L'ONMS tire sur le procureur

L’Ordre national des médecins du Sénégal (ONMS) a déploré, hier, l’attitude du procureur de la République près le tribunal de grande instance de Kédougou consistant à se substituer a I’expertise des pairs. "Cette attitude semble condamner les membres d’un ordre professionnel régis par la loi avant d’avoir épuisé tous les principes de prudence mettant en danger des populations, du fait de la fermeture d’un service de référence dans une zone difficile d’accès en plein hivernage", a regretté l'ONMS dans un communiqué rendu public. Dans la note, "l’Ordre national des médecins du Sénégal se désole de la tournure prise par cette affaire du seul fait de la volonté du procureur de la République de passer outre I’expertise des sachant dument désignés, le respect du principe de la présomption d’innocence et la mise à contribution du tribunal des pairs".
S'inclinant devant la mémoire de la défunte, l’ONMS de rappeler "à Monsieur le Procureur les procédures à respecter dans ces cas, notamment la saisine de I’ordre pour les besoins d’expertise, mais aussi le principe de respect de la présomption d’innocence pour les professionnels concernés, ainsi que les particularités de la région de Kédougou et le sacro-saint respect de la continuité des services et du droit des populations à la santé".
En effet, "l’Ordre national des médecins du Sénégal en appelle de la responsabilité de I’État pour qu’autant de pouvoirs placés entre les mains d’un seul individu ne puissent nuire aux efforts déployés depuis de nombreuses années pour améliorer la santé des populations et demande le respect de la présomption d’innocence en cas de suspicion de manquements dans le cadre des actes médicaux pratiques dans les formations sanitaires". Dans le document, l'ONMS dit espérer que les autorités apprendront de la situation de Kédougou pour adapter I’arsenal juridique par le renforcement du tribunal des pairs".
Toutefois, sur la demande du procureur, I’ONMS a désigné trois gynécologues qui ont été entendus sur procès-verbal par des officiers de police judiciaire. L’ONMS déplore également les insuffisances et les difficultés rencontrées pour mettre à la disposition des prévenus un avocat à partir de Tambacounda ou Kédougou et la violation des droits des prévenus qui n’ont pas été entendus en présence de leurs avocats.