Le ''Lion de Guédiawaye'' a fini de remplir sa mission en s'imposant face à Tapha Tine de l'écurie ''Baol Mbollo''. Au lendemain de sa victoire, Balla Gaye 2 a tenu à préciser que son adversaire de dimanche dernier, de même que Modou Lô, n'ont pas encore atteint son niveau. Il dit avoir tourné leur page ainsi que celle de Yékini mais il ouvre la porte à Eumeu Sène...

Qu’est-ce qui a été déterminant lors de votre victoire devant Tapha Tine ?

Je me suis préparé sur tous les plans. Je crois que c’était ça le plus important. Je l’ai battu à travers la lutte, un aspect que j’ai beaucoup travaillé durant la préparation. Je me suis défoncé comme un fou pendant des années. J’ai travaillé l’endurance et tout car mon adversaire croyait qu’il était plus fort que moi dans ce domaine. J’ai révisé la boxe pendant des mois. Mon objectif était de lui prouver qu’il n’était pas un grand boxeur. Je lui avais dit, devant tout le monde, que s'il faisait preuve de courage, le combat n’allait pas durer. Et lorsque l’arbitre a sifflé, il a voulu fuir, c’est pourquoi le duel a un peu tiré en longueur. Sinon, je l’aurais terrassé au bout de quelques secondes.

Balla Gaye 2 Vs. Tapha Tine

'' Face à Tapha Tine, c’est comme si j’allais disputer un mbàpàtt''

Pourquoi vous vouliez à tout prix le mettre K.-O, alors que vous aviez la possibilité de plier la partie très tôt grâce à votre technique de  lutte ?

Beaucoup de gens disaient avant le combat que Tapha Tine était un grand boxeur. Cela ne m’a pas plu et je voulais lui montrer le contraire.  On ne boxe pas dans la même catégorie. Lors de la signature de combat, il avait dit qu’il allait me mettre K.-O. et mes proches n'allaient jamais me conseiller de me bagarrer contre lui. Mon entraîneur a été le premier à dire que Tapha Tine allait fuir le combat. Je le connais par cœur, Dieu a fait que je l’ai battu. Face à Tapha Tine, c’est comme si j’allais disputer un ''mbàpàtt'' (lutte simple traditionnelle), je n’avais aucune pression. C’est pourquoi, je suis venu très tôt pour libérer mes fans qui ne connaissent pas des combats longs. Je veux leur éviter cette pression inutile. Je viens tôt pour les libérer et libérer aussi les amateurs.

En soutenant que vous vouliez le mettre K.-O. Est-ce que cela ne veut pas dire que vous aviez une dent contre lui ?

Non, je ne le dirais pas de la sorte, mais il y avait beaucoup de bruits autour du combat. Le fait que certains le considèrent comme un favori et surtout lorsqu’il a dit qu’il allait m’infliger une correction,  m’ont  rendu très nerveux, je l’avoue. Mais je n’ai pas de dent contre lui. On n'était lié que par un combat, maintenant c’est fini. Mais qu’il sache qu’on ne boxe pas dans la même catégorie. Il ne m’a jamais impressionné et il n'y parviendra jamais. Je n’avais pas droit à l’erreur. Et ce combat réclamait beaucoup de calme, d’attention. J’ai même limité mon ''tuus'' (danse chorégraphique) pour être au top face à mon adversaire. C’est la première fois que je lutte de la sorte, moi qui avais  l’habitude de venir et de marcher sur mon adversaire. Et j’ai changé de tactique pour ne pas avoir de surprise désagréable.

Vous êtes maintenant l’homme à abattre avec le titre de roi des arènes. Qu’est-ce que cela vous fait ?

C’est normal et je comprends que beaucoup veuillent ma peau, mais c’est à moi de tout faire pour garder ma couronne. C’était mon objectif et je l’ai réussi. Je  ne vais pas dormir sur mes lauriers. Non. Il faut continuer à travailler pour espérer régner pendant des années dans l’arène.

Que répondez-vous au staff de l'écurie Baol Mbollo qui pense qu’Aziz Ndiaye était de votre côté ?

Aziz Ndiaye est mon ami, en dehors de la lutte. Ce qui se dit à gauche et à droite ne me concerne pas. Aziz Ndiaye est un ami, un proche. La lutte est une famille. Même dans les familles, chacun est libre de supporter le lutteur de son choix. Donc, qu’on le laisse tranquille, ce n’est que du sport.

''Modou Lô n’est pas un grand lutteur, je ne suis pas son égal''

Pourquoi vous ne voulez plus de Modou Lô ?

Modou Lô n’est pas un grand lutteur. Depuis que je l’ai battu, il peine à gagner ses combats. Il s’est même permis de jubiler lors de la défaite de mon frère Sa Thiès.  On ne boxe pas dans la même catégorie. J’ai un palmarès plus étoffé que le sien. Ma décision est prise et elle est irrévocable. Eumeu Sène est un adversaire potentiel, mais pas Modou Lô. Même s’il remportait son combat, je ne vais jamais lutter avec lui, je ne suis pas son égal. Lorsque j’ai affronté Yékini, Tapha Tine et lui ont tous refusé de se mesurer à lui. J’ai pris ce gars pour le battre ; et en retour, ils veulent que je leur tende la perche. Non. Je pouvais dire que je refuse d'affronter Tapha Tine, mais je ne l'ai pas fait.
 
Donc Eumeu Sène et Yekini sont vos adversaires potentiels ?
Pourquoi Yekini ?

Il a annoncé son retour dans l’arène l’année prochaine...
Qu’il n’y pense même pas. Je ne vais plus lutter contre lui. Moi, j’ai beaucoup d’adversaires dans l’arène, sauf Yékini et Modou Lô. Qu’ils n’y pensent plus. Eumeu Sène par contre est un adversaire potentiel. Lui au moins, on peut s’affronter un jour mais pas Modou Lô. C’est comme un championnat. Moi, j’ai battu ces derniers, donc je ne regarde pas derrière mais devant moi. Certes, la revanche fait partie de la lutte mais je ne suis pas Yékini. La moitié de ses victoires, il les a eues contre Tyson qu’il a battu deux fois et Baboye et Bombardier qui ont perdu trois fois devant lui. Je ne suis pas ce genre de lutteur. Moi, je prends les lutteurs un à un et je les bats de façon différente. Je ne veux plus de Yékini. Je suis même prêt à tendre la perche aux jeunes lutteurs qui arrivent mais pas à Modou Lô et Yekini.

Pourquoi ne voulez-vous plus de Yekini ?

Je n’aime pas sa façon de faire. Il tente des choses en coulisses pour me nuire. Chacun est libre de supporter le lutteur de son choix. Mais un lutteur ne doit pas tenter de nuire à son prochain. Lui, il le fait et j’ai des preuves de ce que je dis. Nos chemins peuvent se croiser. La balle est dans le camp des promoteurs.

Votre poids a soulevé beaucoup de débats avant le combat. Avec quelle masse vous avez lutté face à Tapha Tine ?

Mon poids  n’a jamais posé un problème, je suis maître de mon corps. Si j’étais même obèse, je serais toujours maître de mon corps. Je faisais quatre séances par jours. À deux semaines du combat, je faisais un régime pour diminuer mon poids qui est actuellement de 144 kg. J’ai diminué de 6 kg. Je voulais avoir la rapidité et beaucoup de force.

Que répondez-vous à ceux qui disent que vous vous dopez ?

Je suis à ce stade grâce à mon travail. Je n’ai jamais mis autant de sérieux sur un combat que celui de dimanche dernier. Je me préparais pendant 3 ou 4 mois pour mes combats ; mais celui-ci, je l’ai préparé pendant 7 mois. Je ne voulais pas trop durer aux États-Unis pour ne pas prendre des kilos en trop. Je me tue à la tâche comme un fou, je ne triche jamais. Je n’ai plus droit à l’erreur car il y a un monde fou derrière moi. Il m’arrivait même de me réveiller à 4 heures du matin pour m’entraîner afin de travailler mon coffre. Même mon entraîneur était fâché contre moi mais tout s’est finalement bien passé. Et je remercie tout le monde pour ce combat. Je veux maintenant aller à Bercy pour les combats de Boy Nar et d'Elton. Mon souhait est de partir les soutenir.

Par Cheikh Thiam