Publié le 14 Sep 2015 - 17:55
18EME EDITION DU FESTIVAL DU CINEMA AFRICAIN DE KHOURIBGA

Le cinéma sénégalais à l’honneur au Maroc

 

Ce samedi s’est ouverte, à 120 km de Casablanca, au Maroc, la 18ème édition du festival du cinéma africain de Khouribga. La cérémonie officielle s’est tenue au centre culturel de Khouribga en présence d’officiels marocains et sénégalais. Le pays de la teranga est l’invité d’honneur cette année.

 

Le cinéma sénégalais est actuellement la star de tous les cinémas présents à la 18ème édition du festival du cinéma africain de Khouribga. Pour cause, les organisateurs de cette rencontre annuelle ont décidé de rendre hommage au septième art sénégalais considéré comme le précurseur de tout ce qui se fait dans ce domaine en Afrique. ‘’Jeune, on a découvert le cinéma africain et on l’a aimé grâce aux cinéastes sénégalais comme Sembène ou encore Vieira et Samb. Le Sénégal a été l’aîné de l’esprit des cinémas africains. Le Sénégal nous a donné l’amour de l’image africaine. Réunis en cinéclub, notre rêve était d’aller à Dakar rencontrer ces hommes-là’’, confie le directeur du festival de Khouribga Nour-Eddine Saïl.

 C’était lors de l’ouverture officielle de cette rencontre annuelle, ce samedi, au centre culturel de Khouribga. Ainsi, Dakar a été la capitale du cinéma africain même si elle est aujourd’hui largement dépassée par bon nombre de villes du continent noir. N’empêche, nul ne devrait oublier son apport dans le développement du septième art du continent. Car comme le dit  Nour-Eddine  Saïl ‘’c’est du Sénégal que tout a commencé dans le cinéma et s’il ne l’avait pas fait, l’Afrique resterait un grand marché pour les Américains’’. Aussi, ‘’si nous ne savons plus où nous allons, nous devons retourner d’où nous venons. Et nous venons de Dakar’’, affirme M. Saïl. D’où l’hommage rendu cette année au cinéma sénégalais. Ce que l’ambassadeur du Sénégal au Maroc, Amadou Sow, considère comme une ‘’marque de considération’’. Allant dans le même sens, le directeur de la cinématographie Hugues Diaz déclare que ceci est ‘’une source de motivation et de dépassement pour arriver à propulser le cinéma national sénégalais là où il devrait être et dans une synergie africaine’’.

Car, il a été relevé au cours de cette cérémonie les difficultés du cinéma africain à se développer. Une synergie d’actions pourrait aider à résoudre les problèmes. ‘’Aucun pays ne réussira seul. Nous devons nous réunir’’, a suggéré le directeur du festival de Khouribga. D’autant plus qu’actuellement ‘’tout est fait pour qu’il n’y ait pas de cinématographie africaine’’, prévient-il. Pourtant, le continent noir devait être aujourd’hui au devant de la scène mondiale du septième art. Un ‘’retard historique énorme’’  serait alors accusé. D’où l’urgence pour les dirigeants africains à prendre des décisions ou à ne pas réagir.  Ce qui ‘’serait l’équivalent de la mort. Ce serait même l’équivalent d’un suicide’’, enfonce-t-il. ‘’Nous sommes dans une période où nous sommes obligés de savoir si définitivement nos Etats vont assumer les demandes de leurs peuples et de leurs artistes ou si nous n’avons rien à espérer d’eux’’, estime M. Saïl.

Par ricochet, le cinéma africain pourraît connaître une évolution plus efficiente, plus visible et plus forte si ces acteurs se mettent ensemble. On pourrait ainsi résorber les écueils auxquels il fait actuellement face. Parmi ces derniers, l’on compte le problème du financement. Il est impossible de faire des films sans argent. Sauf que les Etats africains semblent ne pas être conscients de ce fait. D’autant plus que, comme disait Sembène et rappelé au cours de la cérémonie par Nour-Eddine Saïl, ‘’rien ne peut se faire sans produit’’. Donc, produire permet d’exister. Encore que cette production doit être libre vis-à-vis de l’Europe et même des Etats africains. 

BIGUE BOB (ENVOYEE SPECIALE)

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