Publié le 10 Aug 2019 - 06:44
COLLECTIVITES TERRITORIALES

De nouvelles dimensions intégrées dans la planification locale 

 

Le changement climatique, le genre, la nutrition et la migration sont les nouvelles dimensions intégrées dans la politique de planification des collectivités territoriales. A ce propos, un atelier national de validation de ce processus a été tenu hier, à Dakar.

 

La promotion d’un développement territorial durable repose, selon le secrétaire général du ministre des Collectivités territoriales, sur l’engagement de l’Etat et des collectivités territoriales à réduire les disparités interrégionales et intra régionales. Et aussi sur leur capacité à sortir les populations de leur situation de vulnérabilité.

Pour Etienne Turpin, l’ampleur des enjeux et des défis de la planification locale tient au fait qu’ils doivent nécessairement tenir compte des priorités. Il s’agit notamment de la réduction des inégalités, de la promotion d’une  croissance économique durable ‘’partagée et viable’’. Mais également de l’instauration de l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, l’amélioration de la santé et du bien-être des populations, la promotion de la résilience et la protection de l’environnement.

Le secrétaire général du ministre présidait, hier, l’atelier national de validation politique d’intégration des dimensions transversales dans le guide de planification du développement territorial. Selon M. Turpin, à travers la promotion de l’équité et de l’égalité de genre, l’Etat veut  ‘’autonomiser et promouvoir’’ la femme. Ceci avec le renforcement des capacités des institutions et des collectivités territoriales à intégrer le genre dans les politiques publiques. Et améliorer le dispositif juridique de protection des femmes et de la petite fille, tout en renforçant leur leadership et leurs capacités entrepreneuriales. 

‘’Par ailleurs, au niveau du capital humain, la protection sociale et le développement durable, à travers la prévention et la gestion des risques et catastrophes, il est fait état de l’exposition du Sénégal aux effets néfastes du changement climatique, notamment l’érosion côtière qui menace l’habitat et les installations le long des côtes. Ces changements augmentent la vulnérabilité des populations et certaines activités économiques’’, dit-il.

Concernant la nutrition, en dépit des efforts consentis par le gouvernement depuis quelques années, selon lui, des défis liés à la contractualisation avec des collectivités territoriales et la responsabilisation des communautés pour un meilleur partage des questions de nutrition subsistent toujours. Relativement à la migration, M. Turpin estime que l’articulation entre les réponses nationales et la prise en compte des réalités est ‘’nécessaire’’ pour gérer les impacts dans le cadre de la planification locale.

‘’La démarche retenue pour concrétiser cette volonté commune d’accompagner les collectivités territoriales est en phase avec la mise en œuvre d’un cadre harmonisé des démarches méthodologiques en matière de planification du développement territorial’’, renchérit le Sg d’Oumar Guèye.

Toutefois, il reconnait que la bonne compréhension des objectifs à atteindre et des conditions préalables, pour chaque étape, doit orienter davantage les modes d’action suivant les profils de collectivités territoriales et les contextes locaux.

Au fait, d’après le spécialiste en communication et formation du Programme national de développement local (Pndl), quand on intègre les dimensions transversales dans la planification, la finalité, c’est la prise en charge sur le plan financier. ‘’Par exemple, l’aspect migration, qui n’est pas pris en compte dans les processus de planification, ne trouvera pas un écho pratique sur les collectivités. Par contre, s’il y est intégré, à l’arrivée, il peut y avoir une budgétisation et une ligne budgétaire consacrée à la lutte contre la migration’’, explique Ousseynou Touré.

Une logique saluée par les élus

Pour sa part, le secrétaire général de l’Association des maires du Sénégal (Ams) témoigne que cette logique ne fait que ‘’renforcer et ouvrir plus’’ de perspectives aux communes. Qui ne seront plus perçues comme des structures sociales qui s’occupent de la santé et de l’éducation. Mais qui articulent leurs interventions autour des questions de développement.

‘’Il faut donner du temps à la conception de ce plan. Avant d’aller à l’outil, il faut renforcer la perception et la compréhension des élus locaux qui portent la vision du développement local. Sur les questions de nutrition, il faut qu’il soit prévu dans le dispositif la mise à niveau des collectivités, des élus par rapport aux politiques de l’école. Il ne s’agit pas de mettre à leur disposition un technicien qui va concevoir, mais il faut que nous portions cette vision’’, souligne le maire de Ndiob, Oumar Ba.

Il faut noter qu’un test pour l’intégration des outils stabilisés dans les processus de planification a été mené dans certaines communes. Il s’agit singulièrement de Sinthian (Kolda), de Darou Mousty (Louga), Gamadji Saré et Mery (Saint-Louis), Maka Yop et Dianké Souf (Kaffrine) et de Ndiob (Fatick).

MARIAMA DIEME

 

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