Publié le 10 Aug 2016 - 12:31
SITUATION DE LA NUTRITION AU SENEGAL

Les voyants ne sont pas encore au vert

 

Le Sénégal a fait beaucoup de progrès dans la lutte contre la malnutrition. Cependant, les dernières études montrent que la situation reste toujours précaire.  ‘’La situation de la nutrition au Sénégal est alarmante. Le Sénégal fait partie des pays qui sont dans une situation alarmante. Le retard de croissance est au niveau de 20,3% dans notre pays’’, alerte Seydou Ndiaye, coordonnateur national de la plate-forme des organisations de la société civile sur la nutrition et la sécurité alimentaire. Concrètement, dit-il, ce chiffre traduit que ‘’plus d’un enfant sur cinq ne grandit pas correctement au Sénégal, parce qu’il ne mange pas bien. Cela veut dire que cet enfant ne peut pas apprendre correctement ; il ne peut pas être en bonne santé. Cela pose des problèmes de l’avenir de la génération. Cela pose des problèmes de la constitution d’un capital humain pouvant porter la croissance’’.

Devant la difficulté de faire face à ce problème, Moundiaye Cissé, directeur exécutif de l’Ong 3D, pointe l’émiettement de la société civile. ‘’Dans certains secteurs, il y a énormément d’organisations de la société civile. D’habitude chacun essaie de son coté de faire des initiatives isolées. Ces initiatives, quand elles sont isolées, ont une portée très limitée. Nous avons estimé que c’est l’occasion de nous retrouver en coalition sur les questions de nutrition’’.

La coalition SUN, portée sur les fonts baptismaux, cherche à développer des complémentarités pour être beaucoup plus efficace et beaucoup plus efficiente. ‘’Les organisations qui travaillent dans le domaine de la nutrition devraient se renforcer mutuellement et aller dans le sens des complémentarités. En 2017, on va vers ce qu’on appelle le budget programme. Ça veut dire que, de budget de moyens, on va vers un budget de résultats en mettant en avant des programmes, la participation des citoyens dans l’élaboration et la mise en œuvre de ces programmes », explique M. Cissé.

Moundiaye Cissé précise qu’il s’agira de demander au ministère en question de proposer  des programmes et des résultats, et sur la base de ces résultats et de ces programmes, leur allouer des moyens’’. De ce fait, ‘’au niveau de chaque secteur, dit-il, la société civile doit s’organiser pour accompagner le processus. Ça permet une meilleure appropriation des politiques publiques. C’est donc dans ce sens justement que nous avons pu regrouper les organisations qui travaillent dans le secteur de la nutrition en une plate-forme très forte pour aborder ces questions face à l’Etat’’.  

KHADY NDOYE

 

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