Publié le 15 Jun 2020 - 20:27
DIAGNOSTIC DE LA RENTREE SCOLAIRE AVORTEE

Les exigences des enseignants 

 

Un diagnostic et un bilan de la rentrée ratée du 2 juin ont été faits entre le ministre de l’Education nationale et les secrétaires généraux du G7, la semaine dernière. Les enseignants exigent la correction des dysfonctionnements pour rétablir le climat de confiance.   

 

Durant deux jours, les secrétaires généraux des syndicats d’enseignants du G7, qui regroupe le Cusems, le Sels, le Sels/A, le Saemss, le Snelas/FC, l’Uden et le Siens ont rencontré, tour à tour, le ministre de l’Education nationale Mamadou Talla et la présidente du Haut conseil du dialogue social Innocence Ntap Ndiaye. Ce, pour faire le diagnostic de la rentrée ratée du 2 juin et corriger les dysfonctionnements, afin de se préparer à la reprise des cours.

Le secrétaire général du Syndicat des enseignants libres du Sénégal/Authentique, Abdou Faty, indique que, cette fois-ci, le ministère a promis de tout faire pour être inclusif. Il souligne que les secrétaires généraux des syndicats travailleront à donner leur position, en prenant en compte les avis des camarades du collectif, des directeurs et principaux qui sont des techniciens, en tenant compte de l’environnement, de l’hivernage, pour fonder une position, la défendre et la proposer.

Toutefois, aucune date n’a été retenue, à ce jour. Quelle que soit la date qui sera retenue, ils exigent la satisfaction du protocole sanitaire. ‘’Il ne sera pas question, pour nous, que les gens aillent à l’école et trouver des situations avec absence de ceci ou cela’’, lance de son côté le SG du Saemss. Saourou Sène reste persuadé que, même s’il n’y avait pas d’enseignants contaminés à Ziguinchor, les autorités allaient peiner à faire respecter le protocole sanitaire.

Toujours est-il qu’Abdou Faty souligne qu’ils ont dit au ministre d’en tirer toutes les conséquences et de travailler avec toute la communauté pour corriger le tir. ‘’En corrigeant, la confiance sera là et elle va revenir aussi du côté des parents et des élèves’’, assure-t-il. A ses yeux, il est fondamental que le protocole sanitaire soit pris en compte dans cette correction dont, dit-il, l’avis du ministère de la Santé doit éclairer leurs décisions prochaines. Ces dernières incluent une meilleure implication des collectivités. ‘’Que l’on nous dise de manière exhaustive tout ce qui est disponible dans les écoles et ce qui ne l’est pas. Travailler, améliorer la communication par rapport à la stigmatisation des enseignants et prendre en charge tous les enseignants atteints de la Covid-19. C’est seulement en faisant cela que l’on va jeter les bases qui nous permettraient d’aller vers une ouverture à moyen terme ou à court terme’’, estime le SG du Sels/A.

Selon lui, tout dépendra de l’environnement, du feed-back qu’ils auront par rapport à la disponibilité des écoles et surtout du protocole pédagogique qui doit dire de manière claire ce qui est rattrapable et ce qui ne l’est pas. Aussi voir si, dans un court terme, ils vont démarrer les cours ou bien attendre au mois de septembre pour évaluer au mois de décembre, afin d’avoir une année scolaire 2020-2021 qui débute en janvier.

‘’Le ministre veut confectionner des cartes professionnelles pour tous les enseignants’’

Le secrétaire général du Syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire du Sénégal (Saemss) Saourou Sène, relève, lui, un manque de solidarité autour de l’école, après avoir fait le bilan de la rentrée ratée. Sur le premier point, il souligne que ‘’si l’Etat avait mis des moyens, de même que les collectivités locales pour lesquelles l’éducation est une compétence transférée ; si les entreprises comprennent que leurs ressources humaines viennent de l’école ; s’il y avait toute une solidarité autour de l’école, on n’aurait pas noté autant de manquements de part et d’autre’’.

En outre, Saourou Sène annonce que le ministre de l’Education nationale, Mamadou Talla, veut doter tous les enseignants craie en main de cartes professionnelles, au lieu d’en donner uniquement aux secrétaires généraux et à l’Administration. ‘’Au début, ils pensaient donner les cartes professionnelles aux secrétaires généraux et à l’Administration, et donner des cartes d’accès aux enseignants. Cela a créé des réactions de part et d’autre. Et le ministre lui-même, de sa propre bouche, a dit qu’il préfère donner une carte professionnelle à tous ses agents, même si ça a un coût et la partie syndicale a appuyé pour lui dire que c’est ce que l’on attend de lui’’, note le syndicaliste. Qui dit attendre les cartes, car il y a trop de situations que les enseignants vivent et qui ne sont pas forcément acceptables pour des agents de l’Etat.

D’ailleurs, dit-il, ce manquement s’est illustré lors du convoyage des enseignants.

Avec la présidente du Haut conseil du dialogue social, ils ont échangé aussi autour du climat social. Il a été question de discuter sur tout ce qui s’est passé, lors de la fameuse rentrée ratée du 2 juin.

AIDA DIENE

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