Après l’annonce de la reprise des travaux de réhabilitation du stade Léopold Sédar Senghor, hier, les nuages ne se sont pas encore dissipés. Un tour au lieu du chantier a permis au quotidien de constater un redémarrage timide des activités.

La reprise des travaux de réfection du stade Léopold Sédar Senghor suspendus en début de semaine est loin d’être effective. C’est dans un état délabré que se présente l’antre du football sénégalais. Dépourvu de sa toiture, le ‘’Vieux Léo’’, n’attire guère. Devenu le refuge des corbeaux, l’infrastructure est loin d’inspirer la sécurité. Les débris de verre et autres matériaux usés jonchent la tribune couverte du stade. Contrairement à ce qui avait été annoncé, les choses sont toujours à la traîne. 

L’atmosphère était relativement calme contrairement au tintamarre qui envahit d’habitude les chantiers. C’est moins d’une dizaine d’ouvriers appartenant aux entreprises sous-traitants de l’entreprise Touba Darou Minam (ETDM), société ayant remporté le marché de réhabilitation, qui ont été trouvés sur les lieux. Un jeune homme, la vingtaine, vêtu d’un gilet jaune lumineux et portant un casque de protection sur la tête, s’active dans la loge.

‘’Je suis entrain de débarrasser les vitres cassées pour les remplacer’’, fait-il savoir. A quelques mètres de là, un autre jeune, dans la trentaine, vêtu d’un pantalon jean bleu et d’une chemise beige, supervise les travaux. ‘’Je m’appelle Jean Marc Corréa Mendy. Je suis l’administrateur général de Millenium Touba Entreprise (MTE), société sous-traitant, chargée de la réfection des portes et des vitres et tous autres travaux de réfection en dehors de la pose de la toiture’’, a-t-il expliqué. 

‘’Par patriotisme, nous avons démarré sans contrat, ni avance’’

Contrairement à ce qui est dit, ETDM avait pour mission de retirer la toiture et d’en remettre une nouvelle, selon les explications d’un responsable du chantier de ladite entreprise qui a requis l’anonymat. Vêtu d’un boubou traditionnel de couleur bleue de nuit assorti d’un bonnet, notre interlocuteur a tenu à souligner : ‘’Dans le contrat, qui n’est d’ailleurs encore pas reçu, la réfection de la charpente n’était pas mentionnée dans les charges de notre entreprise (ETDM)’’.

A l’en croire, c’est après constat de l’oxydation avancée des barres de fer que la question s’est posée. ‘’A cause de la rouille sur les barres de fer de la charpente, nous avons fait savoir qu’en tant que professionnels, nous ne pouvons pas refaire le toit dans cet état’’, a-t-il dit.

A propos de l’intervention du ministre des Sports et de la Vie associative, le responsable du chantier ETDM n’a aucune intention d’agir à l’encontre des intérêts de l’Etat du Sénégal. ‘’Nous avons décidé de démarrer les travaux sous fonds propres avant la production du contrat ni même la réception d'une avance. Nous l’avons fait par patriotisme et volontairement.’’

‘’Les violons ne sont pas encore accordés’’

Pour accélérer les travaux, ETDM a même déboursé ‘’60 millions de francs Cfa pour l’achat de tôles’’, selon le responsable du chantier trouvé sur place. ‘’Lorsque le ministre était venu le samedi dernier vers 11 heures, poursuit-il, il a sous estimé les ouvriers et le travail abattu.

Je suis d’accord pour qu’il fasse des visites régulièrement. Mais il y a des choses qu’il ne maîtrise pas comme le contenu du contrat que nous sommes d’ailleurs en train de revoir.’’ Notre interlocuteur fait savoir que son entreprise est prête à redémarrer la réhabilitation dès qu’un terrain d’entente sera trouvé.

‘’Toutefois, les violons ne sont pas encore accordés’’, a-t-il déclaré. Du côté du ministère des Sports et de la Vie associative, l’optimisme règne. De l’avis du directeur des infrastructures au dit ministère, Fodé Sylla, ‘’les travaux devront se poursuivre avec la même société (ETDM)’’. Ce dernier a d’ailleurs prévu une visite au chantier les jours à venir pour s’imprégner de l’avancement des travaux.  

LOUIS GEORGES DIATTA (STAGIAIRE)