La Journée mondiale sans tabac a été célébrée hier par la  communauté internationale. Une célébration  qui est saisie chaque 31 mai de l'année par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour rappeler  les dangers associés à la consommation de tabac et à l’exposition à la fumée du tabac. À Saint-Louis, les associations antitabac ont profité de la journée pour tirer la sonnette d'alarme contre les dangers   du tabagisme dont  les populations de la région Nord sont victimes. Dans la  catégorie des jeunes fumeurs, le tabagisme prend  des proportions inquiétantes.

Le tabagisme est un problème majeur chez les jeunes de Saint-Louis. Malgré les efforts pour sensibiliser la population aux dangers du tabac, de plus en plus de jeunes continuent de fumer. Pourtant,   les ravages du tabagisme sur la santé sont nombreux, mais les jeunes fumeurs  font semblant d'ignorer les risques. 

Pour le point focal de l'Association de lutte contre le tabac, Zayir Fall, la cigarette contient des milliers de produits toxiques qui endommagent le corps de l'intérieur.  "Chaque fois que l'occasion se  présente, nous discutons  avec les jeunes pour les sensibiliser sur les dangers du tabac.  De nombreux jeunes pensent que fumer leur donne un sentiment de maturité et un côté cool, mais en réalité, cela les met en danger. Les risques sur leur santé sont importants et ils peuvent le regretter plus tard dans la vie. Nous leur rappelons que  fumer peut conduire à des maladies cardiaques très graves, au  cancer du poumon, à l'emphysème et à bien d'autres graves  maladies.  De plus, fumer peut également avoir un effet négatif sur leur apparence physique", a expliqué Zayir Fall. 

D’après lui, le tabagisme n'affecte pas seulement la santé des jeunes, mais également leur développement scolaire et social. Les jeunes qui fument ont souvent des problèmes de concentration en classe, ce qui peut avoir un impact négatif sur leurs résultats scolaires. "Le tabagisme est un problème de santé publique qui touche tous les secteurs de la société. Cependant, les établissements scolaires semblent être particulièrement vulnérables à cette pratique nocive. À Saint-Louis, le taux de pénétration du tabagisme dans les écoles est préoccupant. Des études  réalisées par l'Association sénégalaise de lutte contre le tabac ont montré que  près de 40 % des élèves âgés (filles et garçons) de 13 à 19 ans fument régulièrement du tabac dans les établissements scolaires de Saint-Louis. Malheureusement, ce taux est en constante augmentation depuis quelques années, malgré les campagnes de sensibilisation menées par les autorités sanitaires,  locales et académiques de la région de Saint-Louis", a signalé M. Fall.

Pour arrêter ou au moins ralentir la vitesse de progression de la pénétration du tabagisme dans les établissements scolaires saint-louisiens, a-t-il ajouté, il est important que les campagnes de lutte contre le tabac soient poursuivies et renforcées, en impliquant l'ensemble de la communauté éducative, les autorités locales et sanitaires, en plus des organisations de la société civile.

Des actions concertées pour ralentir le tabagisme

Pour le point focal régional de l'Association de lutte contre le tabac, les conséquences du tabagisme sur les jeunes sont particulièrement graves, car ils sont encore en développement physique et psychologique. "L'utilisation du tabac chez les jeunes peut entraîner une diminution des capacités d'apprentissage, un risque accru de décrochage scolaire et une dépendance à long terme au tabac", a soutenu Zayir Fall.

À l'en croire toujours, le tabagisme dans la jeunesse de Saint-Louis est un problème majeur qui nécessite une action concertée. "Les ravages sur la santé sont nombreux et les jeunes doivent être sensibilisés aux dangers du tabac. Les mesures de prévention doivent être renforcées pour protéger la santé et le bien-être des jeunes de la ville", a-t-il suggéré.

Face à ce désastreux constat, l'antenne régionale de la lutte contre le tabac invite les autorités locales  à les appuyer matériellement et financièrement  pour sauver cette frange vulnérable contre le tabagisme dans les établissements scolaires.

"Seul un effort collectif pourra permettre de réduire significativement le taux de pénétration du tabagisme dans les établissements scolaires et de protéger la santé des jeunes. La situation est alarmante. Donc, il ne faut pas baisser les bras. Il faut accentuer les  actions de sensibilisation, les campagnes de communication et des programmes d'information pour prévenir l'initiation au tabagisme chez les jeunes. Les autorités doivent également renforcer les contrôles sur la vente de tabac aux mineurs, en appliquant sévèrement des sanctions contre les contrevenants", a martelé M. Diop, professeur  au lycée Charles de Gaulle.  Raison pour laquelle, a rappelé M. Diop,  les parents, les écoles et les soignants ont un rôle important à jouer pour protéger la santé des jeunes. "Les parents doivent parler à leurs enfants des dangers du tabac. Les établissements  doivent organiser des programmes de prévention et les soignants doivent offrir des conseils et des soutiens pour les aider les jeunes  à arrêter de fumer avant qu'ils ne soient des accros", a soutenu Alioune Diop, militant actif antitabac. 

IBRAHIMA BOCAR SÈNE (SAINT-LOUIS)