Alassane Sylla et ses amis tentent de soutirer de l’argent à sa belle-mère

Après avoir vu des images obscènes de sa belle-mère sur le site pornographique de Kocc Barma, Alassane Sylla et ses amis ont fomenté un coup pour lui soutirer de l’argent.
Kocc Barma continue de faire des siennes. Même s’il est, le plus souvent, indirectement mêlé aux affaires dans lesquelles il est cité, au niveau des juridictions pénales, le hacker le plus célèbre du Sénégal est sans conteste le détonateur de ces affaires de mœurs. La preuve, mariée à un Modou-Modou établi aux États-Unis, Ndèye Fatou Dieng a vu sa vie se transformer en cauchemar, suite à une annonce sur le compte Snapchat de Kocc Barma. La secrétaire et comptable dans une école privée nichée dans la banlieue en a perdu le sommeil. « Ndèye Fatou yaw ya ayé mercredi, khiir gui daf laye dale (Ndèye Fatou ça sera ton tour mercredi, tu seras lapidée) », disait l’annonce, avec en illustration une vidéo d’elle presque nue.
Dans le malheur de la dame, l’annonce n’a pas échappé à certains élèves de l’établissement où elle officie, y compris le fils de son époux. Profitant de la panique Ndèye Fatou, ils ont tenté de lui soutirer de l’argent. Mais, ils n’ont pas abouti à leur fin. Ils ont été démasqués et appréhendés.
Ousseynou Ka, Mbaye Marame Diène, Alassane Sylla et Chérif Mouhamed Niang ont été jugés à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar. Ils sont poursuivis pour association de malfaiteurs, tentative d’extorsion de fonds pour Ousseynou et de complicité de ce chef pour les autres. Des faits que les prévenus ont reconnu à la barre.
Entendue en premier, la partie civile a relaté sa mésaventure avec ces jeunes qui sont âgés entre 19 et 21 ans. « Un jour, j’ai reçu un appel d’un individu qui dit avoir vu une vidéo de moi dans un site pornographique. J’ai déposé plainte contre x. Quelques temps après, Ousseynou est venu dans mon bureau me dire la même chose et il m’a dit qu’un de ses amis peut enlever la photo moyennant une rémunération de 150 mille francs CFA », raconte-t-elle.
Tout en reconnaissant que les images existent réellement, la plaignante a poursuivi : « C’est deux semaines après la plainte qu’on les a arrêtés. Ousseynou est venu dans mon bureau et a insisté pour que je débourse cette somme. Il m’a dit que d’autres élèves pourraient tomber sur ces images, car ils suivent Kocc Barma ». D’ailleurs, elle précise que son mari a envoyé l’argent à son beau-fils Alassane Sylla qui traîne avec le gang d’Ousseynou, le prévenu principal. Qui a déclaré qu’il voulait juste aider la dame. A l’en croire, quand il a vu ses images obscènes, il est allé la voir et lui a promis de trouver quelqu’un pour les enlever.
Mais, quand le juge lui a rafraîchi la mémoire sur ses déclarations à l’enquête, en ce qui concerne le partage du fric que lui et son gang comptaient soutirer à la dame, Ousseynou a abdiqué. « C’est après avoir parlé avec elle que j’ai eu l’idée de faire du gain. On a d’abord pensé à 300 mille, ensuite, on a réduit la somme à 150 mille francs CFA. Mais on n’a pas eu le temps de discuter du partage », dit-il.
Pour se dédouaner, Mbaye Marame Diène soutient n’avoir jamais demandé de l’argent à ses co-prévenus. Désigné comme l’informaticien du groupe, il a soutenu au parloir ne pas être en mesure de supprimer ces images du site Kocc Barma.
Le beau-fils de la plaignante, Alassane Sylla, tout en regrettant son geste, a imploré son pardon. « Je la respecte énormément. Je n’avais aucunement l’intention de nuire à sa réputation », a-t-il déclaré. Avant que Chérif Mouhamed Niang n’enfonce le clou dans cette affaire de mœurs qui secoue actuellement le village de Cambérène : « J’ai menacé de faire éclater le deal, s’il ne partageait pas avec moi l’argent ».
Dans sa plaidoirie, le conseil de la partie civile a relevé que sa cliente ne souhaite pas que les prévenus restent en prison. Pour les intérêts civils, elle n’a rien réclamé.
Convaincu de la culpabilité des comparants, le représentant du ministère public a requis une peine d’emprisonnement de deux ans dont six mois ferme.
Les avocats de la défense ont, à tour de rôle, sollicité une application bienveillante de la loi pénale pour leurs clients qui viennent juste d’atteindre l’âge de la majorité.
Finalement, le tribunal, après avoir requalifié le fait de tentative d’extorsion de fonds retenu contre Ousseynou Ka et en complicité de ce chef pour les autres, en tentative d’escroquerie, a reconnu les prévenus coupables. Pour la peine, ils ont tous écopé de 2 ans de prison avec sursis.
AMINATA DIALLO