Publié le 23 Sep 2022 - 17:50
NATATION

La traversée Dakar - Gorée de retour, ce dimanche

 

Après deux ans d’arrêt à cause de la pandémie de Covid-19, la traversée Dakar - Gorée va marquer son come-back, ce dimanche. Six cents athlètes, toutes catégories confondues, sont attendus sur la ligne de départ, à la plage de la Voile d’or, pour la succession d’Adama Thiaw Ndir, chez les messieurs, et Ndèye Tabara Diagne, chez les dames.

 

Les amateurs de la nage, notamment de la traversée Dakar – Gorée, seront servis cette année. Après deux ans d’inactivité, la course en eau libre va faire son grand retour, ce dimanche. Le président Maguette Fatim Dièye, porté à la tête de la Fédération sénégalaise de natation et sauvetage (FSNS) en 2020, et son équipe vont devoir faire leurs gammes, pour leur première, dans cette épreuve qui en est à sa 33e édition. Pour réussir le pari de l’organisation, les fédéraux sont à pied d’œuvre dans les préparations.

 Faisant face à la presse hier, le président de la FSNS a exprimé toute sa détermination à ‘’relever’’ ce défi. Le week-end dernier, l’équipe fédérale a donné un avant-gout de cette journée, avec la course en eau libre dans le circuit de la plage Lagon - Anse Bernard. Aïssatou Ndiaye et Ousseynou Diop sont arrivés en tête des tableaux dames et hommes.

Au total, 600 nageurs sont attendus sur deux circuits, la course A réservée aux licenciés des clubs de natation et la course B ouverte aux amateurs. La première est longue de 5 200 m et la seconde s’étend sur 4 500 m. Le départ est prévu dimanche prochain à 11 h à la plage de la Voile d’or.

La dernière édition organisée en 2019 a été remportée par Adama Thiaw Ndir (quatre fois vainqueur de la traversée) chez les messieurs. Le pensionnaire de l’Association sportive des forces armées (Asfa) avait conservé son titre remporté l’année précédente. Le nageur des militaires avait soulevé son premier trophée en 2013, mais l’avait perdue la saison suivante au profit de Malick Fall (2014).

Le soldat a renoué avec la médaille d’or, trois ans plus tard (2016) devant Mamadou Ndoye Diop de la RS Yoff, champion sortant (2015), avant de la louper à nouveau l’année suivante face à son challenger Amadou Ndiaye (sacré en 2017). Chez les dames, la tenante du titre est Ndèye Tabara Diagne, qui règne sur l’épreuve depuis les trois dernières éditions. Elle a remporté sa première médaille d’or en 2017 sous les couleurs de la BCEAO. Elle a succédé cette année-là à Jeanne Boutbien, qui a gagné la course deux fois d’affilée (2015 et 2016). Tabara Diagne a ensuite réalisé le doublé, puis le triplé en 2018 et 2019, sous la bannière de l’AOC.

PARTICIPANTS À LA TRAVERSÉE DAKAR - GOREE

Vic et Flo à l’assaut d’un défi sportif, humanitaire et complètement fou

Ce vendredi, Vic et Flo s’envolent pour le Sénégal pour relever un défi sportif incroyable et hautement symbolique : la traversée à la nage entre Dakar et Gorée. ‘’Metro’’ les a rencontrés avant le décollage.

C’est un challenge mêlant performance sportive, portée symbolique et associative que s’apprêtent à relever deux Brabançons au grand cœur. Ce dimanche, Vic et Flo plongeront dans les eaux de l’Atlantique pour participer à la traversée reliant Dakar, la capitale du Sénégal, à l’île de Gorée.

Traversée symbolique

Un challenge un peu fou qui a germé dans leur esprit… à la salle de sport. ‘’Je faisais ma session de sport quand Vic, mon coach sportif, m’a parlé de la traversée réalisée par McFly et Carlito, à la rame, entre la Corse et le continent’’, retrace Flo, entrepreneur et préparateur mental. ‘’Il voulait ce genre de défi. Alors, je lui ai proposé la traversée Dakar - Gorée : 4,8 km à la nage. À la base, c’était vraiment un délire entre potes. En aucun cas, on ne pensait que ça allait se réaliser !’’.

Le duo représentera donc la Belgique dans cet événement sportif international d’envergure. Plus de 400 nageurs prendront le départ de cette 33e édition. Cette course, elle est d’abord hautement symbolique : l’île de Gorée était autrefois connue pour être le plus grand centre de commerce d’esclaves de la côte africaine.

Longue préparation

Se lancer dans une course de près de quatre heures en eau libre ne se fait pas au pied levé. ‘’Pour la préparation, il y a deux dimensions. D’abord le physique : je me suis entraîné en piscine, mais aussi en eau libre (en lac ou en mer) le plus souvent possible pour être en condition. Ensuite le mental, que je travaille avec Flo. Ce n’est pas l’eau qui m’effraie en soi, c’est le fait de ne pas voir en dessous’’, développe Victor. ‘’On travaille sur la gestion des peurs (des profondeurs, des animaux marins…) mais aussi la gestion de l’ennui. Le but, c’est de parvenir à faire le vide dans son esprit, car si les émotions montent, on peut paniquer‘’, complète son préparateur mental. ‘’On travaille pour que ce soit un bon stress : s’il n’y a pas d’appréhension, c’est que ce n’est pas important pour lui’’. ‘’Avant de rentrer dans l’eau, je pense que je serai à la fois stressé et super chaud’’, nous confie Victor. ‘’Dans tous les cas, je sais que je vais prendre du plaisir… mais peut-être pas tout le temps ! (rires)’’.

Aider les enfants

Si ce projet (entièrement autofinancé) est aussi important pour le duo originaire du Brabant Wallon, c’est surtout parce qu’il sert une bonne cause.

En effet, Vic et Flo se sont lancés dans ce défi sportif au profit d’Action Sénégal, une association qui lutte contre les faux talibés. ‘’Notre but, c’est de mettre l’association en lumière, grâce à cette traversée, mais également de mieux la faire connaître sur place, au Sénégal’’, nous précise Flo. Donner de la visibilité donc, mais également soutenir directement l’action de terrain.

Pour ce faire, les Belges ont lancé une grande collecte de fonds dont 100 % de l’argent récolté ira directement à la lutte contre l’exploitation des enfants. Objectif : 20 000 €.

Dernier élément et non des moindres : Vic et Flo réaliseront aussi un documentaire, retraçant leur aventure et mettant en lumière le travail de l’association Action Sénégal et ce qui se déroule dans ces (faux) ‘’daaras’’.

Un projet humain

‘’Plus on avance, plus on se rend compte que le challenge sportif, même si on ne le réussissait pas, ce n’est pas grave. Le plus important, c’est tout le reste’’, souligne le coach sportif. ‘’L’appréhension est énorme’’, enchaîne son acolyte. ‘’La traversée, c’est une chose, mais ce que l’on va voir sur place, c’est d’une violence inouïe. Ces enfants entassés dans des baraquements… Certains meurent dans ces endroits-là. On sait qu’émotionnellement, ça va être très difficile’’.

 Et de conclure, en guise de résumé : ‘’A la base, c’était un délire, puis c’est devenu un challenge sportif, et au final ça devient réellement un challenge humain.’’   METROTIME.BE

LOUIS GEORGES DIATTA

 

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