Publié le 15 May 2018 - 18:21
EXPOSITION ‘’L’APPEL DE LA TERRE’’

Oriana Moussali veut un pont entre les anciens et les jeunes

 

Le public a répondu, ce samedi, à ‘’L’appel de la Terre’’. Lancée par la fille du fondateur de l’ancien Café des arts, cette belle exposition, qui se tient aux Almadies, dans le cadre de la 13e édition de la Biennale de Dakar, a pour objectif de revisiter l’œuvre des artistes qui ont fait la renommée de ‘’l’école de Dakar’’.

 

De la classe. De l'élégance. Un public select, trié sur le volet. Bref, un beau monde pour célébrer les ‘’anciens’’ de l’art plastique au Sénégal et en Afrique. Ce samedi, dans cet endroit chic des Almadies, tout était réuni pour que la fête soit belle. Autour de la piscine, les invités se régalent. Ils mangent, ils observent les belles œuvres. Ce soir, les anciens sont à l'honneur : Kré Mbaye, Adama Boye, Chérif Thiam, Datta Seck, Iridi, pour ne citer que ceux-là. Un joli cocktail pour ravir les cœurs, lors du vernissage organisé par la directrice d’Art’A’Dakar, Oriana Moussali. L’artiste revient sur ses ambitions. L’air jovial, elle déclare : ‘’Notre projet est de recenser le patrimoine culturel et de le transmettre. Nous voulons aussi ouvrir une voie à la jeunesse pour qu’elle puisse s’exprimer sans oublier le lien avec ses ancêtres.’’

Estimant qu’il existe un déficit d’information dans le domaine de l’art au Sénégal, la belle dame s’engage à corriger cette lacune. Pour ce faire, il ne faut pas déserter, selon elle. ‘’Il faut rester sur place’’, conseille-t-elle aux artistes.

Oriana est décidée à corriger cette anomalie à travers l’exposition ‘’L’appel de la Terre’’, dans le cadre de la 13e édition de la Biennale de Dakar. Sous ce vocable, l’artiste compte retracer ce dialogue interculturel et hors du temps à travers une collection inédite  (1966 à nos jours). ‘’L’appel de la Terre’’ est ainsi, pour elle, ‘’une rétrospective culturelle et une introduction à l'art du Sénégal depuis son indépendance’’.

Après un long séjour à l'étranger pour les besoins de sa formation en théâtre et dans d’autres domaines de l’art, Oriana est rentrée dans le pays qui l’a vue naître en 1992. Ce pays où elle a grandi et vu ses parents se forger une véritable réputation dans le milieu artistique. A son retour, la dramaturge a une seule envie : ‘’Donner la parole aux artistes qui contribuent au rayonnement de ce pays’’, dit-elle. Chanteuse, danseuse, poète, réalisatrice, chorégraphe, Oriana ne rêve certainement pas d'une république des artistes, mais elle souhaite de tout cœur ‘’que (ses) pairs aient leur mot à dire dans la société’’. Aussi, précise-t-elle rayonnante dans sa veste multicolore, ‘’j'ai remarqué qu'il y a une sorte de cassure entre les artistes de la jeune génération et les anciens. Mon rêve est de pouvoir instaurer un pont entre ces générations’’.

Lors de ce vernissage, environ 50 tableaux ont été présentés au public. C'est que Oriana a de qui tenir. Son père, pendant très longtemps, a été le maître d'un des hauts lieux de rencontres culturelles à Dakar : le Café des arts. Un endroit où se rencontrait la crème de l'élite artistique sénégalaise. La cinquantaine, Samba Ly, ami de la famille, se réjouit : ‘’C'est très important que cette ancienne collection du Café des arts soit revisitée. Ce sont des œuvres qui ont plus de 25 ans. Des œuvres de personnes qui ont contribué au rayonnement de l’’école de Dakar’.’’ Comme au bon vieux temps, les nostalgiques ont été servis.

On discute, on se balade entre deux chefs d'œuvres. Le tout, sous les décibels distillés par le slameur Kemit : ‘’Indépendance chacha’’, chante le slameur, devant un public qui applaudit de temps à autre. Alors, M. Dièye, c'est comment la soirée ? "Convivial. Agréable. Chaleureuse'', témoigne le nostalgique. Les qualificatifs ne manquent pas à ce presque sixties pour décrire son enchantement. Il ajoute : ‘’Comme toute exposition, celle-ci a bien sa particularité. Mais j’ai surtout adoré la parfaite symbiose entre arts musicale et artistique. C'est très bien inspiré pour stimuler les gens. Ces derniers regardent les tableaux avec beaucoup d'intensité.’’ 

MOR AMAR

 

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