Publié le 18 Mar 2024 - 23:18
COALITION DIOMAYEPRESIDENT

Folle ambiance à Ziguinchor

 

Juin 2023-mars 2024. Neuf mois qu'Ousmane Sonko n'a pas foulé le sol de Ziguinchor. Ville dont il est le maire. Son retour, le samedi, a été un véritable triomphe.

 

Entrée de Ziguinchor. Il est presque 20 h. Certains membres de la délégation qui avaient pris la route viennent juste d'arriver. Sonko et Diomaye, qui ont pris les airs, sont annoncés entre le Cap-Skirring et Oussouye. En temps normal, il faut environ une heure pour rallier l'aéroport du Cap au chef-lieu de région.  Ce soir, il aura fallu presque cinq heures. "Le vol a atterri vers les coups de 18 h, plus précisément à 18 h 07. Mais on roulait à peine. L'ambiance était indescriptible", confiera Faty Dieng, enseignante.

22 h passées de quelques minutes. Sonko n'est toujours pas arrivé à Ziguinchor, pendant que la foule ne cesse de grossir. Ils sont des hommes, des femmes, des jeunes, des vieux, tous sont venus accueillir, avec toute la ferveur qui caractérise le Sud, l'enfant du terroir et son binôme. "Sonko mooko jar. Jub neu, beugue neu Casamance, beugue neu Sénégal... (Sonko en vaut bien le coup, parce que c'est un homme droit qui aime la Casamance et qui aime le Sénégal....", témoigne très enthousiaste la vieille Aminata Goudiaby, la soixantaine révolue.

Sur place, c'est un air de carnaval, rythmé par les belles sonorités de la Casamance et les chants de campagne de la coalition DiomayePrésident. Ici, le slogan "Diomaye moy Sonko, Sonko Moy Diomaye" fait fureur. Certains ajoutent sur les pancartes : "Aida Moy sen Yaye."

Les minutes s'égrènent. L'arrivée du candidat semble imminente. Une nouvelle refroidit cependant les ardeurs. Selon le planning, Pros doit d'abord continuer sur Bignona, avant de terminer par Ziguinchor où il doit passer la nuit.

Pris au dépourvu, le public acquiesce, mais à une condition : "Na gueneu rek niou gis ko (qu'il sorte, afin qu'on puisse le voir. Ça suffit largement", lâche Mohamed Coly déjà conquis.

Finalement, le programme change. Chef du protocole, Djiby Ndiaye monte sur le camion sonorisé et donne la nouvelle. "Comme vous le savez, nous avions prévu d'aller directement à Bignona, avant de revenir sur Ziguinchor. Mais le président Sonko vient de donner des instructions. Compte tenu de la situation, on entre d'abord sur Ziguinchor…".

Il n'en fallut pas plus pour envoyer les militants et sympathisants dans l'extase. Ces derniers ne lui laisseront même pas le soin de terminer sa phrase. C'est parti pour une nuit de folie à travers rues et artères de Ziguinchor. Ce sont des milliers d'hommes et de femmes, de vieux et de jeunes qui sont sortis acclamer, non seulement leur maire, mais aussi celui qu'il a désigné comme candidat.

Un moment derrière son leader, le candidat à la Présidentielle a, par la suite, été propulsé devant par Sonko qui s'est un peu mis en retrait. Ragaillardi, ce dernier ne quittera plus le devant de la voiture, sous le regard plein d'empathie de son grand frère. La même ferveur a également été notée à Bignona.

Sonko intronise Diomaye

Devant les siens, Sonko ne s'est pas limité à se retrancher pour mettre en lumière son poulain un peu timide. Il l'a véritablement intronisé comme le nouveau porte-étendard du projet, en tant que candidat de l'ex-Pastef. Dès sa première prise de parole à Oussouye, après avoir témoigné aux Ziguinchorois sa nostalgie, il déclare : "Je suis venu avec mon frère, mon ami Bassirou Diomaye Faye. C'est pour vous dire que nous avons subi beaucoup d'injustices durant ces dernières années. Par contre, si vous voulez réparer cette injustice, voilà la solution. Voter Bassirou Diomaye Faye, c'est voter deux fois Ousmane Sonko.”

 Le leader des patriotes n'a pas tari d'éloges pour son frère et camarade de parti. À Bignona, il dira : "Je connais bien Bassirou Diomaye. On a travaillé pendant des années. Comme je vous l'avais déjà dit, on ne peut avoir mieux que lui comme candidat. C'est un homme qui parle peu, mais qui agit beaucoup."

Pour sa part, le candidat a essayé de rassurer les militants et sympathisants. “Ousmane Sonko reste mon grand frère et ami. Je rassure tout le monde en disant qu'il n'y aura jamais de divergence entre nous, car notre relation dépasse le cadre politique”.

À entendre Diomaye, la victoire semble déjà en poche. “Je vais vous donner un scoop : le 25 mars, c'est aussi la date de mon anniversaire. Le 24 mars, à minuit, nous allons fêter notre victoire, au lieu de mon anniversaire”.

ÉCHOS DE LA COALITION

Diomaye et Sonko flétrissent Amadou Ba

"Je ferai ma déclaration de patrimoine dans les prochains jours. Je vous rappelle que je n'ai été que fonctionnaire dans ma carrière”, affirme-t-il, non sans interpeller le candidat de la majorité. “Je défie Amadou Ba de déclarer son patrimoine après moi. Car il est aussi connu pour sa richesse et à chaque fois quand on parle de pétrole et de gaz, il ne pense qu'à ses intérêts personnels et comment piller les ressources publiques. Il est le fonctionnaire milliardaire, le spécialiste des combines et des coups bas. C'est pourquoi il faut jeter son bulletin dans la poubelle et voter DiomayePrésident pour que le Sénégal entre dans la nouvelle ère de rupture que nous vous proposons”.

Toujours très provocateur, Ousmane Sonko a encore conseillé son poulain d'éviter trop de s’attarder sur ce candidat "dont personne ne veut". Il déclare : “Bassirou Diomaye Faye, si j'avais un conseil à te donner, c'est d'éviter de parler de ‘Ken Bugul’ (personne n'en veut, NDLR). Même dans son propre parti, il n'est pas aimé. Il faut rester dans la logique du futur président."

À l'en croire, c'est lui-même qui va se charger d’Amadou Ba. ‘’Je vais me charger d’Amadou Ba, car on se connait. Je vais en découdre avec lui sur le terrain politique’', a attaqué le leader de l'ex-Pastef.

Ensuite, le candidat Bassirou Diomaye Faye est revenu sur les nombreuses opportunités et richesses de la verte Casamance.  "Ceux qui viennent de Dakar et des autres régions doivent se dire que c’est la Casamance qui devrait être la capitale du Sénégal : capitale économique, capitale culturelle, car aucune autre région n’a une potentialité que la Casamance n’a pas", a-t-il plaidé.

Avec son mentor, ils ont affirmé que la paix dans la région sera une de leurs priorités, si les Sénégalais leur font confiance, pour relever le défi de développement.

MOR AMAR

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