Le Professeur Abdoulaye Bathily a ses chances

Le prochain Sommet de l’Union africaine qui se tiendra mi-juillet à Kigali risque d’être très animé. Et pour cause, c’est à cette date, précisément les 17 et 18 juillet, lors de la 27e Session ordinaire de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de l’Union africaine (UA) que la succession de l’actuelle Présidente de la Commission, Nkosazana Dlamini-Zuma, ancienne épouse de l’actuel Président d’Afrique du Sud, va s’organiser. Et le Professeur Abdoulaye Bathily, présentement Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique centrale et Chef du Bureau régional des Nations unies pour l’Afrique centrale, République du Gabon, se présente comme un sérieux candidat à la succession de la Sud-africaine, dont le bilan, soit dit en passant, n’est pas des plus glorieux. Dans les coulisses de l’UA, on estime que le bilan de la dame, membre du Congrès national africain (ANC) est même ‘’très négatif’’.
Mais déjà, des pays ont déjà déposé leurs candidatures, à l’image du Botswana qui aurait présenté son ministre des Affaires étrangères. Tout bousculé qu’il soit sur la scène internationale, le Président Yoweri Museveni a aussi son candidat, de même que la Guinée Equatoriale. L’Algérie qui était attendue n’a pas présenté de candidature à la Présidence de l’UA, mais seulement à la Commission Paix et Sécurité. Résultat des courses, les CV alignés aux starting-blocks semblent trop faibles. Des profils qui ne sont pas connus sur le Continent africain où plusieurs blocs (anglophone, lusophone, francophone etc.) cohabitent sur le plan géopolitique. Ce qui donne donc une chance au Professeur Abdoulaye Bathily qui aurait déjà l’aval du Président Macky Sall. Bathily a aussi dû faire face à des pressions ‘’amicales’’ de proches, venus de partout… ‘’Il a donc accepté, après avoir écouté ces proches’’, nous souffle une source très proche de lui.
Concrètement, à Kigali, les chefs d’Etat d’Afrique vont devoir rouvrir les candidatures pour permettre de nouveaux profils, plus balèzes, d’entrer en compétition. Et alors là, Bathily pourrait être un sérieux prétendant au ‘’trône’’. Son profil cadre bien avec le poste. Si la fonction qu’il occupe présentement est celle de représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique centrale et Chef du Bureau régional des Nations unies pour l’Afrique centrale, République du Gabon, il a été aussi travaillé pour le Secrétaire général en tant que représentant à la MINUSMA, de 2013 à 2014. Il a été désigné ministre d’Etat chargé des affaires africaines du Sénégal, de 2012 à 2013 ; membre de la Commission du Secrétariat Général des Nations unies sur le VIH/SIDA et la Gouvernance en Afrique (2007-2009), Directeur Exécutif par Intérim et Membre du Conseil d’Administration, Coalition pour le Dialogue sur l’Afrique (CODA), un groupe de réflexion établi par l’Union Africaine, la Banque Africaine de Développement et la Commission Economique Africaine des Nations unies, en 2009.
L’ex Sg de la Ligue démocratique fut Envoyé Spécial du Président de l’Union Africaine sur les pasteurs Mbororos, en République Démocratique du Congo, République Centrafricaine, Tchad, Cameroun, Soudan, et Sud Soudan en 2007. Il a été le Chef de la Mission d’observation de l’UA pour les élections, en Algérie, en 2005. Un an avant, il a été désigné Chef de la Mission d’observation de l’UA pour les élections au Nigeria, en 2004. C’est dire qu’il est aussi à l’aise dans les milieux francophone qu’anglophone. Ce qui est un atout majeur. L’Union africaine devra aussi conjurer les divisions en bloc (Afrique de l’Ouest, de l’Est, du Nord et du Sud).
Depuis qu’elle existe sous cette dénomination, la Présidence de la Commission de l’Union africaine a été occupée successivement par Amara Essy (9 juillet 2002 – 16 septembre 2003), Alpha Oumar Konaré (16 septembre 2003 – 28 avril 2008), Jean-Ping (28 avril 2008 - 15 octobre 2012) et enfin par Nkosazana Dlamini-Zuma qui occupe le poste depuis.