Publié le 14 May 2019 - 22:06
MICROFINANCE, ECONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE

Zahra Iyane Thiam souligne la nécessité de clarifier le cadre réglementaire et législatif

 

Il est opportun de clarifier le cadre réglementaire et législatif du secteur de la microfinance et de l’économie sociale et solidaire, afin que la tutelle puisse jouer pleinement son rôle. C’est ce qu’a souligné, hier, la ministre en charge de ce département, Zahra Iyane Thiam, lors d’une visite des structures de son ministère.

 

Regrouper la microfinance et l’économie sociale solidaire permettra, selon la ministre de tutelle, d’amener les acteurs du secteur informel vers le formel. Mais, également, de guider les micros et petites entreprises vers la moyenne entreprise. Ainsi, Zahra Iyane Thiam juge opportun de clarifier le cadre réglementaire et législatif, de définir les contours de l’économie sociale et solidaire et ses cibles. ‘’Le constat c’est que, quasiment, tout le monde évolue dans ce secteur. Que ce soit les exploitants familiaux, les entreprises, les acteurs de l’entreprise sociale, les travailleurs indépendants, les mutuels, les coopératives, etc. Vu que ce n’est pas réglementé, on ne peut pas en saisir toute la quintessence’’, affirme la nouvelle ministre.

D’où la pertinence, d’après Zahra Iyane Thiam, d’encadrer le secteur en vue de trouver des mécanismes de transformation de l’informel vers le formel, pour maximiser toutes les conditions d’accès aux institutions de microfinance qui sont à leur disposition. D’après elle, ce sera des liens qui seront faits dans le cadre de l’exécution des projets de son département.

La ministre faisait ces annonces, hier, au terme d’une visite de prise de contact avec les structures de son ministère.

En dehors du cadre juridique et réglementaire, la nouvelle ministre signale que la tutelle n’avait pas la possibilité de suivre les orientations de ses directions et de leurs programmes. Ce que Mme Thiam considère comme un déficit à combler. ‘’C’est bien de donner des orientations, mais c’est encore mieux de savoir quels sont les résultats des actions que nous menons. Je vous encourage vivement à avoir un regard appuyé sur le suivi-évaluation des projets et programmes, mais surtout sur leur promotion. Nos compatriotes devraient connaitre quels sont les outils qui sont mis à leur disposition pour répondre à leurs préoccupations’’, dit-elle.

Dès lors, Zahra Iyane Thiam appelle son équipe à une plus grande mobilisation pour l’atteinte des objectifs partagés sur la base de la vision du chef de l’Etat. Pour ce quinquennat, avec le programme ‘’Ligueyeul euleuk’’ (travailler pour l’avenir), la microfinance et l’économie sociale font partie des cinq initiatives majeures. Sur ce, la ministre estime qu’il faut que ses services s’inscrivent dans l’innovation, la performance pour être leader dans leur secteur, au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Un processus qui nécessite, selon elle, une mise à jour de leur politique sectorielle.

Les ressources financières et humaines bloquent la Plasepri

Il convient de noter que la première étape de la visite de Zahra Iyane Thiam a été la Direction de la microfinance, siège de la Plateforme d'appui au secteur privé et la valorisation de la diaspora sénégalaise en Italie (Plasepri) et du Centre de recherche et de documentation de la microfinance. Pour ce qui est de la Plasepri, les responsables ont indiqué, lors du passage du ministre, les contraintes auxquelles ils font face dans l’exécution de leur programme. Il s’agit, notamment, des lenteurs dans la mobilisation des ressources financières et humaines nécessaires à son démarrage.

En réalité, la première tranche du crédit concessionnel du gouvernement italien, destinée au développement des services en faveur des petites et moyennes entreprises (Pme), est de 5 millions d’euros. Et les ressources de l’Union européenne dédiées à l’assistance technique ne sont également pas disponibles.

Toutefois, il ressort du bilan de la plateforme que le volume de financement qui est dédié est de 13,119 milliards de francs Cfa, pour un nombre de projets financés de 581. Il y a 1,6 milliard de francs décaissé au profit de 40 Sénégalais de la diaspora. Une somme de 1,5 milliard est allouée aux femmes. Et 57 % du montant global des investissements sont acquis, soit 7,5 milliards de francs Cfa injectés dans le secteur agricole dont 6 milliards dans la zone Nord.

‘’Nous avons pu constater l’ampleur de la tâche qui nous attend. Il y a eu beaucoup d’avancées qui ont été notées, soit au niveau des résultats obtenus, avec la Direction de la microfinance qui est une référence dans la sous-région. Il y a un programme pour la revalorisation de la diaspora sénégalaise et leurs familles qui intervient au niveau national. Pour le moment, il est plus ressenti au niveau de Dakar, Thiès et Louga’’, admet la ministre de l’Economie sociale et solidaire.

Mme Thiam reconnait également que son département a un déficit en ressources humaines. ‘’Donc, il nous faut y trouver des solutions, notamment dans le suivi-évaluation, élément important dans la mise en œuvre des projets. Ceci pour mesurer l’effet des programmes déroulés et avoir une réorientation, au besoin’’, soutient-elle. Sur ce, elle annonce qu’il sera question, dans les perspectives que son équipe a, de mettre tout cela en synergie avec le secteur de l’économie sociale et solidaire. Pour qu’ils puissent voir comment articuler les activités qui y sont menées.

Mais aussi comment en faire un véritable modèle entrepreneurial de développement approprié par les populations. ‘’Il faut trouver des convergences, des réorientations sur la base de nouvelles ambitions du ministère. Le secteur de la microfinance était logé au niveau d’un autre département. Aujourd’hui qu’il est combiné à l’économie sociale et solidaire, il faut nécessairement faire des réaménagements. Il y a aussi d’autres engagements de l’Etat et des partenaires techniques qu’il faut mettre au point pour atteindre nos objectifs’’, conclut Zahra Iyane Thiam.

MARIAMA DIEME

 

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