Publié le 24 Nov 2012 - 00:38
CINEMA- "REBELLE"

Vie et survie d'une enfant-soldat dans une rébellion africaine

 

Les longs-métrages traitant des enfants-soldats ne sont pas légion. D’autant qu’ils ont rarement les faveurs des salles obscures et du box-office. "Rebelle", du canadien Kim Nguyen, au cinéma en France le 28 novembre, pourrait faire exception. Cette aventure humaine à travers les affres d’une rébellion d’Afrique centrale se confronte au public parisien avant de représenter le Canada aux Oscars.

 

Des portraits de Lumumba dans les maisons. Des allusions à des combats pour le coltan. Pas de doutes, nous sommes en RDC. Pourtant, à aucun moment dans le long métrage de Kim Nguyen, tourné à Kinshasa, le nom du pays n’est mentionné. Et pour cause : Rebelle n’a rien d’un jugement politique. Komona, 12 ans, personnage principal du film, interprété de façon magistrale par Rachel Mwanza, ne fait que raconter à son enfant à naître son aventure.

 

Le scénario est d’abord classique : pillage, massacres et recrutement d’enfants soldats. Pour Komona, forcée de tuer ses parents, la vie bascule alors qu’à 12 ans, elle voit un groupe rebelle faire irruption dans son village. De petite fille, elle devient « rebelle ». Commence alors l’« initiation », le basculement dans un univers où père et mère assassinés n’ont qu’un substitut : son arme, une kalachnikov.

 

"C’est important que tu comprennes"

 

« Adoptée » par un mouvement rebelle qui voit en elle une sorcière, un porte-bonheur dans la lutte armée, la jeune fille oscille entre la rebelle qu'elle est devenue par contrainte et l’enfant qu'elle est. Entre la mort et son amour naissant puis assuré pour « Le Magicien », enfant-soldat albinos, incarné par le remarquable Serge Kanyinda. Rebelle est une plongée dans la vie quotidienne de Komona. Terrifiante dans ses descentes en enfer, amusante dans ses joies simples, touchante dans ses moments de bonheur.

 

Le réalisateur Kim Nguyen réussit avec succès à mettre en scène ces personnages aux vies à la fois difficiles, dérangeantes, bouleversantes mais finalement touchantes. En ouverture du film, la jeune Komona chuchote à son futur enfant, fruit de son amour avec « Le Magicien », ces paroles : « Écoute bien quand je te raconte mon histoire, parce que c’est important que tu comprennes ». Tout est là.

 

Reconnaissance internationale

 

Le film Rebelle a d’ores et déjà acquis une certaine reconnaissance internationale. Présenté à Kinshasa, il a reçu les honneurs du festival de Berlin où Rachel Mwanza a reçu un Ours d’argent, soit le second prix d’interprétation féminine.

 

Le long-métrage de Kim Nguyen a également été choisi par le Canada pour être le représentant du pays aux Oscars, en février 2013. Avant de potentiellement conquérir Hollywood en tant que « meilleur film en langue étrangère », Rebelle s’attaque aux salles obscures françaises, qu’il a déjà testées à l’occasion du festival « Cinéma et droits humains », organisé par Amnesty International du 7 au 13 novembre 2012. Sa sortie est prévue le 28 novembre.

 

Jeuneafrique

 

 

 

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