Publié le 6 Nov 2017 - 13:42
FIN 22e FESTIVAL CINEMA D’AUTEUR

Palmarès cosmopolite

 

Ils sont de l’Iran, de l’Ukraine, du Maroc, du Brésil et de la Géorgie, les lauréats de la 22e édition du Festival international du cinéma d’auteur de Rabat. Les résultats ont été donnés samedi au Théâtre Mohamed V.

 

Au moment où Tunis déroulait le tapis rouge aux festivaliers de la 51e session des Journées cinématographiques de Carthage (JCC) ce samedi, pour son ouverture, Rabat déroulait, une dernière fois, le sien aux participants de la 22e édition du Festival international du cinéma d’auteur de Rabat pour sa clôture, au Théâtre Mohamed V. A cette occasion, les résultats ont été dévoilés. Le Grand Hassan II est allé à la réalisatrice géorgienne Rusudan Glurjidze, pour son film ‘’La maison des autres’’. ‘’Deux familles ont vécu la courte, mais foudroyante guerre en Abkhasie. Comme elles se trouvent du côté des vainqueurs, elles reçoivent l’autorisation de s’installer dans les maisons des vaincus partis à la hâte. Cependant, les deux familles ne sont pas en état d’y commencer une autre vie : la guerre se poursuit dans leur vie quotidienne, le combat déchire leurs âmes’’.

Une histoire touchante, très profonde, mais contée avec tellement de sensibilité, ce qui lui donne son cachet à la fois pénible et émouvant.

Le jury international, pour sa part, a décidé de décerner son Grand Prix au cinéaste César Augusto Acevedo pour son film ‘’Terre et ombre’’. En outre, il s’est insurgé contre les censures sur le film ‘’Poésie sans fin’’ d’Alejandro Jodorowsky. ‘’Le jury regrette les coupes faites dans le film d’Alejandro. Le jury n’a pas pu voir le film, comme l’a voulu son réalisateur. C’est pour cela qu’il a décidé de ne pas l’intégrer dans la compétition. Comme son titre ‘Poésie sans fin’, la poésie ne doit pas être coupée, elle doit remplir notre vie’’, a déclaré le président du jury et non moins éminent réalisateur marocain Faouzi Bensaïdi.

En effet, lors de la projection de ‘’Poésie sans fin’’, il y a eu sept coupures de scènes jugées choquantes par un comité de visionnage marocain. Ce qu’a dénoncé le jury international. Le cinéaste marocain Nour-Eddine Lakhmari, auteur de ‘’Burn Out’’, a également dénoncé ces restrictions. ‘’Aux politiciens, je dirais : c’est dans la culture qu’il faut investir’’, a-t-il lancé. Dans ce cas, il ne devrait peut-être plus avoir de restrictions. En attendant d’en arriver-là, le jury international de la 22e édition du Festival international du cinéma d’auteur de Rabat a décidé de ne juger que 12 films sur les 13 en compétition au début. Le prix de la Meilleure interprétation masculine a été attribué à Shakib Ben Omar, pour son rôle dans ‘’Mimosas’’ d’Olivier Laxe. Chez les femmes, la palme est revenue à Katia qui a joué dans ‘’Falling’’ de l’Ukrainienne Marina Stepanska.

Le jury de la critique a, quant à lui, décerné son prix au film ‘’Daughter’’ de l’Iranien de Reza Mirkarimi. Ce cinéaste, avec peu de moyens, a su livrer une pellicule de haute facture avec des acteurs à la hauteur. Mais si les trois critiques de cinéma ont décidé d’en faire leur lauréat, c’est pour le message universel qu’il véhicule. Le public a également eu son prix à décerner. Il l’a donné à un Iranien, Mehrad Oskouei, pour ‘’Des rêves sans étoiles’’. Un film qui retrace le vécu difficile de mineures délinquantes au passé lourd, malgré leur très jeune âge. On sort forcément de son visionnage bouleversé.

La cérémonie de clôture a été l’occasion, pour les organisateurs, de rendre une fois encore hommage à des acteurs du cinéma. Hier, c’était au tour de l’actrice marocaine Amal Ayouch de monter sur la scène du Théâtre Mohamed V. Profitant de la tribune qui lui est offerte, elle a fait un plaidoyer en faveur des enfants naturels. Marraine de l’association Solidarité féminine qui se bat pour le respect des droits des enfants, Amal Ayouch a dénoncé un arrêté empêchant aux enfants nés hors mariage d’être reconnus par leurs pères. ‘’L’intérêt supérieur de l’enfant est primordial. Il faut une harmonisation des textes en vigueur au Maroc qui permettrait de régler toutes les inégalités existantes. Il faut se départir de cet arrêté qui nie la filiation parentale, dès lors que l’enfant naît hors mariage’’, accuse-t-elle. Elle pense que cet arrêté est désuet. ‘’Aujourd’hui, il est possible de faire un test ADN’’, propose-t-elle. Un hommage a également été rendu au cinéaste suédois Roy Anderson.  

BIGUE BOB (Envoyée spéciale à Rabat)

 

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