Publié le 2 Apr 2024 - 21:15
RÉFORME DU SYSTÈME ÉDUCATIF SÉNÉGALAIS

Les recommandations de la Cosydep aux nouvelles autorités

 

Pour redonner à l'école sénégalaise sa place ou améliorer ses conditions, la Cosydep, par le biais de l'Observatoire de l'élection présidentielle sous le prisme de l’éducation, a formulé une série de recommandations au président Bassirou Diomaye Faye. Entre autres, la Cosydep a exhorté les nouvelles autorités à engager la refondation du système d’éducation et de formation.

 

Aucun pays ne peut se développer sans un système éducatif de qualité. Conscient de cela, la Cosydep  (Coalition des organisations en synergie pour la défense de l'éducation publique), à travers l'Observatoire de l'élection présidentielle sous le prisme de l’éducation, a formulé une série de recommandations aux nouvelles autorités pour mettre l'éducation au cœur de leurs préoccupations. Après avoir reconnu que le programme proposé par le candidat victorieux, Bassirou Diomaye Faye, ouvre d’intéressantes perspectives pour l’éducation, l’Observatoire de l’élection sous le prisme de l’éducation lui a recommandé d'engager la refondation du système d’éducation et de formation.

En effet, dit-on dans le communiqué rendu public, "cette action devrait s’appuyer sur l’évaluation de la mise en œuvre des programmes, réformes et autres innovations (Pacquet, Anef, CNAES, UVS, LMD). Ce processus de refondation sera adossé à la demande des communautés et à la vision souverainiste soutenue par le nouveau président.

Ainsi, il prendra en compte les langues nationales, le non formel, les daaras, l’éducation inclusive, la formation professionnelle, la petite enfance, le numérique, la restauration des valeurs, la problématique de l’insertion et de l’emploi. Cette refondation doit déboucher sur un nouvel organigramme assurant la cohérence et l’efficacité des interventions dans le secteur".

Par la même occasion, il a exhorté à Bassirou Diomaye Faye de construire un plan consensuel du secteur qui traverse les régimes politiques. Il s’agit, dit-il, "de disposer d’un plan de développement durable de l’éducation et de la formation qui traverse les régimes politiques et porte la vision d’un Sénégal à long terme".

Dans ce sens, soutient la Cosydep, "il sera nécessaire de dépolitiser l’administration scolaire, de garantir la déconcentration en responsabilisant davantage les académies, de préserver l’éducation du jeu des acteurs politiques, de renforcer la protection des enfants, de planifier l’effectivité du droit à l’éducation de qualité pour tous, sans exception et tout au long de la vie".

Dans ce sillage, la Cosydep a recommandé aux autorités de renforcer la résilience du système d’éducation et de formation. Il s’agira, dit-on, de mettre aux normes les lieux d’apprentissage. Dans cette perspective, a-t-elle souligné, "il sera nécessaire de garantir leur salubrité et leur sécurité, avec des toilettes fonctionnelles, un approvisionnement correct en eau, la résorption des besoins en supports, infrastructures, personnels enseignants et de soutien". Il a également encouragé Bassirou Diomaye Faye et son futur gouvernement à accorder plus de place et de responsabilité aux jeunes et aux communautés.

À cet effet, explique-t-on, " il s’agira d’impliquer davantage les jeunes et les communautés dans la formulation, la mise en œuvre et le suivi des politiques éducatives, à travers leurs organisations (gouvernement scolaire, comité de gestion d'école, etc.)".

Dans le même ordre d'idées, la Cosydep a recommandé la revalorisation de l’offre publique d’éducation et d'assurer la régulation de l’offre privée. Il s’agira, soutient-elle dans sa note, "de rendre l’éducation publique plus attrayante, plus accessible, plus performante et moins coûteuse avec des infrastructures durables et des équipements performants. L’on devra aussi veiller à ce que l’offre privée soit cartographiée et respectueuse des textes législatifs et réglementaires. En outre, elle a demandé que soient optimisées les ressources. À cet effet, dit-on, "il s’agira de promouvoir des modes d’utilisation efficace et efficiente des ressources humaines et financières. Cela suppose un renforcement de la formation initiale et continue des enseignants de même que la mise en place de méthodes de déploiements plus rationnels fondés sur les besoins réels. Des think tanks composés d’enseignants à la retraite devraient être promus et valorisés.

Concernant les ressources financières, il conviendra de promouvoir le financement endogène, conformément au principe de souveraineté et d’en garantir une répartition équitable qui donne plus de ressources aux sous-secteurs longtemps sous-dotés que sont les daaras, le non -formel et la petite enfance".

En effet, l’observatoire dit  réaffirmer que l’éducation sénégalaise a besoin d’être transformée sur les plans de son organigramme, de sa finalité, de ses offres, de ses curricula, de ses cycles, de son pilotage et de sa gouvernance. Aussi, poursuit-on, elle doit être en adéquation avec les aspirations des communautés.

In fine, la Cosydep soutient que relever ces différents défis permettra de créer des emplois, de produire des hommes et des femmes qualifiés, suffisamment aptes à faire face aux exigences que posent le changement climatique, la sécurité alimentaire, sanitaire et environnementale, la transformation qualitative des politiques sociales et de l’économie nationale.

FATIMA ZAHRA DIALLO

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