Publié le 9 Nov 2024 - 16:25
GRÈVE, GUÉGUERRE ENTRE LES AGENTS ET LA DIRECTRICE…

Rien ne va plus à Albert Royer !

 

Les agents de l’hôpital Albert Royer sont en grève depuis un mois et quelques jours. Selon certaines informations, les grévistes réclament une augmentation de leurs salaires. Le secrétaire général du Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale, Abdoulaye Guèye, balaie d’un revers de main cette information et renseigne que c’est l’administration qui leur a proposé des augmentations.

 

Depuis quelques semaines, les travailleurs du centre hospitalier national d’enfants Albert Royer sont en mouvement d’humeur. Ce mercredi, l’information a circulé que les grévistes réclament une augmentation de leurs salaires et que "le Conseil d’administration de cette structure a rejeté leur demande, invoquant une situation financière morose au niveau de l’établissement de santé".

Hier, le secrétaire général du Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale a réfuté cette information et a apporté des précisions. Abdoulaye Guèye a déclaré qu’ils n’ont jamais demandé une augmentation de salaire. “Nous n’avons demandé aucune hausse, c’est l’administration qui nous a proposé des augmentations. J’ai tous les documents avec moi”, a déclaré le syndicaliste, avant de préciser que tout le personnel n’est pas en grève.

"Nous sommes en grève, certes, mais nous ne pouvons pas fermer l’hôpital ou faire tous grève, parce que nous gérons une tranche sensible. C’est pourquoi, lorsqu’on a décrété le mouvement d’humeur, nous avons demandé à nos camarades de faire les services minimums dans chaque service pour sauver les enfants”, a fait savoir Abdoulaye Guèye. Dans la même veine, il a informé qu’ils tiendront une assemblée générale ce lundi, suivie d’un point de presse. Si rien n'est fait, dit-il, ils passeront à la vitesse supérieure pour obliger les autorités à réagir.

“L’hôpital d’enfants Albert Royer traverse une crise”

Revenant sur les problèmes que traverse l’hôpital, Abdoulaye Guèye a souligné que l’Intersyndicale avait déposé sur la table de la direction une liste de 24 points revendicatifs. Les plus saillants, dit-il, restent le refus de la directrice de cette structure hospitalière, en tant que femme, d’accorder le droit à un congé de maternité aux femmes prestataires. "Il arrive que ces dernières travaillent jusqu’à la veille de leur accouchement sans pour autant bénéficier des droits au congé de maternité. Certaines femmes ont même accouché dans leur lieu de travail”, dénonce-t-il.

Également, poursuit-il, “depuis que la directrice est là, elle fait fi des travailleurs sous contrat de prestations de services, moyennant une rémunération qui reste à désirer. Il y a ceux qui ont fait 15 ans dans cet hôpital sans avoir de contrat. Chaque six mois, on les appelle pour leur faire renouveler ces contrats de six mois. Il y a des travailleurs qui sont proches de la retraite et qui continuent à signer ces contrats”.

À l’en croire, la subvention de l’hôpital a augmenté aujourd’hui, passant de 800 millions à plus d’un milliard de francs CFA par an. Idem, dit-il, pour les tickets et les recettes à la caisse. Compte tenu de ces augmentations, estime-t-il, il est normal que le personnel demande une revalorisation de sa rémunération. Lorsque l’administration leur a proposé une augmentation de salaire, fait-il savoir, ils étaient d’accord sur les six catégories de travailleurs.

“La directrice a pris le document et est allée au conseil d’administration. Ce dernier a augmenté pour les chefs de service et a refusé de faire autant pour les six autres catégories de personnel, alors que l’hôpital donne à la directrice 2 500 000 F CFA en dehors de son salaire et de ses primes, et c’est elle qui a fait augmenter son salaire en 2017”, renseigne-t-il.

Dans le même sillage, il a indiqué que parmi “les douze membres du conseil d’administration, les onze viennent du dehors de l’hôpital, deux fois par mois, pour signer et encaisser 100 000 F et s’en aller, alors que leur mandat est arrivé à expiration”.

"Libérer les hôpitaux des vieux managers…"

Dans le même ordre d’idées, le secrétaire général du Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale a souligné que la directrice de l’hôpital Albert Royer ne s’entend pas avec le chef de service des ressources humaines ainsi que d’autres responsables.

En effet, il soutient que, puisqu'elle a recruté ses parents de premier et second degré, elle pense maintenant que l’hôpital est sa maison. "Il n’y a même plus de dialogue social dans cette structure. Elle ne peut plus convoquer le CTE, les organes délibérants dans l’hôpital. Donc, il y a rupture de confiance. Elle n’est plus en mesure de diriger cet hôpital", martèle Abdoulaye Guèye.

Pire, dit-il, "il n’y a plus de social à l’hôpital Albert Royer. Auparavant, un parent qui emmenait son enfant dans cette structure et qui n’avait pas de sous pouvait aller chez l’agent comptable, chercher un moratoire et il était libéré, et chaque fin de mois, il venait verser une somme jusqu’à terme. Mais ça n’existe plus, elle l’a éliminé. Aujourd’hui, même si tu as un cadavre à l’hôpital, si tu ne paies pas, tu ne pourras pas récupérer le corps. Tous ceux qui n’ont pas d’argent ne recevront pas de soins. Elle a causé beaucoup de mal dans cette structure et nous craignons qu’Albert Royer tombe dans d’énormes difficultés", prévient-il.

FATIMA ZAHRA DIALLO

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