Publié le 14 Apr 2016 - 19:25
FINANCEMENT DE L’EMPLOI DES JEUNES

Ces manquements relevés par l’ancien Dg de l’Ofejban

 

Le Projet d’appui à la promotion de l’emploi des jeunes et des femmes ne peut atteindre ses objectifs que si le gouvernement procède à un suivi rigoureux des projets financés mais aussi à un contrôle de l’argent déposé auprès des banques partenaires. L’alerte est de l’ancien Directeur général de l’Office pour l’emploi des jeunes de la banlieue (Ofejban).

 

L’ancien Directeur général de l’Office pour l’emploi des jeunes de la banlieue (Ofejban) est enthousiaste quand il s’agit d’évoquer la question de l’emploi des jeunes. Une problématique qu’il urge, selon Boubacar Ba, de régler très rapidement si le gouvernement veut réussir sa mission.

Macky Sall, candidat à la présidentielle de 2012, avait promis 500 000 emplois par an pour les jeunes une fois à la magistrature suprême. Un défi que son gouvernement peine à relever malgré la décision que le chef de l’État avait prise de supprimer certaines Agences destinées à promouvoir l’emploi des jeunes. Tout est aujourd’hui regroupé dans une seule et unique entité : l’Agence nationale pour la promotion de l’emploi de jeunes (ANPEJ). Mais Boubacar Ba a nourri beaucoup d’espoir quand il a entendu parler d’un Projet d’appui à la promotion de l’emploi des jeunes et des femmes (PAPEJF) financé à hauteur de 18 milliards de F CFA par la Banque africaine de développement et l’État du Sénégal. Pour lui, avec un tel budget, le programme pouvait financer une masse critique de jeunes.

Malheureusement, il prévient que le PAPEJF risque de produire les mêmes résultats que les projets précédents. C’est-à-dire qu’au terme de la durée du projet (5 ans), le PAPEJF risque de ne pas financer plus de 1 000 jeunes. Déjà, seuls 150 jeunes ont bénéficié du financement du projet depuis son lancement. ‘’Il n’y a pas un contrôle rigoureux par rapport au financement de ces projets. Souvent, une autorité vous recommande de lui financer un programme de 100 millions sur l’argent destiné aux jeunes. Quand on le finance, au bout d’un an, c’est de l’argent qui disparaît au détriment des jeunes alors que les autorités ne savent même de quoi il s’agit’’, révèle M. Ba. Cette pratique qui a toujours existé, surtout sous l’ancien régime du Président Abdoulaye Wade, risque, dit-il, si le gouvernement actuel n’y prend garde, ‘’d’anéantir ses ambitions de trouver du financement pour les projets des jeunes’’.

Responsabilités des banques partenaires

‘’On est en train de biaiser le programme initié par l’Etat du Sénégal au profit des privés, voire des tiers pour lesquels les taux de remboursement sont beaucoup plus élevés’’, alerte-t-il.

Pour Boubacar Ba donc, le problème relatif au financement de l’emploi des jeunes est à chercher dans ces institutions financières. Car, il dit ne peut pas comprendre que l’Etat bénéficie de 17 milliards de F CFA de la Banque africaine de développement, plus les autres opportunités de financement dont il dispose, et que le problème de financement de l’emploi des jeunes se pose encore avec plus d’acuité. ‘’Les projets ne sont pas bancables pour les jeunes parce que tout simplement les objectifs sont détournés. Il faut que le président de la République le sache et qu’il envoie des auditeurs auprès de ces institutions pour qu’elles disent où se trouve l’argent ? L’ancien Dg de l’Ofejban accuse aussi certains agents de l’administration d’être de connivence avec ces banques. Ces responsables, charge-t-il, sont souvent responsables. ‘’Ils ne jouent pas franc jeu et profitent de l’argent de l’Etat destinés aux jeunes. L’Etat doit arrêter ça immédiatement’’, dit-il.

Par ailleurs, face à la montée du terrorisme, Boubacar Ba pense que les jeunes ont, aujourd’hui, besoin d’être occupés. Malheureusement, constate-il, ‘’tel n’est pas encore le cas. Et les jeunes qui ont déposé leurs projets attendent des années sans trouver de financement’’. Pourtant, de l’avis de l’ancien responsable du Parti démocratique sénégalais, ‘’la résolution du problème de l’emploi des jeunes passera par l’auto entrepreneuriat’’. Car,  poursuit-il, ‘’ce n’est pas le patronat sénégalais qui a des contraintes pour faire fonctionner ses entreprises qui va aider le gouvernement à trouver de l’emploi pour les jeunes et les femmes’’. 

 

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