Publié le 1 Aug 2013 - 22:45
DIGUE DE PROTECTION CÔTIÈRE DE RUFISQUE

Enfin une vraie protection contre l’avancée de la mer

 

La digue de protection côtière des quartiers des Thiawlène Digue et Bout, dans la commune d’arrondissement de Rufisque Est, a été inaugurée hier, en présence du ministre de l’Environnement et du Développement durable, Ali Haïdar et du président de la commission de l’Uemoa, Cheikh Adjibou Soumaré.

L’ouvrage réalisé en 11 mois par Eiffage Sénégal est une digue frontale dotée d’une promenade d'une longueur de 730 m, sur une largeur de 23 m. Avec la digue, le problème des exutoires est réglé dans cette partie de Rufisque. Il a coûté 3,6 milliards. L’Uemoa à hauteur de (59%), le fonds d’adaptation au réchauffement climatique (32%), le projet Intac (06%) et l’État du Sénégal (03%) ont été les bailleurs du projet. Cette digue de promenade de Thiawlène est ''une preuve concrète de la manifestation de l’un des principes fondateurs de notre union : la solidarité et à travers elle un engagement permanent en faveur de l’intégration régionale'', a indiqué le président de la commission de l’Uemoa, Adjibou Soumaré. L’ancien premier ministre du Sénégal a révélé que cette réalisation entre ''dans la cadre d’un vaste programme entrepris par la commission de l’Uemoa dénommé Programme régional de lutte contre l’érosion côtière dans les pays de l’Uemoa et qui se veut être véritablement une réponse au défi d’un développement durable. Il s’agit ici de lutter efficacement contre les effets de l’avancée de la mer, phénomène qui menace sérieusement les populations installées le long des côtes''.

Selon le ministre de l’Environnement Ali Haïdar, ''la digue contribuera à lutter contre l’érosion côtière et d’inverser les tendances de dégradation des milieux et cadres de vie''. ''La protection des zones côtières constitue un des axes prioritaires pour notre politique environnementale et s’inscrit dans le plan d’action nationale pour l’adaptation aux changements climatiques au Sénégal'', a informé le ministre. Dans un contexte de changement climatique ''et de littoralisation des activités économiques, le suivi au quotidien de l’évolution de cet écosystème s’impose comme une nécessité pour prévenir les risques et protéger les populations et leurs biens contre les conséquences négatives de l’avancée de la mer'', a ajouté le ministre.

Après avoir déclaré que la digue de protection permettra de préserver le patrimoine culturel lébou, le maire de la commune d’arrondissement de Rufisque Est Boubacar Albé Ndoye a demandé à l’État d’élargir l’infrastructure à toute la ville de Rufisque et celle de Bargny.

L’idée de construire une nouvelle digue dans la zone de Rufisque Est est née en juillet 2007, lorsque les eaux marines ont provoqué l’effondrement du mur de clôture d'un cimetière et entraîné la dérive de sépultures vers la mer. L'épisode avait provoqué la colère des populations de Thiawlène et des quartiers environnants qui s’en étaient pris au préfet et au maire. Mais, la récurrence de la furie de la mer dans cette partie de la ville de Rufisque est soulignée par le notable Pierre Ndoye qui fait remonter le phénomène loin dans le temps. «Je me rappelle, il y a 54 ans, en 1960, un jour de Tabaski, nous avions subi les assauts d’une mer en furie qui s’est avancée sur une centaine de mètres, emportant avec elle mosquées et cimetières. Il y avait des tombes ouvertes. Ces évènements resteront à jamais gravés dans la mémoire collective», a-t-il confié.

 

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