Publié le 15 Jun 2012 - 21:30
DÉFILÉ – 10E ÉDITION DU ''DAKAR FASHION WEEK''

Tenues canons, organisation ratée

 

Autant le dire tout de suite : le show d’ouverture de la 10e Dakar Fashion Week, mercredi, sur le boulevard du Centenaire, a déçu sur l'organisation. Heureusement qu'il y a eu du beau avec les Alphady, Moustafa Traoré, Amadou Diop, Adja Bijou, Meryem Boussiko, Mamata Lopy...

 

De coupes et coutures, le défilé d’ouverture de la 10e Dakar Fashion Week, mercredi, n’a point péché. Chaque conception de l’esthétique étant bien entendu subjective, le public averti des fashion aficionados de Dakar a néanmoins eu la satisfaction de constater que, cette année, tout ce beau monde savait au moins coudre ses ourlets. Au contraire, les créations étaient assez saillantes et originales, voire avant-gardistes. Amadou Diop, l’as du pseudo-militaire made in Sénégal, a régalé avec des galons dont il a orné des tenues si formidables qu’elles en étaient ''kadhafesques''. Les charmants bibis bicolores des Marie-Antoinette en Cuup (NDLR : chapeau de très petite taille pour femme, maintenu par un peigne, un serre-tête ou des pinces) de Moussa Traoré ont fait feu et flamme. Les exquises rivières de perles d’Adja Bijou, elles, ont laissé pantois par leur chatoiement. Quant aux ensembles de moussaillon aux accents wax de Mamata Lopy, ils évoquaient la fusion d’un prince, époque Purple Rain, à un capitaine Jack Sparrow mirobolant (NDLR : héros fictif de la saga Pirates des Caraïbes). Même la reine de la fête a gratifié l'assistance de variations fouillées autour de la robe tailleur, même si l’impraticabilité de ses micro-jupes était évidente (il n’y a que des mannequins qui peuvent porter du si court).

 

 

Encore l'organisation !

 

Le ''tout dans tout'', on a, question mode, passé un moment à saluer, vu les difficultés de ce milieu qui, dans un pays du tiers monde comme le nôtre, se bat pour exister. Mais il y a un hic : l’organisation. Si ce point est soulevé, c’est qu’il s’est, mercredi, défini en un seul mot : ''désastre''. Et c’est vraiment dommage. Passons sur le fait que le show, annoncé pour 19 heures tapantes, n'a réellement démarré que vers 23h (pour ne pas être pointilleux). La raison, la RTS ne voulait pas diffuser en direct avant, journal de la campagne pour les Législatives oblige. Après tout, c’est un détail… avec Adama Paris ; c'est perpétuellement à l’heure sénégalaise, comme lors de l'édition 2011. Et Awadi ! Ah, Didier ! Arrivé cinq (5) bonnes minutes après qu’on l’eut annoncé, ce ''rappeur le plus engagé'' devant l’éternel (dixit Dj Boub’s) a assuré le minimum syndical, sans plus. Justifiant son (gros ?) cachet, il a chauffé l’ambiance avec moult phrases accrocheuses (''Est-ce que vous êtes lààààààà ?'', ''C’est chaaaud ici ce soir !'') auxquelles le public a, heureusement, eu la superbe de ne pas répondre. Et quelques-uns de ses titres à succès dont ''Sunu Société''. Après, son âme damnée, Bouba Kirikou, a fait le travail vocal à sa place.

 

Espérons, en gardant les meilleurs intérêts de la Dakar Fashion Week au cœur, que le reste des défilés se passe mieux.

 

Sophiane Bengeloun

 

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