Publié le 1 Nov 2018 - 05:50
3 QUESTIONS A… SERIGNE OUSMANE BEYE (ECONOMISTE)

‘’Pour épargner, il faut limiter ses besoins’’

 

L’épargne joue un rôle important dans la marche de l’économie d’un pays. Mais, au Sénégal, peu de gens le font. Est-ce que ceci peut avoir un impact ?

C’est un handicap pour le développement du Sénégal. Parce que le manque d’épargne est lié au pouvoir d’achat des consommateurs. Ils doivent d’abord satisfaire les besoins élémentaires immédiats pour pouvoir ensuite épargner. Or, c’est l’épargne des ménages, des agents économiques qui permet aux banques, à l’Etat de capter des fonds pour les réinjecter dans l’économie. L’épargne est très importante dans une économie. Il faudrait qu’on arrive, un jour, à ce que les Sénégalais puissent épargner. D’ailleurs, le problème principal est que pour épargner, il faut d’abord ouvrir un compte dans une banque ou une institution de microfinance. Malheureusement, aujourd’hui, le taux de bancarisation est très faible au sein des pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa).  Les acteurs du secteur informel font de la thésaurisation, préférant garder leur argent à la maison, au lieu d'ouvrir un compte. Ce qui n’est pas une bonne chose. Parce qu’il est hors du circuit économique. Il faut que les gens aient la culture d’être bancarisés pour que l’argent qu’ils détiennent soit réinjecté dans l’économie.

Est-ce que les cotisations des fonctionnaires dans les institutions de prévoyance retraite ou maladie sont des types d’épargne ?

C’est une épargne pour un besoin futur. Pour l’assurance maladie, c’est pour que si on tombe malade, dans un ou deux mois, qu’on puisse se faire soigner. Si c’est pour la vieillesse, elle va permettre, demain, quand on sera à la retraite, d’avoir un certain revenu. Même pour cette assurance, on dit que ce sont les actifs d’aujourd’hui qui financent les retraités. A l’Institution de prévoyance retraite du Sénégal (Ipres), ça m’a un peu étonné de voir qu’on est arrivé à augmenter les pensions. Parce que le ratio actifs/retraités n’est plus ça. Avant, on avait 5 actifs pour un retrait. Aujourd’hui, on a peut-être deux. De toute façon, ce sont des sortes d’épargne. Même l’assurance vie qu’on ne connait pas beaucoup au Sénégal est une épargne dans les autres pays de l’Occident.  

A ce propos, n’est-il pas nécessaire de sensibiliser les gens pour qu’ils aient cette culture de l’épargne ?

Absolument ! Il faut que les gens apprennent à épargner. Et pour le faire, il faut limiter ses besoins. Il y a des dépenses qui ne sont pas utiles, il faut s’en passer. Il y a des incertitudes dans l’avenir. Ceci non seulement pour soi-même, mais pour ses enfants. Il faut aussi encourager les jeunes qui viennent d’intégrer le milieu professionnel à commencer à épargner dès leur entrée en activité, pour préparer leur ménage. Ils doivent se marier, garçons comme filles, ils doivent chercher leur maison, préparer les études de leurs enfants, etc. Mais c’est clair que les femmes épargnent plus que les hommes. Même quand on parle d’institutions de micro-finance, elles ont commencé en Afrique avec les femmes et leurs tontines. Jusqu’à présent, elles sont plus organisées. Elles ont des groupements féminins d’exploitation ou d’entraide.

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