Une nouvelle vision pour l'expression citoyenne
Dakar, devenue une des capitales africaines de l’art urbain, accueille un nouveau Festigraff. Cette initiative aussi graphique que philosophique en est, cette année, à sa 3e édition.
Les tags, ou graffs, font partie intégrante des paysages urbains à travers le monde. Bien plus que de simples décorations, ces fresques murales jouent, aujourd’hui, un rôle de tribune d’expression citoyenne et politique. C’est donc pour discuter de la place réelle du graffiti dans la société que l’Institut français de Dakar, partenaire du Festigraff, a organisé hier une conférence débat en présence d’universitaires et des graffeurs internationaux.
Porté par Docta, graffeur sénégalais et directeur de la structure Doxandem Squad, qui est à l’origine du Festival, la conférence s’est articulée autour du thème de l’année : «Benen giss» (NDLR : nouvelle vision). Présents dans la salle étaient des noms connus du milieu comme Divassa (Gabon), Clemzo (Belgique), Dacruz (Paris), Keito (Bresil), Docta et bien d’autres…
En partageant leurs expériences de la culture hip-hop, d’expositions, de performances ou d’ateliers expérimentaux auxquels ils ont déjà participé, ces graffeurs ont pu faire découvrir au public d’autres facettes de ce mode d’expression paradoxalement moderne et tribal.
Expression identitaire, revendication territoriale ou sociale, système D, transgression des frontières artistiques entre le graffiti et les autres formes d’expressions institutionnelles ou artisanales à travers le monde ont été quelques uns des sujets, entre autres abordés.
Entrant dans le cadre du déroulement du Festigraff, la conférence d’hier fait suite au vernissage, vendredi dernier, d’une exposition collective de graffs. Elle va être suivie d’un marché street-wear à l’Institut français et de différentes projections de films. Une «nuit du graff» clôturera l’événement à la Biscuiterie de la Médina, samedi.
SOPHIANE BENGELOUN