Publié le 28 Jan 2016 - 11:23
FONDS DE DEVELOPPEMENT AUX CULTURES URBAINES

Le mouvement hip-hop s’explique

 

Après une rencontre avec le Président Macky Sall, le week-end passé, les représentants du mouvement hip-hop ont tenu à informer leurs pairs des promesses annoncées. Ils ont fait face à la presse hier à la Maison de la culture Douta Seck, à cet effet.

 

‘’Vous le méritez. Le Sénégal est la première puissance hip-hop en Afrique. Vous avez montré un dynamisme extraordinaire. Vous pouvez avoir plus.’’ Ainsi s’est exprimé le conseiller du ministre de la Culture et de la Communication, Aziz Dieng, hier au cours d’un point de presse que donnaient des membres du mouvement hip-hop. Il faisait référence au fonds de développement aux cultures urbaines que leur a promis le Président Sall. D’ailleurs, c’était pour partager cette information avec le reste de leurs pairs qu’Awadi, Simon, Malal Talla et cie avaient invité la presse. ‘’Le Président a dit qu’il donnerait aux cultures urbaines 250 à 300 millions’’, a annoncé Awadi. ‘’On n’y est pas allé en tant qu’organisation. C’est vendredi soir qu’on nous a appelé chacun. En y allant, on ne savait pas que cela allait se faire’’, a-t-il ajouté. Il a tenu à préciser que ce n’est pas un rappeur qui va gérer l’argent. On veut que ce fonds soit géré par un comité comme le Fopica. 

Ce serait l’idéal pour une gestion  transparente’’, a-t-il dit. Encore qu’on n’est qu’à l’étape de projet. ‘’On n’est pas là aujourd’hui pour dire ce que l’on doit faire avec cet argent. Il faudrait d’abord que cette promesse se concrétise’’, a prévenu Fou Malade. Venu assister à cette rencontre, le ministre conseiller et facilitateur de la rencontre entre les acteurs culturels et le Président Youssou Ndour a rassuré ses hôtes. ‘’Le Président tient toujours ses promesses. Macky Sall ne promet jamais des choses qu’il ne fera pas’’, a-t-il assuré. Seulement, il a précisé : ‘’l’Etat est lent mais ce n’est pas de sa faute. C’est le système qui est ainsi’’. Aussi a-t-il ajouté : ‘’Quand on n’est pas dans le système, on se dit qu’on peut faire ceci et cela, mais on ne le fait pas. J’ai été au ministère de la Culture, je sais comment ça marche. Quand tu n’es pas dedans, tu ne vois pas tout ce qui se fait. Même si je conçois que le ministère de la Culture doit être renforcé, on doit tout de même féliciter ses agents.’’

‘’Cet argent n’est pas l’argent de Macky Sall…’’

Sur un autre registre, certains s’inquiètent que cet argent, promis à une année d’une probable élection électorale, ne soit qu’un appât. ‘’Ce n’est pas parce qu’on nous a donné de l’argent que nous allons battre campagne pour qui que ce soit. On n’a, en aucun moment, parlé de politique. On est assez mûr pour ne pas nous laisser entraîner dans la politique. Et si le fonds est mis en place, n’importe qui peut déposer son projet. On n’est pas allé là-bas pour nous nous’’, a fait savoir Awadi. Fou Malade est allé plus loin : ‘’Le hip-hop a 27 ans et est aujourd’hui un pouvoir.

Mais le hip-hop ne délègue pas son pouvoir. Ce fonds-là, nous le méritons et méritons même plus et sans condition politique. Pourquoi ne devrait-on pas prendre l’argent que l’Etat nous donne ? Ce n’est pas l’argent de Macky Sall. C’est l’argent du contribuable sénégalais que l’on redistribue à des Sénégalais.’’ C’est pourquoi le patron de Guédiawaye hip-hop a soutenu que ‘’le Président n’a pas dit qu’il allait inviter les rappeurs pour qu’ils soutiennent sa campagne. On n’est pas dans ça. On n’est pas en train de nous unir, non plus parce qu’il y a de l’argent. On ne doit même pas nous isoler. On n’a pas ce droit. On doit forcément aller vers l’Etat. Je ne dis pas pour demander, mais pour exiger notre part’’. Également, quand ‘’le ministère n’arrive pas à donner des réponses effectives et efficaces, on doit chercher à parler au Président. Moi, j’ai toujours travaillé avec l’Etat. N’ayons pas le complexe de rencontrer un président de la République’’, a-t-il conclu.

En outre, les cultures urbaines mériteraient même plus que la somme annoncée. ‘’Je n’ai rien contre le cinéma. C’est un fonds d’un milliard qui lui est alloué et le cinéma sénégalais n’est pas regardé, n’est pas vu ici. C’est important de comprendre que la culture hip-hop, c’est de l’entrepreneuriat. Un groupe de rap est une entreprise. Et les hip-hoppeurs forment des gens avec des sous étrangers, alors qu’il y a de l’argent chez nous’’, a défendu Malal Talla alias Fou Malade. 

BIGUE BOB

 

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