Publié le 8 May 2020 - 02:48
KOLDA - LUTTE CONTRE LE CORONAVIRUS

L’extrême porosité des frontières, le grand problème 

 

Dans la région de Kolda, la lutte contre le coronavirus est loin d’être gagnée, malgré les nombreux efforts consentis par les autorités étatiques et locales. La porosité des frontières reste le plus grand écueil à résorber.
 
 
Depuis le début de l’épidémie du coronavirus au Fouladou, les autorités administratives et locales, en collaboration avec les chefs coutumiers, les acteurs communautaires et les partenaires techniques et financiers, luttent de concert contre la propagation de cette pandémie. Pour y arriver, un plan de riposte a été élaboré contre la Covid-19. Ce qui permet à la région de répondre efficacement à cette pandémie par une communication efficace, la prévention, la prise en charge correcte des cas et une bonne coordination. 
Mais les multiples stratégies déployées peinent à faire leur effet, à cause de la perméabilité des frontières qui demeure le grand problème de la riposte.
 
En effet, les cas enregistrés jusqu’ici, dans la région, sont entrés par les zones frontalières. C’est le cas des 7 Sénégalais porteurs du virus qui ont été interceptés à la frontière avec la Guinée, dans le département de Vélingara. Puis, il y a eu le cas de la Guinéenne qui est venue allonger la liste des personnes atteintes, en faisant entrer la maladie de la Covid-19 par une voie de passage clandestine.
 
Il faut souligner que les conducteurs de motos-Jakarta ont joué un grand rôle dans cette pénétration de la maladie dans le Fouladou. Et certaines indiscrétions laissent croire qu’il y a encore des acteurs de ce transport de proximité qui, du fait de la boulimie financière et de l’appât du gain facile, poursuivent leurs activités de part et d’autre de la frontière, malgré l’interdiction des autorités étatiques.
 
Les membres du CRGE appellent au patriotisme et au civisme
 
Face à cette situation inquiétante, des membres du Comité régional de gestion des épidémies (CTGE) de Kolda appellent les uns et les autres au patriotisme et au civisme. En attendant, pour freiner cette hémorragie, la surveillance des zones frontalières a été renforcée par les forces de défense et de sécurité, avec des patrouilles régulières. Ce qui leur a permis de procéder à de nombreuses interpellations et de forcer des étrangers qui cherchaient à entrer frauduleusement dans le territoire national, en cette période de crise sanitaire, à retourner chez eux. 
 
Il n’empêche, les populations autochtones sont invitées à collaborer avec les forces de l’ordre, en acceptant de dénoncer les contrevenants. 
 
EMMANUEL BOUBA YANGA
 
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