Publié le 7 Jul 2019 - 04:21
KOUNOUNE-KEUR NDIAYE LO-KEUR DAODA SARR…

La remobilisation des indépendantistes 

 

Cinq gros villages, jusqu’ici rattachés à la commune de Bambilor, dans le département de Rufisque, se remobilisent pour exiger des pouvoirs publics l’érection de leur localité en commune de plein exercice. Ils étaient dans les rues, dimanche dernier, pour augmenter la pression.

 

La guerre de l’indépendance, enclenchée depuis longtemps par certains villages de Bambilor, est loin de connaitre son épilogue. Les populations sont sorties massivement, dimanche dernier, pour accroitre la pression sur les autorités. Dans un mémorandum parvenu à ‘’EnQuête’’, les dignitaires de Kounoune, Keur Ndiaye Lo, Keur Daouda Sarr, Kounoune Ngalap, cité Mbaba Guissé… réitèrent leur souhait ardent de disposer d’eux-mêmes.

‘’Ce présent document, soulignent-ils, est la synthèse actualisée de l’argumentaire envoyé, depuis 2013, à l’autorité administrative, pour lui prouver la viabilité de la future commune. Le découpage de 2011 a rattaché nos cinq villages à la communauté rurale de Bambilor devenue, à la faveur de l’Acte III de la décentralisation, la commune de Bambilor. Ce découpage a posé un problème de non-respect des principes de proximité, de continuité territoriale et de rapprochement des administrés de leurs autorités décentralisées’’. 

S’appuyant sur l’article 71 du Code des collectivités territoriales, les indépendantistes pensent remplir tous les critères pour espérer la communalisation desdites entités : des villages unis par une solidarité résultant du voisinage. Des communautés soucieuses de traiter par elles-mêmes leurs propres affaires. La disponibilité des ressources nécessaires pour leur épanouissement au sein de la communauté nationale…

De leur avis, cet espace est suffisamment prospère et homogène pour pouvoir s’émanciper des autres collectivités locales de cette zone des Niayes. ‘’La demande de communalisation, soulignent-ils, s’inscrit dans une démarche participative et inclusive. Elle résulte d’un engagement des populations endogènes, conscientes de l’homogénéité et de la solidarité caractérisant cet ensemble d’établissements humains, un atout majeur pour le développement de la localité’’.

En plus de ces arguments, les protestataires brandissent également la légitimité historique et sociologique pour défendre leur cause. Tenant compte de l’histoire, de la géographie et de l’économie de la zone, ils ont choisi de cheminer ensemble pour prendre en charge leur doléance. ‘’Par rapport à l’histoire, il urge de mettre en exergue l’ancienneté de certains villages comme Kounoune et Kounoune-Ngalap, fondés par les Lébous dans leur migration du nord vers le sud-ouest du Sénégal, qui datent de plus de 500 ans, figurant ainsi parmi les plus anciens villages de la région de Dakar’’, précisent-ils avant de revenir sur l’argument démographique.

Ils écrivent : ‘’Aujourd’hui, les cinq villages et cités environnantes sont confinés dans la même aire géographique et constituent un seul établissement humain. Si un recensement administratif de 2008 donnait aux cinq villages uniquement une population de 11 732 habitants, l’argumentaire estimait cette population à plus de 17 000 âmes, en 2013. Aujourd’hui, avec l’émergence des nouvelles cités - une vingtaine - et le développement de chacun des villages traditionnels, la population est estimée entre 22 000 et 25 000 habitants.’’

Infrastructures

S’y ajoute que la zone accueille nombre de Sénégalais de la classe moyenne, en plus de sa vocation agricole et de la présence de plusieurs industries. Du point de vue des infrastructures, les dissidents se réjouissent de la présence d’un lycée, de six collèges dont quatre établissements privés, de six écoles publiques élémentaires, une dizaine d’écoles préscolaires et élémentaires privées...

Par ailleurs, expliquent les requérants, ce projet qui émane de la base est porté par tous les segments des populations. ‘’Les potentialités et les ressources humaines capables de présider aux destinées de la future commune sont disponibles. Aussi, l’érection des cinq villages en commune permettra-t-elle la mise en valeur des potentialités, le rapprochement de l’Administration des usagers et offrira aux populations l’opportunité de participer pleinement à la gestion de leurs affaires locales’’, plaident les signataires.

Un comité de pilotage de 30 membres dont les chefs de village a été mis en place pour coordonner le processus. Nos tentatives d’entrer en contact avec le maire de la commune de Bambilor sont restées vaines.

MOR AMAR

 

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