Publié le 16 Jun 2021 - 11:24
EURO 2020 - FRANCE-ALLEMAGNE (1-0)

Les Bleus en patron contre l’Allemagne

 

Sans faire le spectacle, l'équipe de France s'est contentée de faire le match d'un champion du monde pour lancer son Euro avec un succès idéal contre l'Allemagne (1-0), trop brouillonne pour inquiéter l'arrière-garde française et plombée par un but contre son camp de Mats Hummels.

 

C'était une soirée que l'on attendait depuis trop longtemps pour ne pas la savourer. Plus d'un an et demi après avoir vu le tirage leur offrir le groupe de la mort d'un Euro reporté de 2020 à 2021, les deux derniers champions du monde s'étaient donnés rendez-vous à Munich après avoir rongé leur frein devant les entrées en lice dans le tournoi des vingt-deux autres participants. Entre la France et l'Allemagne, la partie n'aura pas toujours été spectaculaire, mais elle aura été intense. Et si des Bleus solidaires ont longtemps souffert en deuxième période, ils ont pu compter sur un coup de main, ou plutôt de tibia, de Mats Hummels pour arracher un premier succès précieux (1-0) dans la compétition. Le ciel n'est pas encore tout à fait bleu, mais il est déjà dégagé.

Monsieur Pogba

La dernière danse de cette première journée de la phase de groupes de l’Euro aurait pu commencer par un drame, quand un militant de Greenpeace a chuté à grande vitesse sur la pelouse de l’Allianz Arena, heurtant deux personnes à proximité du banc français avant le coup d’envoi. Après la frayeur, l’Allemagne a déployé son 3-4-3 en prenant le contrôle du ballon dans un premier quart d’heure sans grand frisson, la faute à une poignée d’erreurs techniques dans les trente derniers mètres des deux côtés. Sans paniquer, les Français ont commencé à montrer discrètement les crocs, Pogba claquant une tête hors cadre et Mbappé voyant son pétard repoussé par les poings de Neuer. Des premières alertes sur le but allemand, puis un chef d’œuvre : un amour d’extérieur du pied signé Pogba, en feu, pour Hernandez laissé seul sur le côté gauche et auteur d’un centre transformé en ouverture du score par le tibia du pauvre Hummels, bourreau des Bleus en 2014 (1-0, 20e). Les réponses allemandes ? Un coup de casque de Müller, des coups francs sans danger de Kroos, et une reprise trop écrasée de Gündoğan. Rassurés, les champions du monde sont passés en mode gestion et solidarité collective, alors que le duo Varane-Kimpembe ne laisse presque rien passer. Et voilà l'Allemagne qui boucle le premier acte avec six tirs (deux pour les Bleus) et zéro cadré (un pour les Bleus).

Avis de tempête et frustrations

Peu importe les occasions, Rüdiger avait annoncé que son Allemagne n'hésiterait pas à jouer sale pour contrarier l’équipe de France. Résultat, les Tricolores ont choisi de répondre au défi physique, mais subissent aussi le vice de Kimmich, Rüdiger (petite morsure sur Pogba) ainsi qu’un tampon de Gosens sur Pavard réveillant presque les démons de Séville 82. Garanti sans biscotte pour l’esthète de l’Atalanta, pas loin d’offrir quelques minutes plus tôt une balle d’égalisation à Gnabry, dont le plat du pied frôle la barre de Lloris.

Après une entrée en fanfare dans le deuxième acte, Rabiot fracassant notamment le poteau après un service de Mbappé, les Bleus se sont mis dans la tête que l'Allemagne n'était pas venue à l'Allianz Arena pour subir devant les 17 000 privilégiés installés en tribunes. Sauf que Lloris, serein au sol comme dans les airs, n'est pas abandonné par une défense parfois au bord de la rupture. Après la tempête, c'est l'heure des opportunités pour les Bleus et Mbappé, pas verni après un joli pion (logiquement) refusé pour une position de hors-jeu, et un penalty (évident ?) pas accordé après un retour limite d'Hummels. Pas aidés dans les derniers gestes par les entrées de Volland, Sané ou Werner, les Allemands ont finalement terminé la partie par un ultime siège face à la défense recroquevillée mais solide des Bleus. Avant un déplacement dans une enceinte bouillante en Hongrie samedi, l'équipe de France voit déjà les huitièmes de finale se rapprocher.

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