Publié le 12 Oct 2019 - 13:29

Assemblée nationale

 

Ils réclament la valorisation de leur statut, mais ne ratent jamais une occasion de se dévaloriser au vu et au su du peuple. Hier encore, alors qu'ils étaient réunis pour adopter unanimement leur nouveau règlement intérieur, les députés ont fait leur show.

C'est l'inimitable Mame Diarra Fam qui a commencé la comédie. En fait, la députée libérale a été tirée de son sommeil quand son collègue Abdoul Mbow a demandé la parole, alors que tout le monde croyait que la liste était close. Comme pour lui porter uniquement la réplique, elle aussi demande avec ostentation à être inscrite sur la liste. Et dès que le vice-président de l'Assemblée se retire, elle se retire, plongeant l'hémicycle dans l'hilarité. 

...Par ailleurs, pendant que le président Moustapha Niasse tentait de calmer la libérale, essayant de lui démontrer qu'il n'a jamais été question de faire du deux poids, deux mesures, Cheikh Abdou Bara Mbacké se lève de sa chaise pour pester : "Il faut arrêter les  inscriptions sur cette liste. Cette proposition de loi, nous en avons discuté et adopté à l'unanimité, en commission. A quoi bon de refaire le débat ici ? Il faut arrêter." Pour une des rares fois, M. Mbacké ne récoltera pas des huées et insultes pour ses interventions intempestives. Il est au contraire applaudit et sa proposition a été bien accueillie. Un après l’autre, la dizaine de députés se retire jusqu'à ce qu'il ne reste plus que trois intervenants, ceux qui avaient dès le début réclamé la parole. La rupture, ce n'est pas pour demain.

...S’il y a quelqu’un qui a véritablement souffert, hier, à l’Assemblée nationale, c’est bien le secrétaire d’Etat chargé de la Promotion des Droits humains et de la Bonne gouvernance, Mamadou Saliou Sow. Le pauvre ! Véritable novice à l’hémicycle, il avait sans doute hâte de se libérer de ce fardeau consistant à faire face à des parlementaires rompus à la tâche. Le clou de sa journée, c’est quand le président de l’Assemblée nationale lui donne la parole pour prononcer son discours. Il répond avec la gentillesse d’un écolier : ‘’Merci Monsieur le président, mais je préfère prendre la parole à la fin.’’ Hélas pour lui, le règlement intérieur de l’Assemblée nationale n’a pas encore prévu un tel privilège. Avec courtoisie, mais fermeté, le président Niasse lui dit : ‘’La procédure prévoit que c’est maintenant, pas après.’’ Le représentant du ministre Malick Sall se plie alors et livre son allocution. Durant toute la séance, il semblait perdu face aux règles protocolaires du parlement. Une véritable torture. 

 

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