Publié le 1 Jan 2021 - 09:27
BYE BYE 2020

Ces illustres fils perdus par le Sénégal

 

Année maudite, 2020 se ferme comme elle a été vécue, avec son lot de morts et de désespoirs. En cette veille de réveillon, le Sénégal et le monde prient pour une planète bien meilleure en 2021.

 

L’année était pourtant partie sous de bons auspices, avec notamment le sacre de notre Sadio national, qui est allé au pays des pharaons ravir le prestigieux ballon d’or africain à son coéquipier et grand rival continental Mohamed Salah. Puis la covid vint tout gâcher.

Cela avait commencé à Wuhan, avec nos 12 compatriotes à qui leur pays refusait le retour, pour éviter toute introduction du méchant virus sur le territoire national. Mais, c’était sans compter sur la ténacité de la covid-19, qui est quand même venue, officiellement le 2 mars, semant tristesse et désolation parmi un peuple sénégalais, combatif mais très impuissant face à ce qui est devenu une sorte d’ennemi public mondial n°1. Au total, 402 décès ont été recensés par les autorités, du fait du coronavirus.

Et comme pour marquer son territoire, la maladie avait jeté son dévolu sur une icône du sport sénégalais et mondial, en l’occurrence l’ancien président de l’Olympique de Marseille, Pape Diouf. Décédé le 31 mars, ce dernier repose, depuis le 2 avril, au cimetière de Yoff à Dakar.

Un malheur ne venant jamais seul. 2020 a aussi été marqué par la disparition brutale et tragique d’une cascade de hautes personnalités : religieuses, politiques, culturelles, mais aussi des médias. Parmi ces derniers, le très dynamique Mamadou Ndiaye Doss parti le 22 mars. Dix jours seulement plus tard, le Sénégal perdait un deux de ses plus illustres fils. En plus de Pape Diouf, il y a le comédien et non moins homme de média Alioune Badara Diagne alias Golbert.

Un peu plus tard, en juillet, deux monuments de la presse tombent à leur tour à Dakar. D’abord c’est le talentueux et très à cheval sur les principes journaliste, Kader Diop, ancien chef du bureau de l’Agence France presse. Ensuite, à quatre jours seulement d’intervalle, c’était le tour du fondateur de la première entreprise de presse privée au Sénégal, le baobab Babacar Touré à qui le nom de la Maison de la Presse a été donné, depuis lors. Et la liste est loin d’être exhaustive.

Pendant ce temps, toujours au mois de juillet, le monde politique pleurait l’ancien ministre en charge des affaires religieuses Mouhamadou Bamba Ndiaye et l’ancien ministre de l’Intérieur, Cheikh Saadibou Fall. Presque aussi meurtrière que juillet, aout aura emporté l’éminent universitaire et non moins ancien ministre Moustapha Sourang, qui sera rejoint plus tard par son collègue universitaire et éminent homme politique, Iba Der Thiam, parti au mois d’octobre. Puis, ce fut un peu de répit jusqu’à cette veille de fin d’année, avec la perte du maire Idrissa Diallo et du Général Mamadou Niang.

Dans sa folie meurtrière, 2020 n’a pas oublié les familles religieuses qui ont été durement éprouvées. Dès le début de l’année, au mois de février, Mpal et la famille de Mame Rawane Ngom perdaient leur khalife. Le 26 juin, s’éteignit le porte-parole de la famille d’El Hadj Malick, Serigne Pape Malick Sy, soit moins de 24 heures seulement avant la disparition du khalife de Thienaba Cheikh Ahmed Tidiane Seck. Et comme si le sort s’acharnait sur les religieux, un mois après, c’est Médina Baye qui perdait son khalife Cheikh Ahmed Tidiane Niass. C’était le lendemain de la disparition du patron des patrons Mansour Kama, la veille du décès de Professeur Sourang. La confrérie Layène n’a pas non plus été épargnée, avec la disparition tragique de trois enfants du khalife. Puis, ce fut un calme relatif jusqu’à cette fin du mois encore assez macabre. Là aussi, Médina Baye et le Sénégal sont frappés au cœur par la disparition de Seydah Mariama Niass.

Toujours en cette fin d’année, le Sénégal a été marqué par la mort du secrétaire général du ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération, l’éminent statisticien macro-économiste Pierre Ndiaye. Quelques mois auparavant, comme souligné plus tôt, disparaissait Mansour Kama, président du Conseil national des employeurs du Sénégal (Cnes).

Dans les arts et la culture, il faut se rappeler en plus du talentueux comédien Golbert Diagne, le grand artiste et défenseur de l’environnement Ousmane Sow Huchard alias Soleya Mama. Aussi faut-il le répéter cette liste est loin d’être exhaustive.  

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Reprise de l’émigration clandestine avec son lot de morts, inondations, accidents meurtriers.

Année maudite, 2020 aura surtout été marquée par la reprise de l’émigration clandestine par les embarcations de fortune avec son lot incalculable de morts. L’explosion d’une pirogue en pleine mer en est une des illustrations les plus hideuses. Bilan : des dizaines et des dizaines de morts, selon les chiffres fournis par l’Organisation internationale de la migration.

Dans la foulée, une pirogue a eu une collision avec une vedette de la marine marchande et avait entrainé plusieurs dizaines de morts. Et la liste des accidents tragiques de migrants est très loin d’être exhaustive. Les Sénégalais ne sauront peut-être jamais le nombre de personnes disparues en mer. Interpellé sur la question, le nouveau ministre de l’Intérieur Antoine Félix Diom disait tout de go : ‘’L’Etat n’est pas là pour compter des morts…’’. 

Au fil des mois, malgré la pandémie, la fureur des populations montait jusqu’à engendrer la naissance du collectif 480. Un chiffre symbolique pour marquer le nombre de morts sur le chemin des îles espagnoles via l’Atlantique. Au 24 octobre, l’OIM faisant état de 414 morts de migrants sénégalais identifiés.

L’histoire retiendra également que certaines localités du Sénégal, comme Keur Massar, ont vécu leurs inondations les plus sévères depuis leur existence. Pendant plusieurs semaines, les populations de cette localité ont en effet vécu sous les eaux, obligées de patauger pour sortir de leurs maisons. Sans compter tous ces accidents meurtriers de la circulation, dont le plus grave a entrainé 16 morts entre Pout et Thiès.

Mor AMAR

 

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