Haro généralisé des commerçants contre Serigne Mboup

Les commerçants du marché central et ceux du marché Sindika de Kaolack ont organisé une marche, hier, pour fustiger la gestion de leurs lieux de travail par l’équipe municipale. L’absence de toilettes, le non-accès à l'eau potable, les occupations anarchiques et l'insalubrité figurent parmi leurs doléances.
Chaude journée hier à Kaolack. L'ire des commerçants du marché central de Kaolack et du marché Sindika s’est soudainement manifestée par des attaques contre la gestion de la municipalité de Kaolack, notamment de ces lieux de commerce. Le matin, ce sont les occupants du marché Sindika qui ont lancé les hostilités à travers une grande manifestation pour protester contre ce qu'ils appellent une gestion catastrophique de l'édile de la ville de Kaolack. À travers cette forte mobilisation, on croirait que la colère des commerçants se justifierait par une doléance autre que l'inexistence de toilettes.
"Nous voulons des toilettes et c’est l'objet de notre rencontre de ce matin", a d’emblée tonné le secrétaire général du marché, Amadou Diallo. Pour le porte-parole du jour, il est inadmissible que depuis 50 ans, un marché aussi important, qui occupe le centre des activités commerciales de fruits, soit dépourvu de toilettes. Les manifestants ont signalé pourtant qu’il est l’un des deux seuls reconnus au Sénégal, l’autre se trouvant à Pikine (Dakar). Des lieux où débarquent tous les jours des quantités énormes de fruits envoyées après dans d’autres régions du pays.
D’après eux, le marché Sindika de Kaolack est mieux approvisionné que celui de Pikine, en raison de sa position de zone carrefour qui lui donne le privilège de décharger des fruits venant de la sous-région. Le mutisme des autorités municipales face à cette vieille doléance qui remonte à 1975, date de création du marché, les agace.
Dans leur cri du cœur, les commerçants ont rappelé que le marché n’a pas d’eau courante. Une situation très dangereuse, à leur avis, car exposant les consommateurs à des risques de maladies liées à l’insalubrité. C'est pourquoi ils ont déploré le fait que l’équipe municipale n’a engagé aucun acte pour construire des toilettes. Pour leurs besoins naturels, ils sont obligés d’aller jusqu'au marché aux poissons moyennant 50 ou 100 F CFA.
Un marché sans toilettes depuis 1975
Las de cette situation, ils menacent de ne plus s’acquitter de la taxe municipale, si leurs doléances ne sont pas satisfaites. D’après Djim Momar Mbaye, un des responsables du marché, la taxe rapporte beaucoup à la municipalité. "Un seul chargement de camion rapporte jusqu'à 100 000 F CFA à la mairie et il y en a plusieurs centaines, sans compter la taxe journalière de 150 F CFA que paie chaque commerçant", a renseigné le commerçant M. Seck.
La réplique de la municipalité ne s’est pas fait attendre. Elle a annoncé une rencontre avec la presse pour donner sa version des faits.
En plus de cette sortie, celle des commerçants du marché central de Kaolack a occupé hier l’actualité. Ils ont déploré ‘’l’insalubrité des lieux avec des eaux usées qui s’y déversent sans aucune aide de l’équipe municipale’’ qui dit avoir engagé des opérations de nettoiement pour résoudre le problème. Dans leur lot de complaintes, les commerçants du marché central ont alerté aussi sur la menace d’affrontements qui plane, car ‘’les vendeurs de tissus qui occupaient les trottoirs des alentours du marché se sont désormais installés à l’intérieur devant les boutiques. Ce qui risque de créer des heurts’’, a dit le délégué principal du marché, Lamine Ndao, qui fustige l’occupation anarchique des alentours du marché central.
Alioune Badara Diallo Kane