Publié le 22 Nov 2013 - 12:04
DÉMISSIONS, CHANTAGES, TRAFIC D'INFLUENCE, RÈGLES DE COLLABORATION...

 Macky Sall écrit le Protocole de Koweït City

 

 

Vingt-quatre heures après la démission annoncée de son Dircab adjoint, le président de la République a fixé la ligne rouge de l'humilité pour tous les collaborateurs qui veulent rester avec lui et fait le pari que Dieu n'abandonne jamais ceux qui travaillent au profit des spécialistes de la polémique permanente.

 

Depuis Koweït City où il prend part au sommet afro-arabe, le président de la République a, de manière indirecte, apporté la réplique à Moubarack Lô, son Directeur de cabinet adjoint, qui a annoncé mercredi l'abandon de ses fonctions à la Présidence de la République. Dans un communiqué au ton ferme (et rédigé sous forme d'article de presse) envoyé par le Conseiller technique chargé des relations avec les médias, le président Macky Sall a fixé le cadre de son compagnonnage avec ses collaborateurs. «La première règle à s'appliquer quand on veut travailler avec moi, écrit-il, c'est l'humilité. Ceux qui sont prétentieux, hautains, qui regardent les autres avec condescendance, ne pourront pas rester longtemps avec moi.»

Sans doute exaspéré par les bruits autour de démissions futures, le chef de l'Etat, toujours sans citer son ex-Dircab adjoint, ajoute : «On ne peut pas travailler pour les Sénégalais en se croyant supérieur, directement issu de la cuisse de Jupiter. C'est inadmissible de voir les gens manquer autant d'humilité, alors qu'ils prétendent servir les Sénégalais.» Or, a poursuivi le président Sall, «ceux qui ne peuvent pas se soumettre à cette règle minimale d'ouverture et d'humilité, savoir qu'ils sont des Sénégalais comme les autres, apprendre à travailler avec les autres en toute simplicité sans avoir des prétentions impossibles à satisfaire, ceux-là, s'ils ne sont pas contents parce qu'on ne leur donne pas tout ce qu'ils réclament, peuvent s'en aller».

«Un manque d'humilité inadmissible»

Ces propos du président de la République ont été tenus hier au cours d'une rencontre avec des membres de la communauté sénégalaise installés à Koweït City, la capitale de l’Émirat du Koweït. Et comme pour rappeler que nul n'est indispensable au Palais de la République, Macky Sall a affirmé que «le Sénégal regorge de patriotes compétents, sérieux, sincères, qui veulent travailler. (C'est pourquoi donc) nous travaillerons avec ceux qui pensent au Sénégal avant de penser à eux-mêmes».

A l'endroit de ses proches collaborateurs qui ont décidé de rester avec lui, le président de la République a averti contre le trafic d'influence en ces termes : «Je serai ferme avec tous ceux qui seront tentés d'utiliser leur position, leur proximité avec moi, pour obtenir des faveurs. Je vais immédiatement les sanctionner. Quel que soit ce qui me lie à eux, qu'ils soient des parents proches ou des responsables de mon parti, je ne laisserai pas ce genre de pratiques prospérer.» A cet égard, a-t-il souligné, «j'entends traiter tous les Sénégalais sur un pied d'égalité».

«Être en accord avec le peuple, c'est travailler»

Dans un souci de rafraîchir la mémoire à ses adversaires politiques et (peut-être) à des alliés comme Serigne Mansour Sy Jamil, auteur récent d'une sortie au vitriol sur «la milice du pouvoir» que serait l'Agence de sécurité et d'assistance de proximité (ASP), Macky Sall a conseillé ceci : «Tous ceux (qui) s'épanchent abondamment étaient là, et les Sénégalais ont fait leur choix. Il faut qu'ils nous laissent travailler et les Sénégalais jugeront.» Allusion aux résultats de l'élection présidentielle de mars 2012 et aux législatives du 1er juillet suivant. Pour le président de la République, «se mettre au travail» est «le plus sûr moyen d'être en accord avec le peuple sénégalais.» Puis, dans une ultime envolée «religieuse» visant nettement la «polémique» soulevée par le marabout Mansour Sy Jamil, le Président Sall fait presque un pari. «Laissons ceux qui excellent dans le verbiage inutile s'adonner à leur pratiques. Nous verrons (bien) si Dieu va rétribuer ceux qui parlent et oublier ceux qui travaillent.»

MOMAR DIENG

 

Section: 
Thierno Alassane Sall sur la LFR
POLÉMIQUE AUTOUR DE LA GESTION ÉCONOMIQUE ET DES LIBERTÉS PUBLIQUES L’APR exige des comptes sur la dette et dénonce une dérive autoritaire
FINANCES PUBLIQUES : L'État dans un véritable engrenage 
PLÉTHORE D'ORGANISMES PUBLICS : Ce que coutent les agences
MISE EN ŒUVRE DE L’AGENDA SÉNÉGAL 2050 : Cheikh Diba exhorte l’Administration des douanes à se réinventer
ADMINISTRATION SÉNÉGALAISE : Jean-Baptiste Tine plaide une refondation en profondeur !
VISA POUR LES USA REFUSÉ AUX LIONNES : Sonko hausse le ton, entre souveraineté revendiquée et critiques acerbes
BATAILLE DE POSITIONNEMENT : Pastef vs Pastef 
APRÈS AVOIR PARTICIPÉ AU DIALOGUE L'opposition demande à Diomaye de créer un comité inclusif de suivi
Arrestation de Moustapha Diakhaté
ARRESTATIONS POLITIQUES Entre rupture judiciaire et continuité répressive ?
Tas accuse Pastef de "Clanisme"
PUBLICATION DES RAPPORTS D’EXÉCUTION BUDGÉTAIRE : Diomaye et Sonko font pire que Sall
VOITURE DES DÉPUTÉS À 54 MILLIONS F CFA : La fracture morale
VISITE DE SONKO À PÉKIN : Une diplomatie économique au service de la souveraineté
LIBÉRATION DES DÉTENUS, HAUTE COUR DE JUSTICE, LIBERTÉ DE LA PRESSE : Ces mesures fortes attendues par l'opposition républicaine
FIN DIALOGUE NATIONAL : Mi-figue mi-raisin
SITUATION PARTI SOCIALISTE : Les responsables de Dakar appellent à la réunification
JET PRIVÉ DU PM : Entre fantasmes et réalité
DIALOGUE NATIONAL AU SÉNÉGAL : Incertitudes autour du statut du chef de l’opposition