Publié le 4 Jun 2014 - 00:41
2EME OUVRAGE DE FATOU YELLY FAYE WARDINI

Les ''termites du salut'', un recueil contre la guerre

 

Avec ‘’Les termites du salut’’, Fatou Yelly Wardini née Faye signe un deuxième ouvrage en tous points poignant. Il s’agit là encore d’un recueil de poèmes, qui aborde cette fois la guerre et ses atrocités, mais sous le prisme étonnant de la nécessité de garder espoir. 

 

Juriste des affaires à la ville, Fatou Yelly Faye Wardini n’en est pas moins une poétesse aussi prolifique que prolixe. Après ''Les poubelles de l’espoir'', en 2009, elle revient cette année avec ''Les termites du salut'', un recueil de poèmes axé sur le thème de la guerre et, particulièrement, sur la nécessité d'éradiquer les conflits qui gangrènent l’Afrique.

Ainsi ''Les termites du salut'', ouvrage qui tire son nom du titre d’un poème éponyme, est avant tout le cri littéraire d’une Africaine écœurée de voir la discorde et la guerre persister dans son pays (et, par extension, sur le continent qui l’a vu naître) alors que ''cette terre gorgée du sang d’innocents regorge de trésors et de potentialités''.

Préfacé par Moussa Sène Absa, l’ouvrage contient 26 poèmes, dont un rédigé en langue wolof (‘’Kaddug jamm’’). Les thèmes abordés ont trait à l’idée centrale selon laquelle la guerre est une abomination. Les sujets sont aussi divers que variés avec, entre autres, la nécessité de faire la paix (‘’Casamance’’), les dommages collatéraux des conflits (‘’Cul-de-jatte’’), l’immigration, les Indépendances (‘’La complainte du tamarinier’’) ou encore l’Unité africaine (‘’Le baobab des âges’’).

La poésie de Fatou Yelly F. Wardini exprime ici son choix d’un registre lyrique où les mots ‘’femme’’ et ‘’nature’’ sont, dans une sorte d’apposition littéraire, des équivalents puisqu’ils incarnent tous deux le concept de ‘’mère nourricière’’. 

Le champ lexical utilisé notamment est très porté sur la mythologie et le folklore d'Afrique, avec ses totems, sur les végétaux et, plus généralement, sur le cycle de la vie champêtre (semailles, moisson, récoltes). 

À coup d’anaphores (‘’Ce soir’’, tout particulièrement, est un pièce qui en regorge), de personnifications et autres procédés stylistes, l’auteur réussit à partager l’imagerie bariolée de son monde intérieur, peuplé de génies, d’ancêtres et de valeurs totémiques propres à une culture vierge de toute acclimatation mondialiste. 

Par un procédé de ‘’poésie concrète’’ (agencement spécial des paragraphes) et de vers libres, enfin, les poèmes se présentent à l’œil sous une forme originale et facile à lire, qui n’enlève néanmoins rien à la versification.

En somme, un recueil stellaire !

Sophiane Bengeloun

 
Section: 
PROLIFÉRATION DES MÉDIAS ÉTRANGERS : Péril sur la souveraineté
ACCES 2025 : Le musique africaine rencontre le monde à Pretoria
TROISIEME EDITION FESTIVAL JOTAAY JI : Dakar a vibré aux voix du féminisme 
BARRIÈRES À L’AUTONOMISATION DES FEMMES : La plaidoirie de l’AJS
SUNU YEUF : Championne de la diffusion des séries sénégalaises
DECES D'ABDOULAYE DIALLO : Ngor perd son Berger
Oscars 2025
EL HADJI CHEIKHOU SALL DE LEBALMA SUR L’ INCUBATION ET LE FINANCEMENT : ‘’La Fintech est une révolution qui redonne le pouvoir aux populations’’
THIÈS – DÉNONCIATION DU RETARD DANS LA MISE EN ŒUVRE DE SON AUTONOMIE : L’ENSA en grève de 72 heures
DÉTACHEMENT DU MINISTÈRE DE LA CULTURE, NOMINATION D’AMADOU BA : Un espoir pour les acteurs
JANT BEATS FESTIVAL : Un nouvel événement audacieux dans le paysage culturel
BRASSAGE RDC-SÉNÉGAL : Cœur de lion et de léopard
CHEIKH NDIGUEL LÔ : ‘’Ma retraite, c'est ma mort’’
CÉLÉBRATION DES 50 ANS DE CARRIÈRE DE CHEIKH NDIGUEL LÔ : Cinq décennies de succès mondial  
6E EDITION DIALAWALY FESTIVAL : Trois jours de rythmes, de couleurs et d’unité à Dagana
ARTS VISUELS : L'identité et la souveraineté en question
FRANÇOIS AKOUABOU ADIANAGA (DG FESPACO) ‘’Il faut travailler sur la distribution du cinéma en Afrique’’
DIFFUSION ET EXPLOITATION DES FILMS AFRICAINS : Mobiciné, un modèle de réussite en Afrique
FESTIVAL IMAGE DU FLEUVE (FIF) DE BOGHÉ : « Destin d’un migrant » d’Omar Brams Mbaye remporte le Grand Prix
Festival 72 heures de Yarakh