Publié le 20 Apr 2015 - 08:03
SANTE

Vers l’homologation d’un vaccin contre le paludisme

 

Une pré-élimination du paludisme d’ici 2018. C’est ce que veut le programme national de lutte contre le paludisme. Cet objectif sera atteint si la couverture en moustiquaire est effective dans tout le pays et si l’OMS homologue le vaccin RTS.S.

 

Pendant longtemps, le paludisme a été la première cause de mortalité et la première cause de consultation dans les structures sanitaires. Aujourd’hui, il est relégué derrière, tandis que sa morbidité est réduite à moins de 3%. Si l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) homologue le vaccin RTS.S, actuellement à l’étude en sa phase 4, un pas de plus sera franchi dans la lutte contre cette maladie. ‘’Il y a un candidat vaccin, le RTS.S qui est très avancé et le Sénégal fait partie des 4 pays qui vont dérouler la phase 4 de l’utilisation de ce vaccin. Si jamais cette phase 4 se déroule convenablement, et que l’OMS homologue ce vaccin, ce sera une nouvelle intervention qui va s’ajouter aux autres. Cela permettra réellement de booster les résultats de la lutte contre le paludisme’’, a annoncé le coordonateur du Programme National de Lutte Contre le Paludisme (PNLP), Docteur Mady Bâ, lors d’une conférence de presse en prélude à la journée mondiale de lutte contre cette pandémie, prévue le 25 avril prochain.

Après plusieurs étapes, le vaccin doit franchir une phase d’homologation pour être expérimenté dans quatre pays. "Ce vaccin sera expérimenté à une grande échelle. Tous les tests ont été faits et on connaît déjà son efficacité. On sait jusqu’à quel niveau il est sûr. Il n’entraînera pas d’effets secondaires chez les individus. Ce sera une chance pour nos pays que l’OMS reconnaisse ce vaccin, si les résultats sont probants. Ce sera un bond significatif vers l’éradication du paludisme’’, a soutenu Dr. Bâ. Pour lui, c’est le vaccin qui manquait dans la lutte contre le paludisme. ‘’Le vecteur n’est ni un virus, ni une bactérie, c’est un parasite. C’est pourquoi il est difficile de lui trouver un vaccin.’’

Un gap d’un million à combler

Par ailleurs, le PNLP s’est engagé à vaincre cette maladie par une pré-élimination d’ici 2018. Pour ce faire, il compte mener une campagne de couverture universelle en moustiquaires à longue durée d’action, pour l’année 2016. ‘’C’est une première, puisqu’en une année, on va couvrir toutes les 14 régions du territoire et c’est pourquoi nous avons mobilisé l’Etat et tous nos partenaires pour trouver les financements nécessaires pour cette activité’’, a expliqué le coordonnateur. Sur 8 200 moustiquaires, à ce jour, ils ont pu mobiliser près de 7 200 moustiquaires. ‘’Nous avons un gap d’un million Fcfa à couvrir. C’est pourquoi nous appelons à l’action, surtout au secteur privé local pour une mobilisation autour du programme de l’Etat, pour combler ce million, afin que cette grande campagne puisse être une réalité pour la pré-élimination’’, a dit Dr Bâ.

De ce fait, le PNLP ne compte pas baisser les bras, car ‘’les résultats sont bons’’. Mais, prévient le coordonnateur du PNLP, ‘’ce sont des résultats très fragiles’’. ‘’Il faut qu’on continue sur cette voie. Mais aussi, imaginer de nouvelles interventions pour accélérer la cadence, surtout dans la zone sud où l’incidence, même si elle a connu une forte baisse, continue à être assez élevée’’, ajoute-t-il.

Cette journée qui a pour thème ‘’investir dans l’avenir, vaincre le paludisme’’ va coïncider avec les 20 ans du PNLP. De nombreuses activités sont prévues.

VIVIANE DIATTA

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