Publié le 11 Jul 2019 - 00:16
EXPLOITATION PETROLIERE ET GAZIERE

Le réseau Siggil Jigeen se positionne

 

Considérant que le Sénégal ne peut se développer sans les femmes qui représentent 52 % de sa population, le réseau Siggil Jigeen entame déjà la plaidoirie pour que cette couche ne soit pas laissée en rade, dans la future redistribution des retombées des ressources pétrolières et gazières.

 

Les femmes n’ont pas attendu le premier baril de pétrole et les premiers cubes de gaz prévus en 2021, pour plaider leur part dans la redistribution des retombées économiques de ces ressources.

En effet, le réseau Siggil Jigeen plaide déjà une répartition équitable des richesses issues de l’exploitation future des ressources gazières et pétrolières en faveur de l’éducation, de la santé et des énergies renouvelables pour les femmes et les jeunes filles.

Dans ce cadre, le réseau a organisé, ce mardi, une conférence de presse, en collaboration avec l’Ong britannique Energie4impact, pour présenter son programme sur l’égalité des sexes, la santé, les droits et le bien-être des femmes et des jeunes filles pour l’atteinte des objectifs de développement durable (Odd).

Ce programme, décliné à travers la campagne ‘’Deliver for good Senegal’’, fait le plaidoyer de la prise en charge des questions du genre dans la redistribution des richesses provenant des ressources pétrolières et gazières. L’idée est de promouvoir l’accès des filles et des femmes à l’énergie propre et durable par l’investissement d’une partie des bénéfices tirés de l’exploitation du pétrole et du gaz dans la promotion des énergies renouvelables.

 ‘’C’est tout à fait injuste que les richesses de ce pays ne puissent être redistribuées de façon équitable et que les femmes et les filles puissent être servies sur les domaines qui les intéressent, particulièrement la santé et l’éducation. Nous avons des gaps de financement énormes sur la santé des femmes et sur l’éducation des filles. Nous voulons qu’il y ait une loi qui définit un pourcentage dédié à ces deux secteurs. Nous voulons qu’on en décide définitivement et que ça soit une loi. Qu’il y ait un pourcentage dédié à l’éducation et à la santé, quel que soit le niveau du budget’’, plaide Safietou Diop, Présidente du réseau Siggil Jigeen.

La campagne ‘’Deliver for good’’ met l’accent sur la prise en charge  de la santé, de l’éducation des femmes et des jeunes filles et du dividende démographique.  Le réseau Siggil Jigeen, organe pilote du projet au Sénégal, considère qu’il est temps d’entamer la réflexion et la plaidoirie pour que les femmes ne soient pas laissées pour compte dans les futures redistributions des retombées économiques des ressources naturelles.

‘’Faut respecter la loi, pour éviter la malédiction du pétrole’’

Par ailleurs, le réseau espère que les autorités prendront les dispositifs idoines pour une bonne gestion de ces ressources. Sur ce point, Safietou Diop et ses camarades demandent que la loi soit respectée, pour éviter de tomber dans la malédiction de l’or noir, comme c’est le cas dans certains pays.

‘’La loi  est claire.  Les  ressources appartiennent au peuple sénégalais et c’est à lui de décider de la manière dont on doit  les gérer. De ce point de vue, nous avons les moyens et les instruments pour mettre en place une bonne gestion. Il faut responsabiliser les autorités que nous élisons nous-mêmes pour qu’il y ait une gestion saine et une gouvernance claire’’, déclare Mme Diop.  

En outre, la campagne ‘’Deliver for good’’ regroupe plusieurs Ong à travers le monde et promeut l’intégration de la dimension genre aux objectifs de développement durable. Lancée en 2016 à Copenhague, au Danemark, la campagne encourage les investissements dans les jeunes filles et les femmes pour atteindre les Odd. En Afrique, le Sénégal et le Kenya ont été choisis pour diriger la phase pilote du programme.

ABBA BA

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