Publié le 3 Oct 2018 - 19:13
KHALIFA SALL, DEBOIRES JUDICIAIRES…

La grande confession de Barth

 

Visiblement très amaigri, Barthélémy Dias est revenu, hier, sur son séjour carcéral, ainsi que les secousses qui traversent la coalition Taxawu Dakar depuis l’emprisonnement de leur leader Khalifa Sall.

 

‘’Je le jure sur la sainte Bible : tous ceux qui ont lâché Khalifa Sall peuvent mettre une croix sur leurs mairies, parce que Dakar n’a jamais voté pour eux, mais pour Khalifa Ababacar Sall’’. En attendant que Moussa Sy, Banda Diop, Alioune Ndoye et Cie apprécient, le maire de Mermoz - Sacré-Cœur, Barthélémy Dias, toujours égal à lui, s’est lancé hier dans un grand oral riche en couleurs.

Convaincu que sans Khalifa Sall, aucun des élus de la coalition Taxawu Dakar, en 2014, ne serait maire, il en appelle à plus d’engagement de ce qui reste de leur groupe. ‘’Je le dis avec conviction : aux locales de 2014, Mermoz - Sacré-Cœur a voté massivement Khalifa Sall avant de voter Barthélémy Dias. Il en est de même dans toutes les autres communes que nous avons remportées. Ça, si nous ne le comprenons pas, nous sommes perdus. Allez demander à l’ancien maire de Fann-Point E, Dr Malick Diop, qui est mon ami. Demandez-lui pourquoi il a perdu le scrutin en 2014’’, clame Barth tout haut.

Pour lui, Khalifa, c’est la ‘’dignité, la constance et l’endurance’’. Khalifa, c’est aussi, explique Barth, le ‘’khalife’’ choisi par les Dakarois à qui il demande de ne jamais l’abandonner dans cette épreuve dans laquelle le régime actuel l’a plongé. Il déclare : ‘’Nous n’allons pas acter la forfaiture. Tous les socialistes font aujourd’hui confiance à Khalifa Sall. Et au-delà du Parti socialiste, tous les gens épris de justice sont avec lui.’’

Pendant que Macky Sall et son régime revendiquent des sondages qui leur donneraient vainqueur dès le premier tour, le maire de Mermoz - Sacré-Cœur aussi défend ses chiffres. Pour lui, Khalifa qui, aux dernières élections locales, avait remporté 16 des 19 communes de Dakar, passerait dès le premier tour, s’il se présente à la présidentielle de 2019. ‘’Macky Sall, dit-il, le sait très bien parce que nous avons les mêmes chiffres. Ces sondages, l’Union européenne et tous les partenaires le détiennent. Car Dakar, c’est plus de 60 % de l’électorat et c’est acquis à Khalifa Sall qui en est le khalife’’.

Ainsi, estime Barth, les départs notés çà et là ne peuvent avoir aucun impact sur le règne de leur mentor. Il affirme, toujours avec la même verve : ‘’Que Pierre le lâche, que Paul le lâche, que Massamba ou Mademba le lâche, cela n’y changerait rien parce que Dakar n’a jamais voté pour l’un quelconque de ces personnes.’’

A en croire le responsable politique, entre Dakar et son maire destitué, c’est une longue histoire d’amour qui n’en est pas encore à son épilogue. C’est d’ailleurs pourquoi, renchérit-il, Khalifa a été le premier maire à être élu à Dakar sans être de la mouvance présidentielle. Ce, à deux reprises, rappelle Barthélémy. ‘’C’est un signal fort que nous avons pris avec humilité’’. Le fils de Jean-Paul Dias considère que nul ne peut empêcher son leader d’être candidat à la prochaine présidentielle. Car il est impossible, selon lui, que la justice vide ce contentieux le concernant en moins de six mois.

‘’Mackystrature’’ ou magistrature

Le maire de Mermoz - Sacré-Cœur ne manque pas non plus d’humour et d’imagination. Revenant sur ses démêlés avec les magistrats, il affirme n’avoir jamais outragé ces derniers à qui il dit vouer beaucoup de respect. Ses propos, à l’en croire, ne s’adressaient pas aux magistrats, mais aux ‘’Mackystrats’’. Il déclare : ‘’J’ai la plus grande considération pour tous les magistrats de ce pays. Je n’ai jamais parlé des magistrats, mais des ‘Mackystrats’. Il ne faut pas faire de conviction. Maintenant, celui qui se sent morveux n’a qu’à se moucher.’’

Quant à l’affaire Ndiaga Diouf pour laquelle il risque d’être rejugé, il estime que le régime veut l’exhiber juste pour que la prochaine présidentielle ne le trouve pas en liberté. ‘’S’ils voulaient vraiment que le dossier avance et que la vérité éclate comme on le souhaite, ils n’auraient pas attendu sept ans. Nous ne nous laisserons pas faire’’.

Pour des élections transparentes, il en appelle à la responsabilité de toutes les parties prenantes. ‘’J’interpelle tous les acteurs, en l’occurrence la Cena, la société civile et l’Ums à jouer leur partition pour des élections crédibles et que les Sénégalais puissent choisir librement leur futur président’’, fulmine-t-il, non sans proférer des menaces à peine voilées à tous ceux qui seraient tentés d’agir autrement : ‘’J’invite le président Macky Sall à faire en sorte que le moment venu, nous puissions au moins avoir pitié de lui. Il est en train de construire un environnement de son autodestruction. Qu’il sache qu’il est d’abord père de famille avant d’être chef d’Etat.’’

Revenant sur son arrestation, Barthélémy Dias a tenu à préciser qu’il n’a été condamné ni pour outrage à magistrat, encore moins pour appel à un rassemblement non suivi d’effet. Il a plutôt été condamné injustement, selon lui, pour discrédit jeté sur une décision de justice.

Mor Amar

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