Publié le 6 Dec 2023 - 14:27
ANCIEN MINISTRE DE LA JEUNESSE, ALY KOTO NDIAYE

“Les États africains ont raté la politique de la jeunesse”

 

À l'occasion d'un atelier de présentation des résultats d'une enquête sur les aspirations, la résilience et l'adaptabilité des jeunes à la pandémie à coronavirus tenu hier, à Dakar, l'ancien ministre de la Jeunesse, Aly Koto Ndiaye, a déclaré que les États africains ont raté leur politique de la jeunesse.

 

Le président du Fonds de développement du service universel des télécommunications et ancien ministre de la Jeunesse, Aly Koto Ndiaye, a déclaré que  les pays africains ont raté la politique de la jeunesse. Il s'exprimait hier, en marge d'un atelier de présentation des résultats d'enquête sur les aspirations, la résilience et l'adaptabilité des jeunes à la pandémie de Covid-19.

"Nos pays ont raté un virage dans la politique de la jeunesse. En effet, dit-il,  à un moment donné, quand on a senti une évolution exponentielle de la population jeune, on n'a pas pu faire coïncider des aspirations et préoccupations des jeunes avec les priorités de dépenses et donc, les dépenses de l'État ont retenu comme priorité des secteurs qui sont certes importants, mais qui ne prennent pas en compte la montée en puissance de la frange jeune et, du coup, on est arrivé à un moment où l'État était débordé", a souligné l'ancien ministre de la Jeunesse.

Selon lui, "les agriculteurs, quand ils ont un problème, ils vont au ministère de l'Agriculture. Les hommes de santé, quand ils ont un problème, ils vont au ministère de la Santé et ainsi de suite". Mais, regrette-t-il, les jeunes, selon les problèmes qu'ils ont, ils vont faire le tour des ministères.  "Et c'est ça le problème,  c'est-à-dire, on attend beaucoup du ministère de la Jeunesse qui, en réalité, n'a pas tellement ce pouvoir de décision, d'orientation ou d'adaptation de l'action gouvernementale", a indiqué l'ancien ministre de la Jeunesse. Avant de préciser que "les jeunes ont des préoccupations qui regroupent, touchent ou interpellent l'ensemble des départements ministériels et dans l'organisation gouvernementale on parle du ministère de la Jeunesse qui est au 20e ou 25e rang protocolaire, sans aucun pouvoir d'orientation du ministère des Finances,   de celui de la Santé ou n'importe lequel". Et c'est pourquoi, reconnaît-il," les attentes ne sont pas parfois suivies d'effets. Parce que, explique-t-il, souvent on ne sait pas où s'orienter et on fait focus sur le ministère de la Jeunesse qui n'a pas de pouvoir de décision et c'est un problème pour l'ensemble des pays africains".

D'après Aly Koto Ndiaye, nos États africains doivent se mettre dans un élan, dans une dynamique prospective, de prévention, de planification de nos politiques publiques pour endiguer cette masse juvénile, dont les préoccupations sont plurielles. "Si ces préoccupations ne sont pas prises en compte dans les politiques de développement, elles se traduisent par une angoisse isolée qui peut être gérée, mais aussi par une angoisse générale qui se traduit souvent par des déflagrations", a-t-il souligné.

Selon l'ancien ministre de la Jeunesse, son plaidoyer a toujours été de "renforcer au plan institutionnel, mais aussi et surtout au plan des moyens et dégradations des services ayant en charge des préoccupations de la jeunesse, de renforcer le ministère de la Jeunesse dans ce sens, parce que, dit-il, il est réceptionné très souvent les requêtes de la jeunesse sans trop de moyens pour répondre favorablement".

Par la même occasion, M. Ndiaye a souligné que les ateliers de ce genre constituent des éléments de prise de conscience, mais pas pour que les décideurs prennent des décisions pour les jeunes, mais que les seniors se mettent à harmoniser les préoccupations évoquées et déclinées par les jeunes.

In fine, dit-il,  "le ministère de la Jeunesse ne peut pas tout prendre en charge. Il peut porter le plaidoyer, mais comment marchent nos États ?, ça, c'est un autre problème. La problématique jeune est une question qui n'interpelle pas seulement l'État. C'est un sujet multiacteurs  aussi bien l'État, les collectivités, la communauté,  la famille et surtout les parents ont une responsabilité dans la conception psychologique, intellectuelle de l'individu".

FATIMA ZAHRA DIALLO

 

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