Publié le 13 Nov 2012 - 08:47
3E FESTIVAL DE RUFISQUE

Un rendez-vous en mal de soutien financier

 

 

Cette année encore, le Festival culturel de Rufisque, prévu du 17 au 24 novembre, n’espère pas beaucoup des institutions. Alors que la commune de Rufisque n’a pu participer qu’à hauteur de 3,5 millions de francs Cfa, le Conseil régional de Dakar n'a pas encore donné sa participation de 1,5 million F Cfa promise aux organisateurs de la manifestation. Quant au Ministère de la Culture, il brillerait par son silence.

 

''Nous avons écrit à tout le monde. L’année dernière, [le Ministère de la Culture] avait répondu que le ministre était d’accord pour nous subventionner et de nous rapprocher de sa Dage (Ndlr : Direction de l'administration générale et de l'équipement) ; ce que nous avions fait. Mais, sachez que de la deuxième à la troisième édition du festival, nous nous sommes rapprochés de la Dage et nous n’avons rien vu jusqu’à ce jour. Nous avions écrit au ministère mais, il n'y a pas eu de réponse'', a déploré Souleymane Guèye Cissé, en conférence de presse de lancement de la manifestation, ce week-end, en compagnie de la direction du festival.

 

''Peut-être que le ministère va répondre trois mois après le festival comme l’année dernière'', a ironisé, le directeur du Festival Rufisque musique. ''Si l’État ne sait pas que Rufisque est l’une des villes qui a l’un des patrimoines historiques les plus riches de la sous-région, il doit se trouver des compétences (…). Il y a des choses que nous ne comprenons pas'', a ajouté l’initiateur du festival. M. Cissé de dénoncer le sort réservé à sa ville sur le plan culturel : ''Regardez cette ville, il n’y a pas de salle de spectacle. Les petites salles dans lesquelles les artistes jouaient, le préfet les a fermées. Ceux qui y jouaient n'en veulent plus parce qu’ils ont affaire au BSDA (Bureau sénégalais des droits d'auteurs) qui leur coûte 200 000 francs Cfa par soirée ; ce qui fait que tout le monde a arrêté. Donc, l’État joue contre le développement de la culture à Rufisque.'' De même, les sponsors se font désirer : ''Pas un seul sponsor ne s’est signalé. Même pas les sociétés de la place qui préfèrent aller vers la lutte'', a renchéri Babou Ndoye, directeur artistique du festival.

 

De fait, cette troisième édition du Festival de Rufisque risque de se dérouler dans des difficultés financières. Ainsi, l'événement risque de se passer de certaines activités qui faisaient le bonheur du public et de certains artistes, tels que les plasticiens, les couturiers, les comédiens. Même le forum pour faire l'état des lieux des problèmes culturels de la ville ne fera pas partie du programme. ''Pour des raisons financières et dans le but de ne pas rater le rendez-vous, qui est inscrit dans l’agenda culturel de la ville de Rufisque, nous avons réduit les activités en ne faisant que de la musique'', a expliqué Souleymane Guèye Cissé.

 

Cela dit, toutes les formes de musique seront présentes, à en croire Babou Ndoye, qui note que le rôle du festival est de faire connaître les artistes, surtout ceux de Rufisque. Durant les huit jours du festival, près de trente groupes de rap, reggae, mbalax, acoustique, etc. devraient se succéder sur scène par jour.

Par ailleurs, à la fin du festival, des productions seront proposées au public grâce au Studio Renaissance qui centralise les activités de l’événement.

 

 

PAPE MOUSSA GUÈYE

 

 

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