Publié le 4 Oct 2013 - 02:10
CULTURE – MÉTIER

Ingénieur de son, l'anti fausses notes

 

 

Cette semaine, le quotidien EnQuête s'est intéressé à l'ingénieur de son, à travers un de ceux qui l'incarnent. Un métier de la culture qui ne court pas les rues.

 

El Hadji Malick Ngom dit Ass a embrassé le métier d'ingénieur de son depuis 1997. Âgé de 41 ans aujourd'hui, il s'est révélé comme un spécialiste de grands concerts. Après avoir mis un terme à ses études en classe de Seconde, il s'est d'abord intéressé au métier d'électronicien. Plus tard, il va côtoyer Moustapha Thiam, ingénieur de son dont l'expérience est reconnue au-delà des frontières du Sénégal. El Hadji Malick Ngom bénéficiera d'une formation avec le groupe canadien Nexo, lequel avait réuni à Dakar plusieurs jeunes techniciens qui ne disposaient pas de moyens pour apprendre le métier d'ingénieur de son. En 1997, il fait son baptême du feu avec les salseros réunis autour d'Alassane Ngom au Ravin Night club, dans la banlieue de Dakar. Dans sa progression professionnelle, Ass se retrouve à la console pour les concerts des artistes de la banlieue dont Ndongo Lô. En 2008, il entre dans la cour des grands en assurant un son de qualité au stade Demba Diop à l'occasion du concert de Loyd, un chanteur américain. Un an auparavant, il s'était déjà illustré lors du concert du mythique groupe Kassav au Cices. Et chaque fois que l'artiste Pape Diouf a fait un spectacle au Sénégal et souvent à l'étranger, c'est avec le génie de l'ingénieur de son Ass.

Son ''bureau'' sur une scène qui mesure 10 mètres de largeur sur 12 de longueur : des ailes de son sorties, des basses, des médiums, des câbles, des bumpers accrochés, une table de console située à 52 m du podium. L'ingénieur de son se met aux commandes après avoir pris en compte la direction du vent. Sa mission, c'est d'assurer un franc succès au spectacle.

Le métier d'ingénieur de son requiert surtout un maximum de connaissances électroniques. Il faut comprendre la théorie et la notion de base qui consistent à maîtriser l'électricité, soulever des câbles, remonter par les jacs, monter les platines DJ, les lecteurs K7 ou CD, monter la console, l'ampli, s'initier au rebobinage. Ensuite, il faut remonter vers l'acoustique. Ce sont là autant d'étapes à surmonter dans l'apprentissage du métier d'ingénieur de son. ''On avait le sentiment de faire de l'électronique bien avant pour avoir une bonne notion de base. Parce qu'avant d'être ingénieur, il faut comprendre les paramètres du métier d'abord. L'ingénieur de son, c'est celui qui connaît très bien le système. On doit savoir réparer un câble audio défectueux. Il arrive qu'un ingénieur fasse bien son travail au studio sans savoir comment remédier à une rupture de câble audio. A l'époque des enregistreurs Adat, on vous signalait sur la console qu'un câble s'est détaché. Aujourd'hui, cela est dépassé. On est passé à autre chose. L'ingénieur de son ne fait plus le câblage. Il travaille avec des câbleurs spécialisés'', explique Ass sur l'esplanade de ''La place du souvenir'' où il est présent pour un concert.

 

Grande responsabilité

Avec l'avènement du numérique, la technique a beaucoup évolué dans le métier d'ingénieur de son qui monte le système avec son traducteur de câbles. Il travaille en synergie avec une équipe homogène bien outillée dans l'événementiel. C'est une grande responsabilité : ''L'ingénieur de son est en permanence hanté par l'idée de bien faire son travail. Parce que le succès du spectacle repose sur lui. Il a donc le devoir de satisfaire le public qui s'est déplacé. On n'est pas toujours à l'abri des intempéries comme la pluie par exemple'', avise Ass.

Outre la satisfaction d'un concert sans fausse note, ''le travail d'ingénieur de son est un métier qui nourrit bien son homme''', souffle El Hadji Malick Ngom. A bon entendeur...

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