Publié le 20 Feb 2018 - 14:28
EXPOSITION D’ART

Caroline Guèye dénonce le pillage maritime

 

L’espace Vema, près de l’embarcadère de Gorée, recevra, du 22 février au 7 mars, une exposition de l’artiste Caroline Guèye. En prélude à cette dernière, l’artiste a fait face à la presse, hier à Dakar, pour présenter aux journalistes une partie des œuvres qui sont exhibées pour dénoncer le pillage maritime.

 

Caroline Guèye est physicienne de l’atmosphère de formation. Elle est devenue plasticienne par passion et par legs. Son cursus académique influence ses choix artistiques, surtout dans les sujets qu’elle traite. C’est ainsi qu’après sa première exhibition intitulée ‘’Les étoiles sur terre’’ à la galerie Kemboury, au Point E, cette artiste franco-togolo-sénégalaise expose en solo à l’espace Vema, près de l’embarcadère de Gorée, du 22 février au 7 mars prochains. Cette fois, elle a décidé de parler du ‘’pillage organisé des poissons africains’’ (Podpa) en intitulant sa présentation ‘’Sos Podpa’’. ‘’Son exposition comporte 34 œuvres, principalement des tableaux au pastel, à l’acrylique, quelques sculptures murales et deux installations’’, renseigne le communiqué de presse. D’ailleurs, quelques-unes d’entre elles ont été dévoilées hier, au cours d’une conférence de presse tenue à l’espace Vema.

Même si la scénographie n’est pas totalement terminée, la dizaine d’œuvres déjà accrochées annoncent une exhibition prometteuse. Caroline Guèye a usé de diverses techniques de travail. Elle est entre la peinture, la tapisserie et les installations. Elles sont de diverses dimensions dont certains imposantes. ‘’Comme si aucun espace n’était assez grand pour contenir ses œuvres souvent de grand format et décrire le malaise que provoque en elle ce pillage organisé, l’artiste s’approprie l’espace Vema, un lieu splendide et spacieux ou ses deux installations monumentales prennent tout leur sens et leur message’’, écrit-on. Ainsi, ils y retrouvent tout leur sens, parce que l’une d’elles occupe tout le centre de la salle. Elle est faite de filets de pêche, de coques de bateau et autres pour dénoncer la pêche illégale et abusive. La deuxième, composée de ‘’milliers d’élastiques suspendus qui composent sa deuxième installation sont, eux, autant d’oscillations et de vagues qui vous entrainent dans un monde qui rejoindra peut-être celui de l’artiste’’, se trouve à l’entrée de la grande salle. C’est également le meilleur endroit pour Caroline pour faire passer son message. ‘’Cela a une signification particulière. A deux pas d’ici (Ndlr : Elle parle des vendeurs qui sont devant l’une des portes du port de Dakar), vous trouverez des vendeurs de filets interdits. Cela répond au thème’’, sourit-elle.

A travers ‘’Sos Podpa’’, Caroline Guèye dévoile d’autres facettes de son travail. Ceux qui connaissaient son travail jusque-là, ne connaissaient que ses talents de fin peintre. Ici, elle dévoile d’autres techniques dont ces installations. Elle dit être plus attirée par ces dernières, actuellement. Elle le sait ou l’a découvert après une résidence d’artistes en Chine. ‘’Si son cursus scientifique, ses voyages et son environnement ont influencé l’œuvre de l’artiste, sa résidence en Chine, près de Beijing, avec un artiste chinois de renommée internationale, aura participé à l’évolution de son travail’’, indique-t-on dans un communiqué. Evolution qu’on sent déjà à travers les quelques tableaux déjà accrochés et dévoilés hier. ‘’De son expérience auprès de cet artiste, ressort une sensibilité nouvelle qui non seulement guide ses créations, mais l’incite à utiliser de nouveaux matériaux. Ses installations et sculptures murales en bronze en sont sans doute le résultat’’, ajoute-t-on. Quant à sa tapisserie, elle a pris du temps pour la confectionner et doit son résultat aux Manufactures des arts décoratifs de Thiès (Msad).

En outre, 18 des œuvres qui seront exposées seront au pastel. Un clin d’œil ou hommage au grand-père de Caroline Guèye, l’artiste togolais Paul Ahyi. Celui-là même qu’on appelait le ‘’Picasso africain’’ et qui est l’auteur du drapeau togolais. ‘’C’est vrai que mon grand-père faisait beaucoup d’œuvres au pastel et j’ai grandi autour de ses tableaux. Ma mère me disait tout le temps, en voyant mes premières réalisations : ‘Tu peins comme ton grand-père’’’, raconte-t-elle.

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