Publié le 6 Dec 2022 - 19:55
HUITIÈME DE FINALISTE DU MONDIAL-2022

 Les Lions à la loupe

 

Après l’élimination du Sénégal à la Coupe du monde 2022, la prestation des 20 Lions utilisés par Aliou Cissé est passée à la loupe.

 

Édouard Mendy : vacillant

Le portier des Lions, qui a joué toutes les quatre rencontres, a démarré la Coupe du monde à l’image de son début de saison difficile avec Chelsea. Aligné dans le but contre les Pays-Bas pour la première sortie du Sénégal au Mondial, Mendy n’a pas été totalement à la hauteur. L’ancien Rémois n’a pas été irréprochable sur les deux buts encaissés face à la Hollande (0-2). Aliou Cissé le reconduit face au pays hôte. À l’image de ses coéquipiers, Édouard a sorti le grand jeu pour maintenir les champions d’Afrique en vie, grâce à deux arrêts décisifs. Il a également été présent contre l’Équateur (1-2) en match de la troisième journée. Contre l’Angleterre (3-0), Édouard Mendy n’a pu rien faire face à la furie des Three Lions.

Kalidou Koulibaly : peut mieux faire

En bon capitaine, Kalidou Koulibaly a joué sa partition en essayant de garder solide l’arrière-garde. Il fait partie des joueurs les plus utilisés par Aliou Cissé pour avoir joué les quatre matchs du Sénégal et pendant les quatre-vingt-dix minutes de jeu. En plus d’avoir été, tant bien que mal, solide dans l’axe, il s’est montré décisif en palliant le déficit offensif de ses coéquipiers. Lors de la ‘’finale’’ du groupe A contre l’Équateur, l’ancien joueur du Napoli a ébloui le stade Khalifa International de Doha en inscrivant le but de la victoire (1-2) qui a donné la qualification au second tour aux champions d’Afrique. Cette prestation grandiose lui avait d’ailleurs valu le trophée d’Homme du match. Malgré ses efforts, le défenseur de Chelsea n’a pas réussi à mener son bateau à bon port.

Abdou Diallo : transparent

Partenaire de Kalidou Koulibaly dans l’axe, Abdou Diallo n’a pas été aussi bon que son binôme. Mais le défenseur de Leipzig peut bénéficier de circonstances atténuantes. Face à la blessure de Fodé Ballo-Touré et les soucis administratifs de Jakobs, il a été choisi pour dépanner à gauche de la défense sénégalaise. Hésitant dans ses relances, Diallo a concédé beaucoup de balles perdues. Il a même cédé sa place à cause d’une douleur musculaire à la cuisse. Il a pu retrouver sa place dans l’axe pour le reste des rencontres des Lions. Mais ses états de service ne sont pas pour autant rassurants, malgré les victoires contre le Qatar et l’Équateur.

Pape Abou Cissé : le mauvais joker

Pape Abdou Cissé fait partie de ces joueurs qui n’ont pas su saisir leur chance durant ce Mondial. Avec le décalage de Diallo à gauche, le défenseur central de l’Olympiakos a été associé à Koulibaly dans l’axe, contre les Pays-Bas. Pour beaucoup d’observateurs, l’ancien joueur de l’AS Pikine n’a pas été à la hauteur des attentes. Ses erreurs de replacement ont été pointées du doigt lors des deux buts des Oranjes. Il a ensuite fait son entrée en jeu face au Qatar (à la place de Jakobs, 78e). Quelques secondes après, le Sénégal concède un but (2-1). Mais là, le timing du changement est condamnable.

Ismaël Jacobs : un avenir prometteur

Avec le manque de compétition de Saliou Ciss, Ismail Jakobs est retenu par Aliou Cissé dans la liste de 26 joueurs pour être la doublure de Ballo-Touré. Ce dernier se blesse à quelques jours de l’entrée en lice des Lions, mais Jakobs est rattrapé par des soucis administratifs. Sa participation au plus grand rendez-vous du football international est compromise. Heureusement, les choses sont allées en sa faveur. Il doit attendre sur le banc contre les Pays-Bas. Comme un signe du destin, Abdou Diallo se blesse, le joueur de l’AS Monaco va faire son entrée en jeu. Il passe une demi-heure sur la pelouse du stade Al Thumama et réussit une prestation correcte. Ce qui lui donne droit à trois titularisations convaincantes dans ce Mondial. Jakobs est la révélation côté sénégalais durant cette campagne au Qatar. Son avenir en sélection est prometteur.

Youssouf Sabaly : la priorité à droite

Grand absent de la Can-2021 au Cameroun, Youssouf Sabaly a réussi son retour en sélection à la Coupe du monde Qatar-2022. Pour sa 2e participation à une phase finale de Mondial, le défenseur du Bétis Séville s’est illustré sur le côté droit de la défense sénégalaise. Son apport offensif vient compenser amplement ses prestations défensives parfois moins solides. Durant toute la compétition, l’ancien Bordelais a répondu présent par ses courses et son aisance technique. Son association avec Iliman Ndiaye a donné du tournis aux Équatoriens. Il a été un des soldats de Cissé toutes les heures de la mission qatarie.

Pape Guèye : peut mieux faire

Pape Alassane Guèye fait partie des joueurs sénégalais qui souffrent d’un temps de jeu insuffisant dans leur club. Sa place dans l’entrejeu des Lions n’est donc pas garantie. Mais le milieu de terrain de l’Olympique de Marseille peut espérer profiter des occasions qui lui seront offertes pour se mettre en exergue. Devant l’obligation de gagner pour passer, le coach lui a lancé la perche en le titularisant face à l’Équateur. Le bonhomme a pu tirer son épingle du jeu avec un match satisfaisant, même s’il a manqué un peu de rythme dans ses remontées de balle. Son entrée en jeu en huitième de finale n’a rien changé au destin des Lions.

Gana Guèye : le boss du milieu

Son importance au milieu de terrain ne souffre d’aucun doute. Idrissa Gana Guèye a encore tenu son rang durant cette campagne des Lions au Qatar. Son engagement, son abattement dans l’entrejeu a permis aux Sénégalais de mettre un pressing à l’adversaire et de lui imposer leur jeu. Il a été magistral contre l’Équateur avec sa position derrière l’attaquant. Mais son élan a été coupé par sa suspension à cause d’un cumul de cartons jaunes. Son absence a été largement sentie lors du huitième de finale face à l’Angleterre.

Nampalys Mendy : en baisse de régime

Faisant partie du onze type de la dernière Coupe d’Afrique des nations, Nampalys Mendy s’est imposé comme un élément incontournable au milieu de terrain. Mais son manque de temps jeu à Leicester ne l’a pas beaucoup aidé. Après un début de match assez satisfaisant contre les Pays-Bas, l’ancien Niçois, à l’instar de toute l’équipe, a sombré en fin de partie, noyé par De Jong et sa bande. Mendy a pu se ressaisir par la suite contre le Qatar et l’Équateur. Face à la machine anglaise, le joueur des Foxes n’a pas eu assez de coffre pour contenir la paire Bellingham – Henderson.

Pape Matar Sarr : dur apprentissage

Champion d’Afrique au Cameroun, Pape Matar Sarr a découvert la Coupe du monde au Qatar. Mais l’apprentissage du Mondial n’est pas aussi facile, même s’il a déjà connu une Coupe du monde des moins de 20 ans. Entrée en cours de jeu contre le Qatar (13 minutes sur la pelouse), l’ancien pensionnaire de Génération Foot a réussi plus ou moins à tirer son épingle du jeu. Lancé dans le chaudron face à l’Angleterre, le gamin a eu la malchance de rentrer au moment où le Sénégal avait presque perdu la main.

Cheikhou Kouyaté : le dur à cuire

Malgré sa rétrogradation sur le banc, Cheikhou Kouyaté reste toujours un joueur précieux pour Aliou Cissé. Il en a encore fait la preuve contre les Pays-Bas. Aligné dans l’entrejeu aux côtés de Nampalys Mendy et Idrissa Gana Guèye, le sociétaire de Nottingham Forest a été présent sur tous les duels avec les Oranjes. Son abattage et sa combativité ont permis de maintenir les Lions debout pendant plus d’une heure de jeu. Sa sortie en seconde période (63e, Pape Guèye) a créé un déséquilibre dans le milieu de terrain sénégalais, qui a profité aux Hollandais. Malheureusement pour lui, il ne rejouera plus dans ce Mondial à cause d’une blessure.

Pathé Ismaël Ciss : au goût d’inachevé

Un Ciss peut en cacher un autre ! Saliou Ciss n’étant pas apte, la famille Ciss a été représentée au Qatar par Pathé Ismaïl Ciss. Le milieu de terrain du Rayo Vallecano a fait bonne impression lors de sa première avec les Lions en amical contre la Bolivie (2-0). Il était donc attendu pour confirmer à la Coupe du monde. Titularisé face à l’Équateur, l’ancien milieu de terrain de Diambars a tenu toutes les promesses. C’est dans cette logique qu’il est reconduit en huitièmes de finale. Mais Ciss n’a pas pu maintenir cette dynamique et n’a pas fait mieux que ses compères de l’entrejeu. Il a même été remplacé à la mi-temps par Aliou Cissé. Ce qui laisse un goût d’inachevé chez ses admirateurs qui en attendaient plus.

Krépin Diatta : le grand flop

Absent à la Can-2021, Krépin Diatta était très enthousiaste de retrouver la Tanière. Présent au Mondial Russie-2018, il était attendu pour pallier l’absence de Sadio Mané en attaque. Visiblement, le joueur de l’AS Monaco n’a pas encore retrouvé la totalité de ses moyens. Auteur d’une prestation passable contre les Pays-Bas et le Qatar, il a été relégué sur le banc face à l’Équateur. Il doit son retour dans le onze de départ aux réaménagements apportés par Cissé, du fait de la suspension de Gana Guèye. Un retour manqué pour l’ancien d’Oslo Academy.

Ismaïla Sarr : le leader offensif

En l’absence de Sadio Mané, Ismaïla Sarr a hérité du statut de leader technique, notamment dans l’attaque sénégalaise. Le joueur de Watford a essayé tant bien que mal que tenir ce rang. Transparent lors des deux premières sorties de l’équipe, l’enfant de Saint-Louis a arboré fièrement ce costume lors de la rencontre décisive face à l’Équateur. Il a montré la voie aux Lions en transformant le penalty qu’il a lui-même provoqué. Rudement marqué par Walker contre l’Angleterre, Sarr n’a pas pu montrer grand-chose.

Boulaye Dia : l’inefficace

Il est devenu l’attaquant n°1 d’Aliou Cissé. Malgré son statut, l’attaquant de la Salernitana n’a pas fait oublier Sadio Mané en termes d’efficacité devant le but. L’ancien joueur de Villarréal s’est plutôt illustré par son manque de lucidité dans la surface de réparation adversaire. Auteur d’un but, cadeau de la défense qatarie, Dia a loupé la plupart des occasions que l’équipe s’est créée.

Bamba Dieng : le joker de Cissé

L’attaquant de l’Olympique de Marseille a été le joker d’Aliou Cissé durant cette compétition. Démarrant les matchs sur le banc, l’ancien sociétaire de Diambars fait partie des choix privilégiés du coach pour les changements offensifs. Mais son entrée n’a pas toujours donné les résultats escomptés, sauf contre le Qatar. Bamba Dieng a marqué son premier but en Coupe du monde contre l’équipe qatarie sur une passe d’Iliman Ndiaye.

Ilimane Ndiaye : le dynamiteur

Il était le chouchou des Sénégalais à cette 22e édition de la Coupe du monde. Ayant débuté sur le banc contre les Pays-Bas et le Qatar, la titularisation d’Iliman Ndiaye est devenue une volontaire populaire, surtout après sa passe décisive pour Dieng contre le Qatar. Aliou Cissé a fini par se plier aux exigences des Sénégalais en l’alignant à droite de l’attaque contre l’Équateur. Et le jeune sociétaire de Sheffield United n’a pas déçu. Ses dribbles et ses courses ont dynamité la défense équatorienne. Il était attendu sur le même registre contre l’Angleterre, mais le coach en a décidé autrement.

Famara Diédhiou : dure tête

Il a été sur le banc le plus long du temps au Qatar, mais la convocation de Famara Diédhiou n’a pas été inutile. L’attaquant d’Alanyaspor, en Turquie, s’est fait remarquer d’une tête rageuse pour le 2e but des Lions contre le Qatar, pour sa seule titularisation. Il est ensuite entré en seconde période contre l’Angleterre, mais ses dix-neuf minutes de jeu n’ont pas changé le cours du match.

Fodé Ballo-Touré, Nicolas Jackson : les pigistes

Fodé Ballo-Touré et Nicolas Jackson ont fait de courtes apparitions durant cette 22e édition de la Coupe du monde. Le jeune attaquant de Villarreal a remplacé Krépin à la 74e mn. Ballo-Touré, pour sa part, a remplacé Jakobs (84e) contre la Hollande (3-0).

LOUIS GEORGES DIATTA

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