La scène in de la 22e édition du festival de jazz de Saint-Louis a été clôturée  avec deux brillantes prestations de Hervé Samb et Lucky Peterson. C’était à la place Faidherbe.

La place Faidherbe a reçu le dernier concert du programme in de la 22e édition du festival de jazz de Saint-Louis, dimanche soir. A l’occasion, s’est produite la tête d’affiche de cette rencontre annuelle : l’Américain Lucky Peterson. Tout de noir vêtu, il est monté sur scène un peu avant minuit. Véritable bête de scène, il a livré un grand spectacle qui a surpris.

Très mobile avec sa guitare et malgré son surpoids et son gros ventre, il a sorti le grand jeu. ‘’Je suis heureux d’être ici et j’aurais aimé avoir mes enfants à mes côtés en ce moment. La musique, c’est toute ma vie, j’aime rendre les gens heureux et être heureux moi-même’’, a déclaré Lucky Peterson qui a défilé, joué la comédie et assuré son show. Marquant ainsi son retour sur cette scène qu’il a déjà côtoyée il y a 20 ans.

Scène qu’il avait partagée à l’époque avec le jeune guitariste sénégalais Hervé Samb à qui il avait prédit un bel avenir dans la musique. Sa prophétie s’est avérée et hier, il a partagé la scène avec ce dernier qui a assuré la première partie. Alternant quartet et quintet, le jazzman sénégalais à la touche très urbaine a plus qu’égayé le public. Et Hervé a ce qui manque le plus à la plupart de nos artistes. En plus de son talent, il sait faire le show avec une belle présence scénique.

Avec sa guitare, il est descendu voir le public et jouer pour lui. Très impressionnés, les spectateurs ont commencé à le prendre en photo. Mais aussi à l’applaudir très fort. D’ailleurs avec Lucky Peterson, ils sont les deux seuls artistes de tous ceux qui ont presté cette année à avoir eu droit à un standing ovation après leurs interprétations. C’est dire qu’ils ont conquis le public. Hervé a présenté son album ‘’Time to feel’’ qu’il a proposé dimanche soir. Hervé Samb s’est véritablement lâché et a tout donné pour faire plaisir aux amoureux du jazzy mais à lui-même également. Il retrouve la scène du Saint-Louis jazz après 20 ans. ‘’C’est un retour rêvé parce que cela fait quelques années que je souhaitais le faire.  Tout a débuté ici.

Tout ce qui a fait que je suis parti à Paris. C’est ici que j’ai rencontré tous les grands musiciens qui m’ont permis de me développer. Tout s’est passé ici. C’est un festival très important pour moi’’, a-t-il fait savoir après sa prestation. Aussi, a-t-il ajouté : ‘’je suis d’autant plus content que je suis venu avec un projet à moi. C’est mon troisième album et il est bien reçu à l’étranger et je voudrais qu’il en soit ainsi ici aussi’’.

En outre, le charme de Hervé Samb sur scène, ce sont les percussions dans sa musique et il développe une complicité assez impressionnante avec Alioune Seck. Ceci donne une touche africaine à ses sonorités. ‘’C’est vrai que j’essaie de donner une touche africaine à ma musique parce que je suis dans une phase retour aux sources. C’est un besoin, une chose absolument nécessaire pour tout musicien de maîtriser sa culture’’, a-t-il avoué. Avant ces artistes, les gagnants du concours festijazz organisé par la Bicis sont montés sur scène. Il s’agit du collectif vendredi slam, garabou askan bi et Daba Makhourédia.

Lucky Peterson et Hervé Samb n’étaient pas les seuls artistes de la programmation de cette année du festival de jazz de Saint-Louis à marquer leur retour. C’était le grand come back de Moncef Genoud. ‘’Je suis content de revenir à Saint-Louis.

Et je me rends compte que c’est toujours aussi chaleureux que ce que j’ai connu. Les gens sont sympathiques et l’ambiance accueillante’’, a déclaré l’artiste suisse d’origine tunisienne après son passage. Avant lui, s’est produit le quintet turc Onder Focan. La scène du vendredi a vu jouer le duo autrichien Wolfgang Seligo et Karl Sayer et le trio américain dirigé par Cyrus Chestnut. Ce dernier a tapé dans l’œil du public. 

BIGUÉ BOB