Une gestion chaotique du directeur Omar Boun Khatab Sylla dénoncée

Les travailleurs de la société Dakar Dem Dikk sont en colère contre leur directeur Omar Boun Khatab Sylla. Ils exigent de meilleures conditions de travail, réclament, entre autres, l’audit de la demande des pièces de rechange et la publication de l’audit du personnel.
Le secteur du transport est en pleine ébullition. Alors que les usagers souffrent de la grève des transporteurs de bus Tata, les travailleurs de la société Dakar Dem Dikk haussent le ton et menacent. Un bras de fer interminable oppose ces derniers à leur directeur Omar Boun Khatab Sylla qui n’aurait pas respecté les promesses qu’il avait tenues. Rouges de colère, les travailleurs ont organisé, hier, au siège de la CNTS/FC, une conférence de presse pour dénoncer sa gestion ‘’chaotique’’ et ‘’hasardeuse’’.
Une situation qu’ils jugent paradoxale, puisque dès sa prise de service, M. Sylla a bénéficié d’un accompagnement de l’Etat de 5 milliards 300 millions F CFA. Secrétaire général du Syndicat nouveau des travailleurs de DDD (SNT/3D), Masseck Ndiaye peste : ‘’Le relèvement du parc automobile, qui était notre principale doléance, n’a pas été satisfait. Les usagers restent plus d’une heure dans les arrêts de bus en attendant l’arrivée d’un bus de Dakar Dem Dikk.’’
De plus, note-t-il, l’offre de transport dans la région reste ‘’quasi-médiocre’’, malgré ‘’l’achat de toutes les commandes des pièces de rechange’’ dont on leur a fait part. ‘’Il n’y a aucun avancement au niveau du parc, depuis le départ de Moussa Diop (ancien DG)’’, regrette le porte-parole du jour, qui se demande si la commande a été finalement payée et reçue. Il déplore également le fait qu’il n’y ait pas d’acte permettant de motiver ceux qui travaillent au niveau des services techniques. ‘’Il faut, dit-il, que les techniciens soient motivés pour que le parc soit relevé’’.
Recul des acquis sociaux
En tout cas, le SNT/3D dénonce le recul des acquis sociaux. Les conditions de travail du personnel deviennent de plus en plus précaires, selon le syndicat. ‘’Plusieurs gares de Dakar Dem Dikk restent sans chalets et les équipages sont laissés à eux-mêmes, sans hygiène et sécurité, de même que les ateliers de service technique entre autres’’, dit-il.
Ainsi, ‘’l’amélioration des conditions de travail, qui était la deuxième revendication des travailleurs à l’arrivée du M. Sylla, serait restée sans réponse. ‘’Les dettes sociales s’accumulent de jour en jour et de mois en mois. Les prestations familiales ne sont pas payées depuis plus de trois trimestres, de même que les accouchements. Une situation inédite à Dakar Dem Dikk. Les coopératives d’habitat courent derrière quinze mois de non-reversement de leurs cotisations par la direction générale, de même que l’IPM (assurances, amicales, etc.)’’, a listé Masseck Ndiaye.
‘’Tous les acquis sociaux sont aujourd’hui remis en cause (plus de prêts sociaux, ni prêts de baptême)’’, insiste-t-il. De ce fait, le Syndicat nouveau des travailleurs de Dakar Dem Dikk exige le paiement de toutes les dettes sociales, le retour des prêts sociaux et ‘’une meilleure implication des partenaires sociaux’’ dans la gestion de certains dossiers liés à la pérennité de l’entreprise.
‘’Recrutement abusif’’ de prestataires
Sur un autre registre, le Syndicat du nouveau travailleurs de DDD dénonce avec vigueur ‘’le recrutement abusif’’ de prestataires dans l’entreprise. Il demande ‘’son arrêt immédiat’’ et exige la promotion de tous les agents ayant plus de dix ans dans leur corps, à commencer par les receveurs de matricule 305 et le classement immédiats des techniciens en catégorie THQ et le remplacement des postes vacants.
D’ailleurs, le SNT/3D exige l’audit de la demande des pièces de rechange, la publication de l’audit du personnel que la direction générale elle-même avait ordonné en fin décembre 2020. Enfin, le SNT/3D demande à l’Etat du Sénégal l’exclusivité de l’exploitation du BRT, car ‘’sans cela, la moitié des travailleurs de DDD risque de perdre leur travail’’.
Masseck Ndiaye explique : ‘’Si le BRT commence à rouler, on va perdre 20 lignes ; 1 600 agents devraient perdre leur travail. Sans parler du TER. Le SNT/3D demande aussi l’insertion des travailleurs de DDD dans le Programme des 100 000 logements.’’
BABACAR SY SEYE