secret de polichinelle qu’Amadou Bâ, ancien argentier de l’État, deuxième inscrit sur la liste nationale, est dans le collimateur, de même qu’Aminata Touré, qui a dirigé la liste et la campagne électorale de Benno Bokk Yaakaar victorieuse  avec 82 députés sur les 165 sièges mis en compétition lors des élections législatives. Des médias de la place ont d’ailleurs eu à s’épancher sur le sujet, les semaines passées, avec des commentaires remettant en cause, tantôt le rôle déterminant joué par Mimi Touré dans la victoire ‘’mitigée’’ lors des Législatives de Benno, tantôt un Amadou Ba qui aurait fait semblant de s’impliquer, sans toutefois avoir vraiment combattu en faveur de la victoire de la coalition présidentielle.

Même méfiance envers Aly Ngouille Ndiaye qui, même après avoir remporté les Législatives dans sa zone à Linguère, est surveillé comme du lait sur le feu. Mais des sources proches de ce dernier avancent bien qu’il reste ‘’serein, car habitué aux traversées de désert’’. Ingénieur en génie civil diplômé de l’École polytechnique de Thiès (promotion 1983-1988), Aly Ngouille Ndiaye a complété sa formation à l’Institut de technologie de l’Illinois à Chicago (USA) où il a obtenu un diplôme de MBA avec une double spécialisation en finance et en recherche opérationnelle. Calme, il reste redoutable en politique. Ses amis lui reconnaissent une grande endurance et une capacité à gérer les périodes de vaches maigres. Mais il reste à portée des tirs ‘’apéristes’’.

Comme l’arbre qui cache la forêt, l’autre personnalité qui pourrait être la cible d’attaques est Mouhamadou Makhtar Cissé, Inspecteur général d’État. Il est lui aussi dans le viseur de certains ‘’faucons’’ qui ne veulent pas de son retour aux affaires. Ce dernier avait été écarté du gouvernement, à la suite du remaniement ministériel intervenu le 1er novembre 2020.

Depuis, Mouhamadou Makhtar Cissé, dont le passage à la tête de la Société nationale d’électricité (Senelec) avait été fort remarqué, avait rejoint son bureau de l’Inspection générale d’État niché à la présidence de la République.

Mais à la faveur des dernières élections législatives et du remaniement annoncé, les manœuvres contre sa personne reviennent de plus belle. Depuis qu’une information faisant état d’une audience au palais de Maxime Jean Simon Ndiaye et d’un autre cadre, certains ont vite fait le lien avec sa personne. 

C’est dans ce cadre qu’il faut comprendre les dernières informations relayées par un journal et certains sites d’informations de la place qui réchauffent le différend qu’il a eu lieu entre la start-up sénégalaise Akilee dirigée par Amadou Ly et la Senelec. L’Ofnac serait réactivée. Un disque déjà connu.

Mais le couple Amadou Bâ-Mimi Touré semble être le casse-tête politique le plus difficile à résoudre, car ces derniers ne semblent pas disposés à se contenter de postures de seconde zone. Bien au contraire ! Ils s’attendent à piloter l’Assemblée nationale ou à se retrouver Premier ministre. Tous les deux ne sont pas toujours bien vus au sein de l’Alliance pour la République (APR) où ils sont pourtant des responsables confirmés, bien qu’arrivés tardivement. Le contexte faisant le larron, les ‘’apéristes’’ n’hésitent d’ailleurs pas à reprocher à l’ancienne Première ministre les mauvaises relations qu’elle entretient avec les Wade, du fait du rôle joué dans l’emprisonnement de Karim Wade dans l’affaire de la traque des biens mal acquis. 

Tout pour dire que les batailles de positionnement qui se mènent pour figurer dans l’une des dernières équipes (si ce n’est la dernière) gouvernementales avant 2024 sont déjà rudes, chaque camp manipulant à souhait et jetant des piques à tout-va.

Le dernier mot appartiendra au président.  

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