Publié le 19 Nov 2019 - 22:31
LANCEMENT BIENNALE DE DAKAR

Sept artistes sénégalais dans la sélection officielle

 

Hier, est officiellement lancée, au musée des Civilisations noires, la 14e édition de la Biennale de l’art africain contemporain Dak’Art. La sélection officielle est présentée à cet effet.

 

Il y a, au total, 64 artistes sélectionnés pour prendre part à l’exposition officielle de la 14e édition de la Biennale de l’art africain contemporain (Dak’Art). Ils viennent des Usa, de la Belgique, de la France, de l’Afrique du Sud, du Bénin, du Togo, du Burkina Faso, du Maroc, etc. Dans la sélection, figurent sept artistes sénégalais dont le gagnant du Grand Prix du salon national des arts Abdoulaye Kâ. La jeune et non moins talentueuse Caroline Guèye, Mbaye Diop, Fally Sène Sow, Alioune Diagne, Mamadou Dieng et Omar Bâ sont ceux qui défendent les couleurs du Sénégal dans cette session qui marque les 30 ans de l’organisation de ce rendez-vous des arts plastiques.

Les œuvres sélectionnées seront visibles du 28 mai au 28 juin à Dakar, tel qu’annoncé hier au musée des Civilisations noires par la secrétaire générale du Dak’Art, Marième Bâ. C’était à l’occasion du lancement officiel de cet évènement qui reçoit comme pays invités d’honneur cette fois-ci, la Chine et le Ghana. Elle en a également profité pour présenter l’équipe curatoriale et le directeur artistique.

Ainsi, le remplaçant du Camerounais Simon Njami est le docteur en histoire de l’art, diplômé de l’université de Rennes 2 et conservateur du musée d’art africain Théodore Monod, El Hadj Malick Ndiaye. Il a expliqué le choix de la thématique qu’il a choisie. ‘’Le thème général du Dak’Art 2020 est ’I ndaffa/Forger/Out of The fire’. ‘I ndaffa’ s’inspire de ‘I ndaffax’ qui, en langue sérère, invite à la forge. En posant sa graphie comme une double action de nommer et de dérouter le sens, le terme énonce aussi bien la liberté de transformer que les multiples possibilités de créer. Comme un slogan, ‘I Ndaffa’ est alors une performance graphique et poétique. De la même manière, l’expression ‘Out of the fire’ a été choisie pour mieux suggérer l’alchimie de la forge et l’acte transitoire qui amène vers une nouvelle étape. Elle indique la production et non le produit. Avec ces deux partis-pris artistiques, l’édition 2020 de la Biennale de Dakar invite à la transmutation des concepts et à la fondation de nouveaux sens’’, a fait savoir Malick Ndiaye.

Pour le ministre de la Culture et de la Communication Abdoulaye Diop qui a présidé la rencontre, ‘’la déclinaison en trois langues témoigne déjà de cette volonté de faire converger tous les éléments qui font notre identité d’hommes modernes, c’est-à-dire pluriels’’. Aussi, considère M. Diop, qu’il est important de mettre en relief ‘’la volonté de la Biennale d’axer la réflexion sur la contribution de l’Afrique au monde en devenir, un monde dont les complexités font la richesse et peuvent en même temps susciter l’angoisse’’.

Par ailleurs, cette thématique, selon El Hadj Malick Ndiaye, est une invite aux refus de la forme telle qu’elle est donnée et de ‘’forger les sens qui sont encore informes’’. ‘’Le verbe forger renvoie à l’acte de transformer quelque chose, le plus souvent du métal. Mais dans plusieurs langues, forger avait un sens, aujourd’hui tombé dans l’oubli : c’est créer, imaginer et inventer. Le fait que du matériau dur soit transformé par une tension qui le tort et l’oriente vers une nouvelle figure au point du sens que de la forme, c’est à cela que le thème de cette édition nous invite’’, a déclaré El Hadj Malick Ndiaye.

Par conséquent, a entonné M. Ndiaye, ‘’on nous invite à la désobéissance, à la désobéissance des modèles déjà servis, à la désobéissance épistémique, à changer ou faire évoluer ce qui est déjà donné comme tel. L’actant de la forge, le feu, est utilisé dans plusieurs rites de passage, le feu qui purifie et régénère. Donc, forger sonne comme une invite à créer un destin commun, un futur ensemble au moment où le monde se recroqueville dans ses identités et particularismes, et plusieurs Etats derrière leurs murs et leur nationalisme’’, selon M. Ndiaye.

Aussi, a ajouté le Pr. Malik Ndiaye, ‘’dans nos sociétés, l’acte de forger a souvent été associé à tout un mystère qui se rattache aux forces obscures et à la magie (…) L’alchimie du matériau, ici, c’est celle de la matière grise et de la réflexion. Il s’agit donc de construire de nouvelles écritures plastiques, de nouveaux savoirs et savoir-faire qui intègrent aussi bien les lectures africaines du monde que celles des autres aires géographiques et culturelles, aux fins de forger des outils partagés, susceptibles de nous aider à relever les défis contemporains ainsi que la construction sans cesse renouvelée d’un sens nous permettant d’appréhender toute la complexité du monde’’.

C’est ce qui est attendu de cette rencontre, car tel que l’a rappelé Marième Bâ, ‘’la Biennale de Dakar, Dakar ville créative, fait une part belle aux dynamiques qui donnent une envergure nouvelle au continent africain, dont le destin est de vivifier le monde nouveau, après avoir accouché de l’humanité, accompagné ses premiers pas’’.

BIGUE BOB

 

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