Publié le 30 Dec 2024 - 17:30
CÉRÉMONIE DE DÉDICACE -  ‘’A L'OMBRE DU BÉNTEÑE’’

Cheikh Oumar Sy déclare sa flamme à sa commune

 

La cérémonie de dédicace de ‘’A l'ombre du Bénteñe : Naissance d'une passion pour la ville’’ s'est déroulée ce samedi. Cheikh Oumar Sy Djamil, l'auteur, évoque essentiellement les difficultés de Gueule Tapée-Fass-Colobane.

 

Cheikh Oumar Sy Djamil est tellement amoureux de sa ville, Gueule Tapée-Fass-Colobane, qu'il a rédigé tout un ouvrage à son sujet. Mais ‘’A l'ombre du Bénteñe : Naissance d'une passion pour la ville’’, dont la cérémonie de dédicace a eu lieu le samedi dernier, loin d'être un voyage lyrique, est surtout un récit narratif sur les difficultés et les paradoxes de GTFC.

“’A l'ombre du Bénteñe’ est un ouvrage qui retrace un peu la vie que j'ai menée dans la commune de Gueule Tapée-Fass-Colobane. Je raconte l'évolution de cet espace et comment s'est faite son évolution. GTFC est au cœur de la capitale, mais manque de tout”, préface l'auteur avant de fournir un exemple précis. "On ne peut pas comprendre, dans cet espace qui se trouve entre le Plateau, la Médina et le Point E, qu'il y ait des inondations, par exemple, dans un quartier qui est bordé par deux canaux, à savoir le canal 4 et le canal Gueule Tapée. Il y a des inondations urbaines, des femmes qui restent dans leur chambre pendant 15 jours pour faire la cuisine sur des lits. Ces images, que l'on voit le plus souvent en banlieue, sont aussi une réalité dans ce quartier comme à Fass. C'est là une situation des plus anormales", a-t-il affirmé.

Concernant le volet éducation, M. Sy regrette que, malgré tout son potentiel pour devenir le “quartier latin” de Dakar, Gueule Tapée-Fass-Colobane soit encore à la traîne. Selon lui, c'est une anomalie que, malgré une “ceinture scolaire” très développée, le rendement soit encore famélique. "Il n'y a pas de commune au Sénégal où l'on trouve trois lycées ; ça n'existe pas. Dans la commune de Fass, nous avons les lycées Kennedy, Delafosse et Thierno Birame Mbacké. À côté, il y a les lycées Blaise Diagne, Jean de la Fontaine, Hampathé Ba, Birago Diop, entre autres. Malgré toutes ces infrastructures scolaires, en plus de 13 écoles primaires publiques, nous constatons un taux très élevé d’abandon scolaire à Fass. Les enfants de cette commune ne vont pas à l'école et c'est dramatique”, constate-t-il avec amertume.

Il poursuit en évoquant les “atouts” politiques et symboliques à la disposition de Gueule Tapée-Fass-Colobane. “Au plan politique, nous avons l'ancien siège du Parti démocratique sénégalais ici, sans oublier la Maison du Parti socialiste Léopold Sédar Senghor. En outre, toutes les manifestations politiques majeures du pays se tiennent à la place de la Nation, à Colobane. Mais après chaque conquête du pouvoir, la localité est oubliée”.

Nonobstant ce retard accusé, Cheikh Oumar Sy Djamil croit encore en sa ville. Il semble avoir cette formule magique. “Aujourd'hui, le tableau dressé n'est certes pas très luisant, mais il y a de l'espoir. Ce que nous essayons aussi de proposer à travers cet ouvrage, c'est un projet de société estimé à 20 milliards. En matière d'éducation, de santé, de sécurité, d'environnement, etc., il est possible de redonner à GTFC cette place qu'elle mérite. Mais pour ce faire, tous les fils et filles de la localité doivent se liguer afin que notre ville retrouve son lustre d'antan”.

En plus d'être une promesse pour sa localité qu'il chérit tant, l'œuvre de Cheikh Oumar Sy narre également la vie du fils aîné de Serigne Babacar Sy. Il en parle en ces termes : “Je parle aussi un peu de Seydi Djamil, qui est le fils aîné de Serigne Babacar Sy, mais qui n'est pas très connu du grand public. Les gens connaissent plutôt Serigne Mansour Borom Daradji, Cheikh Ahmed Tidiane Sy Al Makhtoum. Seydi Djamil a vécu pendant plus de 40 ans à Dakar. Sa dernière demeure se trouvait à Fass, c'est un terroir qu'il n'a jamais quitté”.

S'expliquant sur le choix du titre du livre, Cheikh Oumar Sy Djamil nous fait comprendre que le ‘’bénteñe est un arbre qui trône au cœur de Fass Delorme, ce qui en fait le “symbole de tout le quartier”.

 

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