Publié le 10 Nov 2020 - 01:20
OUSMANE SONKO SUR LE NOUVEAU GOUVERNEMENT ET LES RALLIEMENTS

‘’Je ne me prononcerai jamais sur le sujet’’ 

 

Une semaine après la mise sur pied du nouveau gouvernement, le remue-ménage se poursuit au sein de l’opposition. Au sein de la coalition Jotna, c’est le président du mouvement Jengu qui s’apprête à rallier la mouvance présidentielle. Ousmane Sonko informe que son ancien allié à la Présidentielle 2019, Boubacar Camara, l’a mis au courant de ses concertations avec le pouvoir.   

 

Le leader du Pastef/Les patriotes refuse tout commentaire sur le nouveau gouvernement mis en place le 1er novembre dernier, avec la nomination de certains membres de l’opposition dont Idrissa Seck.0

 Sur sa page Facebook, le parlementaire indique qu’il ne se ‘’prononcera jamais sur ce sujet qui ne relève pas d’un intérêt quelconque pour (eux)’’.  Ousmane Sonko souligne que sa formation politique ne sera pas le combustible qui va alimenter le contre-feu allumé pour détourner le débat sur les vrais problèmes du Sénégal. Il cite, à cet effet : les inondations, l’émigration clandestine, les spoliations foncières, la gestion de la Covid-19, les scandales sur l’immobilier d’État, les rapports étouffés des corps de contrôle, le bradage de nos ressources naturelles, le plan d’ajustement structurel, le chômage et la pauvreté endémiques, la dette exponentielle, les licences de pêche… 

‘’Nous respectons la liberté constitutionnelle et légale au choix politique de chacun et laissons le peuple averti en apprécier le caractère moral et éthique. Personne ne nous prendra au jeu machiavélique des combines politiques’’, souligne le leader du Pastef. 

Le leader de la coalition Jotna s’est, en outre, prononcé sur l’éventuel ralliement de son ancien allié, Boubacar Camara, à la mouvance présidentielle. Sonko soutient qu’il n’y a pas l’ombre d’une fissure ou d’une incompréhension entre lui et M. Camara.  Il ne s’agit ni d’une déchirure, dit-il, ni d’une rupture, mais simplement d’options indépendantes qui traduisent des lectures que chacun se fait de la situation du moment.

Ralliement de Boubacar Camara à la mouvance présidentielle

De plus, dit-il que c’est du fait de leur collaboration étroite que le président du mouvement Jengu l’a informé, le 11 octobre dernier, de sa décision de répondre favorablement à la proposition de rencontre formulée à son endroit par monsieur Macky Sall. C’est pour les mêmes raisons, poursuit-il, ‘’qu’il m’a rappelé, le soir du même jour, pour me faire le compte-rendu de cet entretien que je n’étalerai pas ici’’. Ousmane Sonko ajoute que rien n’obligeait son ancien collaborateur à agir ainsi, d'autant que, informe-t-il, ‘’nous savons qu'il n'est pas le seul de nos "partenaires" à avoir été reçu. Certes, nous appartenons à une même coalition, mais chaque entité y garde une relative indépendance de choix et d’action’’. 

La communication entre les deux hommes ne s’en est pas arrêtée là. En effet, d’après le parlementaire, le président du mouvement Jengu l’a à nouveau appelé, il y a quelques jours, pour l’informer de ‘’la décision que les instances de sa formation, tenant compte de la reconfiguration du champ politique, avaient prise de mettre sur pied un nouveau pôle. Il m’a très longuement entretenu des raisons profondes de ce choix, alors que, une fois de plus, il n’y était absolument pas tenu. Nous en avons pris acte et lui avons souhaité bonne chance’’.  

De plus, tient-il à préciser : ‘’Nous ne serons pas de ceux pour qui l’on est bon tant qu’on est avec nous et mauvais dès qu'on se sépare. Quant à ses relations avec la coalition Jotna, je ne peux en répondre, car Pastef n’en est qu’une organisation membre parmi des dizaines et n’en assume pas la direction. Nous n’entretiendrons aucune spéculation sur les soubassements et les projections politiques des uns et des autres’’, déclare-t-il. 

HABIBATOU TRAORE 

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