Publié le 6 Feb 2019 - 23:07
POUR EMPECHER LA TENUE DE LA PRESIDENTIELLE

Le plan de combat de Me Wade 

 

La Présidentielle du 24 février prochain sera perturbée. La menace est brandie par l’ex-président Wade qui ne digère toujours pas l’invalidation de la candidature de son fils par le Conseil constitutionnel, ainsi que les modifications opérées dans le Code électoral. C’est pourquoi sa formation, le Parti démocratique sénégalais, et ses alliés du Front pour la démocratie et la résistance nationale  (Frn) ont décidé de s’opposer ‘’à une élection entièrement fabriquée dans le seul but de réélire le candidat sortant qui a prouvé son mépris des règles élémentaires de la démocratie, du peuple’’.

 En fait, dans une vidéo postée hier sur la toile, Me Abdoulaye Wade annonce leur intention de perturber le scrutin. ‘’Nous sommes en train de travailler sur un programme d’actions qui se déroulera en trois phases d’ici le 23 février prochain. Une action est prévue dans la journée du 24 février et une autre le lendemain’’, menace le ‘’Pape du Sopi’’. Selon lui, l’objectif est de faire qu’il n’y ait pas de scrutin fondé sur les principes de violation des règles les plus élémentaires de la démocratie. Tout en soulignant que leur action sera ‘’pacifique et respectueuse de la loi et des règlements’’, Me Wade martèle : ‘’Nous exercerons pleinement notre droit sans aucune concession.’’

Au-delà de ces actions annoncées, le vieux libéral a proposé la mise en place immédiate d’une commission pour revoir les ajouts de Macky Sall et les extirper du Code électoral. L’ex-chef d’Etat préconise aussi la remise des cartes dont, soutient-il, ‘’1 million 500 mille sont retenues par le ministre de l’Intérieur pour empêcher aux jeunes de voter’’.

Mettant le président Macky Sall face à ses responsabilités, Me Wade l’invite à  se ressaisir. Sinon, dit-il, ‘’il endossera une éclatante responsabilité, notamment celle d’avoir anéanti l’exigence de liberté et de démocratie’’. Dans la foulée, il a laissé entendre que l’opposition est prête à définir une carte électorale qui n’est pas celle qu’il (Macky Sall) veut nous imposer. ‘’Si cela est nécessaire, qu’il renvoie l’élection’’, tonne-t-il. Car, pour le patron du Pds, ‘’cette élection dont les adversaires les plus dangereux ont été ignominieusement éliminés ainsi que d’autres pour arriver à 5 candidats, n’en est pas une’’. Par conséquent, il estime que les citoyens doivent ‘’manifester leur réprobation de cette élection qui n’est qu’un élément de confiscation du pouvoir’’.

Cependant, le secrétaire général du Pds considère qu’il est encore temps pour Macky Sall d’ouvrir les yeux et de discuter avec l’opposition sur les bases  d’une consultation électorale qui ne met  pas le Sénégal au banc des accusés. A son avis, soutenir que  ce qui est arrivé ailleurs (des centaines de morts en Côte d’Ivoire, au Kenya, en Guinée…) ne peut pas survenir au Sénégal, procède d’une touchante naïveté. ‘’Le Sénégalais est un peuple pacifique, mais il peut être très violent. Cela, les anciens présidents Diouf et Senghor le savaient. C’est pourquoi ils avaient installé le principe du dialogue de façon permanente pour trouver une solution consensuelle avant l’explosion’’, soutient Me Wade. Et de rappeler la rencontre à Paris entre le pouvoir et l’opposition organisée par Diouf et qui avait abouti à l’adoption d’un code électoral qui a régi les élections pendant 25 ans et sur la base de laquelle Macky Sall a été élu. Mais, se désole-t-il, ‘’aujourd’hui, le scrutin programmé par Macky est déjà verrouillé avec l’élimination des deux candidats qui pouvaient lui faire ombrage et les plus sérieux qui auraient pu assurer l’alternance’’. Pire, constate le vieil opposant, ‘’depuis 7 ans, le pouvoir est concentré entre les mains d’un petit nombre de personnes qui entourent le président’’.

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